Jour 5, de Ballycurrane à Cloghane

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Distance : 21 km, dénivelé : 550 mètres

Dimanche 29 avril

Petit déjeuner copieux pour commencer la journée, avec notamment le traditionnel bacon & eggs. Il me faut en effet de l’énergie pour affronter l’étape du jour, le Mont Brandon, réputée être la plus difficile du parcours.

Départ vers le Mont Brandon

En route vers le Mont Brandon

Dès les premiers mètres de l’ascension, je sens que ça va être difficile : il n’y a ni arbre ni rocher sur la montagne, qui donne directement sur l’océan. Le vent est donc très fort, les rafales me font régulièrement reculer de quelques pas, voire trébucher.

A mi-montée

Le paysage est à couper le souffle, mais le chemin est plutôt raide, en ligne droite, et sans le moindre endroit pour s’abriter. La seule solution est donc d’endurer et d’atteindre le col, où le vent venu du large est bloqué par un sommet. J’y fais une pause. Alors que je bois de l’eau, je me rends compte qu’elle a un léger goût de sang : mes lèvres n’ont pas survécu au traitement infligé par le vent depuis quelques jours.

Sommet

Je n’en suis pas au point de planter un drapeau sur un sommet inconnu, mais c’est un début !

Arrivé au niveau du col, le choc : le vent est si fort qu’il m’est tout simplement impossible d’avancer. Je suis bloqué sur place, pas par des rafales mais par un vent continu. Il me faudra près de 2h pour traverser ce col…

Ca monte...

Ca monte…

Finalement, après un début de descente difficile, j’arrive enfin sur une pente plus douce. Dans ma tête résonne la Victory fanfare : « j’ai fini la Dingle way », me dis-je.

La Dingle way fait ensuite un détour de 4 km pour traverser le Brandon village, avant de suivre la côte jusqu’à Cloghane, distant d’environ trois heures de marche depuis la montagne.

Puis ça redescend, enfin !

Puis ça redescend, enfin !

Arrivé à Cloghane, je m’arrête au pub prendre un Coca. Il y a peu de monde, mais il y a une famille avec des enfants, ce qui donne une ambiance très familiale à l’endroit. Le voisin tient une auberge de jeunesse, je lui loue donc une chambre pour la nuit. Mon carnet de voyage précise les raisons de ce choix :
– 15h, c’est trop tôt pour camper
– il y a trop de vent pour planter une tente
– j’ai tout simplement la flemme de continuer à marcher.

Eglise de Cloghane

L’église de Cloghane

Je passe les heures suivantes à lire tranquillement dans le canapé de l’auberge, en buvant du thé et en admirant la baie. Atmosphère étrange : personne dans l’auberge, personne dehors, simplement le bruit des rafales de vent. pas de téléphone, pas d’ordinateur : c’est donc cela l’isolement et le calme. J’ai l’impression d’être le narrateur de La course au mouton sauvage.

Ca me donne envie de m’y installer et de me mettre à écrire un livre.

(Note : en fait, y’avait un ordinateur, mais tellement planqué que je ne l’ai vu que le lendemain en partant)

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