Que faire à Chișinău : les dix lieux et balades incontournables

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« Tu retournes à Chișinău ? T’es malade ? Youpi, je vais passer mes vacances dans une banlieue belge ! » Ceci est une réflexion véridique qui m’a été adressée lors de mon départ pour la Moldavie. Il est vrai que cela peut surprendre : après y avoir passé suffisamment de temps en février, j’ai décidé -pour raisons personnelles- d’annuler un séjour pour y retourner en juillet. Douze jours, rien de moins !

Cela m’a permis de mieux appréhender cette capitale qui s’enorgueillit d’être « la plus verte d’Europe ». C’est bien le seul point sur lequel elle surclasse les Paris, Londres, Berlin ou Prague. Car niveau culture ou intérêt architectural, c’est presque le désert. Presque, car en s’y penchant bien, on y trouve facilement de quoi s’occuper. Pour deux jours, au moins, et pourquoi pas trois ou quatre pour les plus amoureux courageux.

Remonter le boulevard Stephan cel Mare

Chișinău, « la ville aux sept collines », s’étend sur 120 km². Plus grande ville du pays avec ses 500.000 habitants, elle est parfaitement quadrillée par les transports en commun mais se parcourt particulièrement bien à pied.

L'hôtel national

Une très grande majorité de ses points d’intérêt se concentrent en effet autour d’un unique boulevard, Stefan cel Mare. Colonne vertébrale de la ville, ces Champs-Élysées moldaves ont d’abord été connus sous le nom de Strada Moscova, avant d’être baptisé du nom de Lénine sous l’URSS et de prendre le nom de Stefan cel Mare -prince moldave du XVe siècle, le héros national- lors de l’indépendance du pays, en 1991.

On commencera la promenade près de l’hôtel National, paquebot de béton abandonné, qui faisait la fierté de la ville sous l’URSS et était réservé aux élites. De là, on peut faire un crochet par la cathédrale Ciuflea (voir plus bas) avant de revenir sur nos pas, au niveau du centre d’art contemporain Constantin Brâncuşi. Juste en face, le centre commercial Unic fleure bon l’URSS, tant dans son architecture que son agencement.

Les quatre kilomètres du boulevard voient alterner d’horribles verrues de béton et de beaux bâtiments néo-classiques, pour la plupart œuvres de l’architecte Bernardazzi. Sur le chemin, on peut s’arrêter auprès des nombreux vendeurs à la sauvette, qui proposent des fleurs, des fruits ou… la possibilité de se peser, pour 1 leu.

Entre le théâtre national et la salle de concerts classiques, on peut flâner entre les étals du marché d’artisanat, ou les bibelots soviétiques côtoient des éléments du folklore moldave. On arrive ensuite à la mairie, chef d’œuvre de Bernad, puis sur la place centrale où s’alignent l’Assemblée, l’Arc de triomphe et la cathédrale. Vient ensuite le parc Stéphan cel Mare puis, face à face, le Parlement et la Présidence.

Les bars et restaurants

Malgré les difficultés de la vie quotidienne, dans un pays où le salaire médian est de 300 euros, les Moldaves savent prendre du plaisir. Les bars avec de belles terrasses ombragées se succèdent aux restaurants traditionnels ou de cuisine du monde. Mais ne vous attendez pas à manger pour une bouchée de pain : si une pinte de bière ne vous coûtera qu’un euro, un dîner dans un bon restaurant (je vous recommande La Taifas) pourra facilement monter à 25, 30 euros. A noter, la présence de la meilleure chaîne de fast-food que je connaisse : la Placinte. Pour une somme modique, la qualité de la nourriture (traditionnelle moldave, mais aussi salades, etc.) est remarquable.

La cathédrale et l’arc de triomphe

P5012397Véritable cœur de la ville, la place Marii Adunǎri Naționale comporte plusieurs bâtiments d’intérêt. L’Arc de Triomphe se situe face à l’Assemblée nationale. Il fut construit en 1841 pour commémorer la victoire de l’Empire russe sur l’Empire ottoman lors de la guerre russo-turque de 1828-1829.

Juste derrière se trouve la cathédrale de la Nativité. Construite en 1830, elle a été gravement endommagée par des bombardements lors de la Seconde guerre mondiale. Le clocher, en face, a pour sa part été détruit par les soviétiques en 1962. L’ensemble a donc été rénové et consacré à nouveau en 1996.

 

La cathédrale épiscopale Sf. Teodor Tiron (Ciuflea) et autres églises

Outre la cathédrale de la Nativité, la ville compte un monastère, Ciuflea. A l’arrivée des soviétiques, la cathédrale a été fermée et c’est donc celui-ci qui a pris ce statut. Bâtiment bleu et blanc dominé par une série de dômes dorés, il est d’inspiration russe.

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Chișinău compte d’autres églises intéressantes, comme Saint-Cuvioasa-Teodora-de-la-Sihla, que les soviétiques avaient transformé en… musée de l’athéisme.

La magnifique église de Saint-Panteleimon est également à voir : l’architecte Bernardazzi y a fait cohabiter l’architecture néobyzantine et russe.

Le Musée national d’ethnographie et d’histoire naturelle

Sans aucun doute le plus beau et intéressant musée de Chișinău (ce qui n’est pas très compliqué, avouons-le), le musée d’ethnographie étonne : son architecture de style oriental est unique dans la ville.

Créé en 1889, il compte aujourd’hui approximativement 135.000 pièces de collections, dont de magnifiques costumes traditionnels. Il s’enorgueillit aussi de posséder un impressionnant squelette complet de Deinotherium, un parent préhistorique des éléphants actuels.

Le marché Piața Centrală

Piața Centrală est le plus grand marché de Chișinău. Couvrant deux pâtés de maison, il grouille de vie dès les petites heures du matin. Il est possible d’y trouver de tout, soit en extérieur, soit dans des bâtiments dédiés spécifiquement à un produit (poisson, fromage, etc.). Les prix y sont bien moins chers que dans les supermarchés ou centre commerciaux… mais attention aux pickpockets !

La gare routière centrale est située à cet endroit, histoire de rajouter un peu de vie au brouhaha ambiant.

Le Musée de la ville et le Musée national d’histoire

P5062890Le Musée de la ville, situé dans un ancien château d’eau, n’a d’intérêt que pour la vue panoramique sur les environs. Toutes les explications sur Chisinau sont en effet en roumain.

Le Musée national d’histoire est de taille modeste, mais présente la Moldavie de la préhistoire jusqu’à l’indépendance du pays, en 1991. Les salles sont dédiées à la Grande Roumanie ou la Bessarabie, à l’occupation ottomane et à la période soviétique : certainement intéressant pour les initiés, mais il est difficile pour les autres de faire le lien entre les différentes périodes et rapports de force. Il faut dire que l’histoire de la Moldavie est particulièrement complexe.

Le Mémorial de la gloire militaire

Ce parc est dédié aux soldats tombés face aux troupes nazies pendant la Seconde Guerre mondiale. Le lieu est désert et dégage une atmosphère de sérénité. En son centre se trouve une immense sculpture rouge de 25 mètres de hauteur, gardée par deux soldats. Une flamme y brûle en permanence.

Non loin se trouve le cimetière arménien et la jolie église de tous les Saints (Duminica Tuturor Sfînților).

Les parcs de la ville

IMG_7259Non contente d’avoir des arbres le long de la plupart de ses rues, Chișinău compte aussi de très nombreux parcs où les habitants aiment se retrouver (et profiter du wifi gratuit dans certains). Le plus connu est le parc Stefan Cel Mare, situé en plein cœur de la ville, devant le parc de la cathédrale. Son allée principale, l’Allée des classiques, aligne 25 bustes de personnalités littéraires importantes de la Moldavie.

Les parcs Valea Morilor et Valea Trandafirilor, plus excentrés, offrent de belles balades autour de lacs, où il est possible de faire trempette l’été. Un parc d’attraction assez désuet est aussi présent près de Valea Morilor.

Les vestiges soviétiques

Envahie en 1940 par l’URSS au nom du Pacte germano-soviétique, la Moldavie a été jusqu’à son indépendance en 1991 la République socialiste soviétique moldave. Chișinău est donc aujourd’hui parsemée de vestiges de cette époque, des cités dortoirs sans âme à des bâtiments plus extravagants, comme le cirque. Construit en 1981 et fermé en 2004, il est officiellement depuis en cours de rénovation.

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