Des tortues géantes et des milliers de poisson multicolores. Notre sortie en mer nous a transporté dans Le monde de Némo.
Vendredi 22 janvier
Une excursion à Curieuse et à Saint-Pierre fait partie des incontournables d’un séjour aux Seychelles. Chaque hôtel, chaque boutique la propose. Mais puisque nous ne voulons pas rejoindre un groupe de 20 touristes, nous faisons confiance au gérant de notre guesthouse et réservons avec un indépendant qui propose des excursions en petits groupes, avec le meilleur des services.
A 9h, un chauffeur vient nous chercher pour nous amener jusqu’au bateau, situé sur la plage au sud de Praslin. Nous sommes six : Jean et moi, deux amis qui séjournent dans notre hôtel (dont Annie qui est de Schwerin ! C’est peut-être un détail pour vous, mais pour moi qui suis fan de Rammstein, ça veut dire beaucoup) et un couple d’Indiens en lune de miel.
Après avoir rangé nos sacs dans un compartiment étanche, nous mettons les gaz vers Curieuse. En chemin, nous pouvons admirer la côte sud de Praslin, ainsi qu’Anse Georgette et Anse Lazio. Le temps est couvert, mais la mer n’est pas trop agitée, nous devrions donc passer une bonne journée.
Curieuse (3,86 km2) est la cinquième île des Seychelles. Il s’agit d’un espace protégé où personne ne vit. C’est le cas depuis un long moment : dès la fin du 19e siècle, pour protéger l’île, les autorités ont eu l’idée d’y construire une léproserie. Les malades faisaient tellement peur aux habitants des îles voisines qu’ils n’osaient pas approcher de celle-ci.
Le nom de Curieuse vient du bateau qui l’a découverte, commandée par le corsaire malouin Marion Dufresne. C’est lui qui, quelques années plus tard, sera le premier européen à rencontrer les Maoris. Il sera aussi le premier européen, quelques jours plus tard, à se faire manger par des Maoris, avec son équipage. Cet évènement est l’une des raisons qui a poussé les Français à ne pas tenter de coloniser la Nouvelle-Zélande, considérée comme une terre peuplée de sauvages sanguinaires.
La visite de Curieuse commence par la maison du Docteur, un bâtiment colonial vestige de la léproserie, qui abrite aujourd’hui des panneaux d’explication sur l’histoire de l’île.
Nous nous engageons ensuite sur un petit sentier, où nous croisons rapidement une tortue géante. D’après notre guide, elle serait âgée de 70 ans environ. C’est un mâle, comme on peut le voir à la carapace très bombée (les femelles sont plus plates).
Cette promenade est extrêmement intéressante, car non seulement on y voit des zones végétales assez rares (comme de la mangrove ou des forêts de coco de mer), mais en plus notre guide nous indique les crabes, bernard-l’ermite et autres arbres d’intérêt (manguier, cannelier, plant de vanille, etc.).
Nous voyons aussi les restes d’une digue détruite par le tsunami de 2004, qui avait fait deux morts aux Seychelles et beaucoup de dégâts.
Une heure plus tard, nous arrivons dans une zone de conservation et d’élevage des tortues géantes. Elles sont des dizaines, placides, à accepter de se faire caresser. C’est une sensation très bizarre. Différente d’un serpent. Là on a plus l’impression de caresser une sorte de tuyau creux. En tout cas, les tortues apprécient.
L’heure du déjeuner approche et l’on nous sert un excellent barbecue, avec poulet, poisson grillé, des salades de mangue, d’avocat ou de fruit à pain… Dans un décor superbe (malgré des Seychellois pas loin qui écoutent du mauvais rap sur une enceinte Bluetooth).
C’est aussi l’heure pour nous de nourrir les tortues, qui apprécient notamment les fleurs et les peaux de banane.
En attendant que notre bateau repartent, petite séance de snorkeling au bord de l’eau, mais rien de bien intéressant.
Nous partons à 13h30 pour notre véritable séance de snorkeling, plus au large, au dessus d’une barrière de corail. Et lorsque nous plongeons, nous entrons dans un autre monde.
A peine dans l’eau, je suis entouré de dizaines de poissons pas farouches, qui se promènent comme si je n’étais pas là.
L’endroit est grouillant de vie, ça nage dans tous les sens, des poissons noirs, bleus, jaunes, orange, violet… Jamais je n’aurais cru voir tant de poissons. On se croirait dans un aquarium.
L’eau cristalline et à 30° rend la nage encore plus féerique.
90 minutes plus tard, nous nous dirigeons vers l’îlot Saint-Pierre, très photogénique. Le snorkeling y est moins aisé, car il y a beaucoup de vagues et de courant, mais on y croise encore une multitude de poissons.
Complètement épuisés par nos deux heures de nage, nous mettons le car vers Praslin, à toute vitesse.
Après une telle journée, nous avons bien mérité une bonne douche et une bière fraîche autour de la piscine.