La région des lacs marque le début de la Patagonie. La température y est plus douce qu’au nord du pays et les paysages se font plus verts.
C’est à regret que je quitte la région d’Atacama, qui est l’un des plus beaux endroits que j’ai vus. J’avais pensé au moment de réaliser mon programme qu’il serait intéressant de voir une autre facette du Chili en me rendant dans la région des lacs, autour de Puerto Varas – pile au centre du pays ! Je m’y rends en avion, avec une courte escale à Santiago.
L’aéroport se trouve à Puerto Montt, mais la ville la plus prisée des touristes est Puerto Varas. Et pour cause : c’est un véritable paysage de carte postale, une bourgade aux maisons en bois lovée au bord d’un lac que surplombent deux volcans, dont Osorno à la forme parfaite qui n’est pas sans rappeler le Mont Fuji. La région a été colonisée par les Allemands au XIXe siècle : il est amusant d’y voir des noms de rues, de magasins ou de restaurants germanophones. « Deutsche Verein », peut-on lire sur le « Club Aléman ». De cette époque, il reste de nombreuses maisons traditionnelles très jolies, dont celle où je vais loger ces trois prochaines nuits : l’auberge MaPatagonia. J’y suis accueilli par Pierre, un Breton qui est tombé amoureux du Chili après un voyage en Antarctique. Qui sait, c’est peut-être prémonitoire pour moi ? Il a décoré cette bâtisse de bois avec un goût certain et c’est un vrai plaisir que de m’y reposer.
Après avoir crapahuté dans le désert, c’est l’endroit parfait pour que je lève le pied…
█ Jour 1 : le « road trip Pacifique »
A la base, je suis venu dans cette région pour visiter l’île de Chiloé, en deux ou trois jours. Mais du fait du Covid-19 et des différentes obligations qui en découlent avant mon départ pour l’Argentine, j’ai réduit la durée de mon séjour et n’ai que deux jours complets dans le coin – insuffisant pour vraiment profiter de l’île. Pierre m’a donc recommandé de faire un petit road-trip dans les alentours de Puerto Varas, pour avoir un bon aperçu de la région.
Je prends d’abord la direction de Carelmapu, un petit village typiques de pêcheurs très calme, avec une jolie église tombant en ruine. Non loin se trouve la plage de Mar Brava, plutôt jolie pour le pays. Le Chili est en fait assez peu réputé pour ses plages, et même celles qui sont considérées comme les plus belles ne m’impressionnent pas particulièrement. Plus loin, même constat avec la Playa Pangal, la plus belle de la région. Certes, ce n’est pas laid, et au coucher du soleil ça doit même être beau, mais bon…
L’étape suivante est la ville de Maullin, qui a l’air très charmante mais que je n’ai pas le temps de visiter. En effet, j’ai pris un peu plus tôt un autostoppeur, qui s’est avéré être un type pas très net dans sa tête, empestant l’alcool, très collant, qui n’a au bout de trois minutes considéré comme son meilleur ami et a voulu me taxer 38.000 pesos pour payer le bateau pour Chiloé. A Maullin, donc, j’ai réussi à le semer en passant dans des petites ruelles avant de rejoindre ma voiture et prendre le ferry pour aller à la ville suivante, La Pasada.
Estaquilla, mon arrêt suivant, est une jolie zone côtière très sauvage, où les falaises plongent dans le Pacifique. Jolie aussi, mais pas non plus exceptionnelle (en fait, ça a été une journée pas si dingo que ça, je pense que c’est dû au fait que j’arrive directement d’Atacama et que le paysage soit plus proche de ce qu’on trouve en Europe).
Je termine par un arrêt à Frutillar, une station balnéaire toute mignonne située au bord du lac. Elle est plus petite que Puerto Varas et très charmante, avec ses cafés et restos longeant une longue plage avec une vue magnifique sur le volcan Osorno. J’y dîne tranquillement, roule jusqu’à Llanquihue (une autre station balnéaire avec les mêmes atouts), avant de rentrer à Puerto Varas.
█ Jour 2 : les chutes de Pétrohué et le volcan Osorno
Ce jeudi 9 décembre, j’ai prévu de faire un circuit assez classique, proposé par toutes les agences d’excursions de Puerto Varas. Il débute par un trajet le long du lac jusqu’à la Laguna Verde, au pied du volcan Osorno. Cette « lagune verte » tient son nom de sa couleur, due au plancton. Honnêtement, si la promenade est sympathique, à l’ombre des arbres, la lagune en elle-même n’a pas le moindre intérêt.
Plus intéressantes sont les chutes de Petrohue. Elles sont toutes petites, mais leur situation en pied du volcan donne des vues fort belles. Plusieurs petits sentiers permettent de se promener dans la zone et découvrir la flore locale. L’entrée du lieu est un peu chère pour le temps passé sur place (6400 pesos, soit 7 euros environ), mais bon, on ne va pas rechigner, pour une fois que y’a un endroit qui me plaît dans le coin !
Enfin, c’est le clou de mon passage ici : l’ascension du volcan Osorno ! Enfin, ascension… façon de parler : il fait 26° et j’ai une flemme monumentale (mélange de fatigue liée à mon passage à Atacama, à la chaleur et aux nerfs qui relâchent après 10 jours de vacances). Du coup, j’y vais en voiture. Que le premier qui ne l’a pas fait me jette la première pierre !
A mi-sommet, un parking permet de prendre un télésiège, qui est utilisé par les skieurs en hiver et les flemmards en été. Il est très cher (25 euros environ), mais offre de superbes vues sur le sommet, les volcans alentours et le lac !
Après être redescendu, je vais dîner tôt à Puerto Varas (à la Mesa Tropera, très bonne adresse avec une vue splendide sur le lac et des plats raffinés et copieux) puis passer la soirée à l’auberge. J’y traînerai aussi le lendemain jusqu’en milieu de journée, avant de reprendre mon vol pour Santiago, puis Ushuaia. Mais ceci est une autre histoire…
Merci pour toutes ces infos. Grâce à toi on n’a une meilleure idée de ce qui nous attend sur place !