Malte : Les villes de Mdina et Rabat, beautés médiévales devenues des décors de Game of Thrones

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Inchangée depuis sa reconstruction en 1693, Mdina est sans conteste la plus belle cité de Malte. Bien que très touristique, elle fait l’effet d’une machine à remonter le temps.
Certains lieux méritent qu’on se déplacent dans un pays étranger rien que pour eux, et Mdina fait partie de cette catégorie. Elle est à la culture maltaise ce que la Fenêtre d’azur était à ses paysages : un incontournable et une image de carte postale.

La ville est à environ 40 minutes de bus de La Valette. Comme la veille en scooter lors de notre visite du sud, son apparition à l’horizon fait son petit effet, du genre de celui que l’on a lorsqu’on voit Carcassonne depuis les vignes environnantes. Ici aussi, d’ailleurs, la ville est entourée de vignes. Vin et remparts, un cocktail qui ne peut pas décevoir.

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Mdina a été fondée par les Phéniciens comme centre de commerce, sous le nom de Melita. Elle a été occupée par les Arabes au neuvième siècle. Ceux-ci l’ont divisée par un fossé, parce qu’ils la trouvaient trop grande pour être fortifiée, ce qui a donné deux villes distinctes : Mdina (qui vient de Médina, « ville » en arabe) et Rabat (« faubourg », en langue maltaise). Elle a été capitale de Malte jusqu’à la fondation de La Valette, en 1566. En 1693, elle est en grande partie détruite par un important tremblement de terre, et rebâtie par les chevaliers de l’Ordre de Malte. Depuis, elle a survécu intacte aux soubresauts de l’histoire, pour notre plus grand plaisir.

Mdina est aujourd’hui la plus petite ville de Malte, avec seulement 300 habitants privilégiés. D’où son surnom, « la Cité silencieuse ». Rabat, en dehors des remparts, a par contre a continué à se développer.

On entre dans la ville par la porte principale, Porta Reale, superbe entrée dessinée par un architecte français en 1724, et immortalisée dans la série Game of thrones comme l’entrée de King’s Landing.

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À l’intérieur, nous sommes accueilli par de la musique traditionnelle et des gens en costume : ce n’est pas un tournage, mais un week-end de fête médiévale, ce qui ne fait que rajouter au charme du lieu.

Malgré les cars qui dégorgent continuellement des touristes devant l’entrée, la visite n’est pas insupportable : les groupes se contentent bien souvent de parcourir la rue principale dans les deux sens. Il suffit alors de flâner dans les ruelles adjacentes pour se retrouver seul, de retour au temps des chevaliers. Le surnom de Cité silencieuse prend alors tout son sens.

La cathédrale Saint-Paul, reconstruite en 1693, se trouve à l’emplacement où Saint Paul aurait converti le gouverneur romain Publius, devenu le premier évêque de Malte. Sa façade est dans un style roman baroque et son sol est pavé de pierres tombales de chevaliers de l’Ordre. Couplé avec le billet d’entrée de la cathédrale, un Musée est consacré à l’art religieux du pays.

Le Palazzo Falson, un musée privé installé dans une bâtisse du treizième siècle, présente une belle collection d’objets d’art, mais vaut surtout pour son architecture. Ceci dit, le billet est très cher pour ce que c’est (10€).

En continuant ma promenade, et après m’être arrêté pour boire du vin médiéval, je décide de tester l’attraction « Knights of Malta ». D’anciennes caves à poudre ont été aménagées avec des mannequins retraçant l’histoire de la ville. L’idée est intéressante, mais la technique laisse à désirer (les audio guides sont censés démarrer automatiquement devant chaque tableau, mais c’est très aléatoire, du coup on a tendance à avancer sans trop suivre le fil de la visite).

L’Eglise des Carmélites, reconnaissable à son plan elliptique, est un lieu d’histoire important : lorsque Napoléon conquit Malte, il décida de confisquer les biens de l’Eglise pour payer les soldats. Dans ce lieu de culte naquit une rébellion, qui poussa les habitants de Mdina à massacrer la garnison locale. Craignant le retour de bâton de l’armée impériale, les habitants appelèrent les Anglais à la rescousse, et ces derniers – grâce à l’armada de Lord Nelson – chassèrent les Français de l’île. Ce fut Napoléon qui força les chevaliers de l’Ordre à abandonner leur pouvoir, en 1798. Les Anglais, qui ne voulaient pas rester là, proposèrent qu’ils le récupèrent, mais les Maltais refusèrent. Pour éviter que les Français reviennent, les Anglais furent donc obligé d’y installer une base navale. L’île deviendra en 1814 une colonie britannique, jusqu’en 1964.

Dernier point d’intérêt sur lequel je m’attarderai : la place Mesquita. Elle n’a rien de particulier, si ce n’est que c’est ici que se trouve la Maison des plaisirs de Littlefinger, dans Game of Thrones.

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Promenade dans Rabat

La voisine Rabat est délaissée par les touristes, qui se contentent généralement de Mdina. Il y a pourtant quelques lieux à visiter.

D’abord, les catacombes Saint-Paul, qui datent de 100 à 400 après Jésus-Christ. Elles regroupent plusieurs centaines de tombes chrétiennes, juives et païennes, installées dans ce qui était à la base une carrière de pierres. Quitte à avoir creusé des trous, autant qu’ils servent, s’étaient dit les habitants. Elles ne sont néanmoins pas très impressionnantes (c’est l’inconvénient d’avoir visité celles de Paris : toutes les autres catacombes semblent sans intérêt).

Un peu plus à l’écart du centre se dresse le monastère dominicain, qui n’est dans aucun guide, mais que je vais voir tout de même car c’est ici qu’ont été tournées les scènes de Game of thrones ayant lieu dans les jardins du Red Keep. Et accessoirement, c’est très joli !

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Autre endroit à visiter à Rabat, le Musée Wignacourt. Situé dans le palais du Grand maître de l’Ordre Aloph de Wignacourt (1601-1622), il présente une collection d’art religieux, mais surtout permet de descendre dans les souterrains de la ville.

On traverse tout d’abord les abris construits pour protéger la population des bombardements pendant la seconde guerre mondiale (il y en avait 827 sur toute l’île).

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Puis on arrive dans d’autres catacombes, avant de ressortir dans la grotte de Saint Paul, où il se serait réfugié à son arrivée sur l’île, en l’an 60.

Évidemment, l’église au-dessus, érigée en 1683, lui est dédiée.

Enfin, terminons cette visite de Rabat avec un arrêt au Domus romana, petit musée construit sur les ruines d’une villa romaine du premier siècle avant Jésus-Christ. C’est l’un des très rares vestiges de l’ancienne Melitta. Les mosaïques qui ont été concernées sont très proches de celles retrouvées à Pompéi, datant de la même époque.

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