Jour 1 : Arrivée et installation à Tiraspol, capitale de l’Etat non-reconnu de Transnistrie

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Lundi 16 février

Environ une heure après le long contrôle des douaniers ukrainiens, nous entrons en gare de Tiraspol, capitale de la Transnistrie.

Cet Etat est indépendant de fait depuis la chute de l’Union soviétique, mais n’est pas reconnu internationalement (même pas par la Russie, bizarrement). Sorte de Chili miniature, il s’étire le long le fleuve Dniestr (d’où le nom Transnistrie, qui signifie « Au-delà du Dniestr », en Roumain), à la frontière entre la Moldavie et l’Ukraine. Le territoire a une superficie de 4.163 km² et regroupe environ 500.000 habitants.

La Moldavie (et le reste du monde) considère que la Transnistrie fait partie intégrante de son territoire, mais n’a absolument aucun contrôle dessus. Ca nous posera quelques problèmes de visa à notre arrivée à Chisinau, la capitale moldave…

Pour l’instant, on ne nous embête pas trop. Un officier est chargé de nous enregistrer, mais semble plus intéressé par nos vies/métiers/avis sur le foot/vacances que par les papiers que nous devons remplir. OK, c’est sympa de tomber sur un garde-frontière aimable, mais il fait -15, là.

En sortant de la gare, on n’a pas seulement l’impression d’arriver dans un État fantoche, mais aussi un État fantôme. Il n’y a pas un chat sur la place… seulement un groupe de chiens errants assez agressifs. Ca met dans l’ambiance.

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Nous sommes en effet ici dans un réel reliquat de l’URSS. La Transnistrie a conservé les symboles soviétiques, notamment son drapeau et ses armoiries, et ses dirigeants assument le fait de n’être jamais sorti du système soviétique.

En attendant qu’un taxi arrive, nous entrons dans un boui-boui et enfilons nos premiers shots de vodka : la bouteille est à 3 euros. C’est l’occasion de faire la rencontre de Tim, qui sera notre guide/compagnon de beuverie pendant ces quelques jours.

Nous descendons à l’hôtel Aist. La quintessence de l’hôtel soviétique – et le seul où les touristes avaient le droit de se rendre lors de la période URSS (j’allais écrire « période soviétique », mais elle n’est pas vraiment terminée).

Il fait jour sur la photo car elle a été prise le lendemain.

Il fait jour sur la photo car elle a été prise le lendemain.

Je vais être franc : c’est le pire hôtel dans lequel j’ai dormi. Il tombe en ruine, n’a pas d’eau chaude (et vu la température extérieure, l’eau est vraiment TRES froide) et n’est pas isolé. Première chose à faire : rajouter deux couvertures sur le lit.

Une chose est sûre : la déco est très soviétique. On a l’impression que pas un euro n’a été investi dedans depuis les années 1970 (une fille de Tiraspol me dira plus tard qu’elle pensait que l’hôtel était désaffecté, c’est dire).

La chambre, avec Rik.

Ma chambre, avec Rik.

La salle de bain, qui non seulement n'a pas d'eau chaude, mais dont la porte ne se ferme pas.

La salle de bain, qui non seulement n’a pas d’eau chaude, mais dont la porte ne se ferme pas.

Il faut que je sois honnête avec vous : il y a de bons hôtels à Tiraspol, comme le CityClub ou l’Hotel Russia. En fait, nous ne devions passer qu’une seule nuit dans celui-ci, simplement pour le « plaisir » de l’expérience soviet, puis nous installer dans un endroit plus sympa. Mais la loi a changé quelques jours avant notre arrivée et oblige les touristes à rester, si j’ai bien compris, au minimum deux nuits au même endroit. Gareth ne m’a appris qu’à notre arrivée à la gare. Il fulmine.

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Nous nous dirigeons ensuite vers un bar-restaurant, le seul ouvert à cette heure indue (21h30). Le menu nous est traduit : « beefsteak et frites. Le reste est pas bon ». Ah. Je vais prendre un steak-frites alors. En fait de beefsteak, c’était du porc. Mais c’était bon.

Mention spéciale à l’alcool : la vodka et le cognac local sont d’une qualité exceptionnelle et a un prix défiant toute concurrence. La soirée est donc particulièrement arrosée.

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