Dimanche 31 août
Surplombant la Vistule et s’élevant au sud de la vieille ville, le château de Wavel a été le centre du pouvoir royal polonais jusqu’au transfert de la capitale à Varsovie.
Construit au XIVe siècle, le château n’a fait qu’évoluer avec le temps, au gré des pillages et des incendies.
Aujourd’hui, il est entoure d’épais remparts qui abritent deux lieux d’importance : le château royal et la cathédrale.
Le château royal ouvre plusieurs de ses portes aux visiteurs, à condition de bourse délier. Les appartements privés royaux, le trésor royal, une collection d’art oriental, sont tous accessibles avec des billets spécifiques…
Je me contente des appartements d’Etat, les plus intéressants (selon le guide Michelin). On y découvre de belles salles nommées en fonction des frises qui les décorent, avec du mobilier souvent d’inspiration italienne. C’est joli, mais pas à s’en décrocher la mâchoire.
Le château accueille pour un temps la pièce maîtresse du Musée Czartoryski, en rénovation : la Dame à l’hermine, de Léonard de Vinci. Une des peintures que j’étais le plus impatient de voir, tant j’ai admiré ses reproductions. Contrairement à La Joconde, la demoiselle ne me déçoit pas ! Même si je regrette un peu d’être tenu à bonne distance de la peinture par une barrière et un policier armé.
La cathédrale étonne par sa petite taille. Après tout, c’est là qu’ont été couronnés les Rois de Pologne pendant cinq siècles, et aussi là qu’ils sont enterrés ! Mais non, c’est tout petit, et cette impression est renforcée par le fait que le chemin de visite soit balisé. Et aussi qu’on ne visite gratuitement que la moitié des lieux : pour le reste, il faut (encore !) payer. Et autant on mange pour rien à Cracovie, autant les visites peuvent être chères… À donner 3 ou 4€ ici et là, ça représente rapidement un petit budget.
Le château de Wavel est un bon repère géographique. Au nord, la vielle ville. Au sud, le quartier de Kazimierz, que pour des raisons de facilité j’appellerai le quartier juif.
Ses petites rues forment un contraste étonnant avec la vieille ville : c’est bien plus calme, bien plus délabré aussi. À croire qu’il y a pas eu autant d’efforts de réhabilitation que dans le centre de Cracovie. C’est peut-être plus authentique, aussi.
Les Juifs sont arrivés à Kazimierz à la fin du 15e siècle, suite à un décret du roi leur interdisant de vivre à Cracovie (qui, à l’époque, ne s’étendait pas jusque-là). Ils y ont vécu jusqu’à la seconde guerre mondiale. Des 58 000 habitants juifs recensés en 1939, seuls 3000 ont survécu.
Je fais un trajet m’amenant devant les synagogues les plus intéressantes : Tempel, la plus récente de la ville, Remuh – et son cimetière fermé en 1800 – et la vieille synagogue.
À l’orée du quartier s’étend le nouveau cimetière juif. Comme celui de la synagogue Remuh, il a été vandalisé par les nazis, qui après s’être attaqué aux tombes à coups de masse, ont utilisé les pierres comme matériau de construction.
Laissé à l’abandon, le lieu est propice à la réflexion sur la haine et la stupidité des hommes.
Après cette visite et un dernier tour dans le quartier (notamment vers la place centrale, bordée de cafés et restaurant, où se trouvent quelques brocanteurs), je retraverse complètement la ville pour aller boire un verre chez les jeunes mariés.
L’occasion pour moi de voir qu’en dehors des quartiers historiques, Cracovie reste une ville qui, comme beaucoup, a grandi trop vite et aligne les rues sans âme.