Jour 3 : Les grottes de Postojna et le château de Predjama

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Samedi 16 mai

À environ une heure de bus (6€) de Ljubljana se trouve la ville de Postojna, qui est depuis le XIXe siècle un lieu touristique majeur de Slovénie. Du monde entier affluent les touristes pour visiter ses incroyables grottes.

La Slovénie en compte plus de 7000. Celles de Postojna sont les plus grandes et les plus célèbres. Les puristes ont tendance à recommander celles de Škocjan, classées à l’Unesco et moins touristiques… Mais aussi bien plus difficiles d’accès quand on n’a pas de voiture. D’autres incitent à ne pas écouter les aigris qui critiquent Postojna : après tout, si elles sont devenues si touristiques, c’est pas pour rien…

En arrivant sur les lieux, on a effectivement l’impression dans un piège à touristes, avec un parking rempli de cars, des hôtels sans charme et une flopée de restaurant.

Par contre, une fois à l’intérieur…

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Après avoir acheté le très cher ticket d’entrée (22,90€, sans doute le plus cher du pays), on retrouve le guide et embarquons dans un petit train qui nous transporte deux kilomètres dans le ventre de la terre.

Le trajet est impressionnant et totalement irréel, à tel point qu’à plusieurs reprises, j’ai cru que le train allait prendre de la vitesse et tomber dans des trous… Comme dans le Big Thunder Mountains de Disneyland Paris ! Oui, j’ai honte !

Après ces dix minutes de train (sans looping), nous arrivons dans une cathédrale naturelle, la Saint-Pierre-de-Rome des grottes.

Notre guide nous explique un peu l’histoire du lieu : les galeries ont été creusées il y a trois millions d’années par une rivière souterraine. La grotte a été découverte en 1818 et a accueilli ses première touristes l’année suivante. Le train a été construit dès 1872 !

Sur les 21 kilomètres de galeries qui ont été explorées, on n’en visite que trois : deux en train et le reste à pied, pendant une heure. Une heure de féerie totale : de caverne en caverne, l’impression d’être dans un livre de Jules Verne, dans une gravure du XIXe ou dans une illustration de Yoshitaka Amano ne me quitte pas.

Pour vous donner une idée de la taille, cherchez les visiteurs (en bas à gauche).

Pour vous donner une idée de la taille, cherchez les visiteurs (au milieu, en bas).

La visite se termine dans une cavité de 3000 m2 à l’acoustique exceptionnelle. C’est donc tout naturellement qu’elle sert de salle de concert pour des chorales (l’humidité est trop élevée pour les instruments de musique).

Évidemment, les photos ne peuvent pas rendre compte de l’immensité et de la beauté de ce lieu, qui je n’en doute pas restera parmi les plus belles merveilles naturelles que j’aurai visitées.

La salle des spaghettis.

La salle des spaghettis.

La salle blanche.

La salle blanche.

La salle rouge.

La salle rouge.

Le développement de ces stalagmites et stalactites est dû à l’afflux d’eau contenant du carbonate de calcium qui se dépose formant les concrétions.

Le développement de ces stalagmites et stalactites est dû à l’afflux d’eau contenant du carbonate de calcium qui se dépose formant les concrétions.

À dix kilomètres des grottes se trouve le château de Predjama, là encore un symbole de la Slovénie. Il n’y a malheureusement pas de bus pour y aller (seulement en été). Je demande donc à une famille italienne qui était dans le petit train devant moi de m’y emmener (grazie mille !).

Construit en nid d’aigle à même la roche, le château est situé à mi-hauteur d’une falaise de 130 mètres. Erigé a priori au XIIe siècle, le château a été agrandi à la renaissance.

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Non content d’être situé sur une falaise, ce qui lui assure une sécurité optimale, le château est construit devant un réseau de galeries (d’où son nom, Predjama, qui signifie « devant la grotte ») qui permettait à ses occupant d’aller et venir secrètement. Le chevalier Erasme pu ainsi y résister pendant un an (en 1483) à un siège militaire. Il a fini écrabouillé par un boulet de canon tiré sur ses latrines, après avoir été trahi par un de ses serviteurs (qui a envoyé un signal aux agresseurs pour les prévenir qu’il allait « là où même le sultan ottoman ne peut se faire remplacer », comme on disait à l’époque).

La visite du château est très bien faite : de grands efforts sont faits pour reconstituer les lieux tels qu’ils étaient à la renaissance, avant une malheureuse « restauration » du XIXe siècle, et pour les faire vivre.

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En sortant, je commence à marcher vers Postojna en faisant du stop. Deux kilomètres plus tard, une famille slovène s’arrête et me dépose au niveau des grottes, où j’ai le temps d’aller voir le « zoo souterrain ».

Les grottes cachent en effet un écosystème comptant une centaine d’espaces, dont la plus célèbre est le Proteus, ou « Human Fish ». Cet amphibien vit dans l’obscurité la plus totale et est donc albinos et aveugle. Il peut vivre une centaine d’années.

On ne voit pas grand chose : si j'avais utilisé le flash, ça aurait été l'équivalent d'une éruption solaire pour la pauvre bête.

On ne voit pas grand chose : si j’avais utilisé le flash, ça aurait été l’équivalent d’une éruption solaire pour la pauvre bête.

En retournant à l’arrêt de bus pour rentrer à Ljubljana, j’entends : « tiens, c’est le type qui faisait du stop. » « Oui, et je suis Français », répond-je.

Ces quatre Français (que je salue s’ils passent par ici) sont en Slovénie pour des stages ou leurs études. Ils m’expliquent que leur chauffeur de taxi a râlé en me voyant sur le bord de la route. Ben ils ont qu’à ne pas facturer 15€ l’aller simple, s’ils ne sont pas contents. Ils m’apprennent aussi que c’est illégal de faire du stop dans ce pays.

La soirée est, une fois de plus, internationale et bien arrosée : la ville se réveille un peu le weekend, tout de même.

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