Vendredi 15 mai
Ce vendredi, j’ai décidé d’aller au bled. Euh, à Bled (voilà, ce jeu de mot est fait), l’un des sites les plus célèbres du pays.
Situé à environ 55 km au nord de Ljubljana, le lac de Bled est facilement atteignable par bus, au prix de 6,3 euros(attention, n’achetez pas votre ticket au guichet de la gare routière, qui facture 1,5 euros de frais. Prenez le directement auprès du chauffeur) pour un peu plus d’une heure de trajet.
Son lac, blotti au creux des Alpes, est célèbre pour l’île minuscule qui en marque le centre. Elle est surmontée d’une minuscule église du XVIe siècle.
En théorie, les visiteurs d’un jour ou les personnes en villégiature ici sacrifient à l’une des deux activités principales du lieu : faire tranquillement le tour du lac par un sentier de 6 km, ou louer un bateau pour rejoindre l’île.
La météo exécrable me dissuade de faire l’un ou l’autre. Les bateliers sont de toute façon absents, tout comme les touristes.
Je choisis donc une troisième option : rejoindre le château qui surplombe le lac, perché en haut falaise de 130 mètres.
Il s’agit du plus vieux château slovène : il est mentionné pour la première fois dans un texte du 22 mai 1011. Tout au long du millénaire, il s’est bien sûr adapté aux goûts des époques, a gagné en confort et en systèmes défensifs.
Il comprend aujourd’hui un petit musée et une imprimerie, mais la raison principale de payer le droit d’entrée est bien sûr la splendide vue sur le lac.
Enfin, splendide quand il fait beau, parce que là c’est un peu bouché… Ça donne une atmosphère sympathique, d’autant que le lieu est quasiment désert, mais j’aurais tout de même aimé pouvoir admirer le paysage de carte postale qui fait la renommée du lieu.
Je reprends ensuite le bus vers Kranj, une ville à mi-chemin entre Bled et Ljubljana. Quatrième ville du pays, avec une population de 55.000 habitants, Kranj a été habitée dès l’époque celte, au premier millénaire avant notre ère. Elle s’est particulièrement développée grâce au commerce à partir du XIIIe siècle.
Kranj ne paye pas de mine quand on y passe (j’ai d’ailleurs hésité à m’y arrêter). Mais c’est parce que l’on voit d’abord la ville moderne, bâtie à partir du XIXe. La vieille ville -classée- s’étend entre deux rivières, est magnifiquement conservée et interdite à la circulation.
On y trouve une belle palette de maisons gothiques, renaissances, de fortifications moyenâgeuses et d’œuvres de Jože Plečnik (encore lui !).
En un peu plus de deux heures, j’en fais le tour, avale un burek – spécialité des Balkans – et repart vers Ljubljana.
J’y retrouve mon voisin de chambre, avec qui je sors boire quelques bières. Nous sommes rejoins par une journaliste colombienne et finissons au Metelkova, une ancienne caserne militaire transformée en squat. C’est un peu Cristiana, à Copenhague, mais en plus petit. Et avec moins d’ambiance…
J’avais lu sur un forum avant de partir que « Niveau ambiance, Ljubljana c’est la Dordogne ». C’est un peu mon impression. D’ailleurs, même si la ville est jolie, je ne pense pas que je pourrais y vivre : le risque de s’y ennuyer très vite me paraît particulièrement élevé.