Samedi 5 avril
« O’er the land of the free and the home of the brave… » Dix-huit mois après mon voyage dans l’Ouest sauvage, c’est vers une tout autre facette des États-Unis que je me dirige. Une ville où j’ai grandi par procuration, entre les films, les lignes et les séries télévisées, les CD et les comédies musicales…
New-York ! A 11.000 mètres au-dessus de l’Atlantique, je sens monter l’excitation. C’est plutôt rare : la dernière fois que j’étais si ravi de décoller, c’était pour mon premier voyage au Japon. Cela se reproduira-t-il ? Peu de villes ont la charge symbolique et évocatrice de New-York. Il me reste à découvrir Rome, mais après ?
Mais je m’égare.
Le voyage, revenons-y, a bien commencé : j’ai été surclassé. Alors qu’à la base, j’avais profité d’une promo sur le site de British Airways pour réserver mon vol (440€ l’aller/retour en vol direct), je me retrouve en première classe. Champagne et gratin dauphinois au menu ; iPad individuel pour passer le temps.
J’atterris à JFK à 19h10. Une heure pour passer l’immigration, et à moi l’aventure. Ou presque : pour l’instant, je suis bloqué devant le distributeur de billets. Depuis fin 2013, les banques ont commencé à bloquer les cartes de crédit aux États-Unis (voir cet article). Finalement, en appelant le numéro surtaxé au dos de la carte, elle a été débloquée. Ça ne m’empêchera pas d’appeler mon banquier pour râler à mon retour : ils pourraient au moins envoyer un SMS ou un mail pour prévenir que c’est bloqué, comme ils le font pour les achats en ligne.
De l’aéroport, j’en ai pour une heure de métro jusqu’à l’auberge de jeunesse Hostelling International New York. C’est le seul endroit abordable que j’ai trouvé… Et encore, 60$ la nuit dans un dortoir de 8 personnes, sans petit dej, c’est hors de prix. Heureusement, elle est plutôt bien placée (pas loin de l’endroit où John Lennon a été assassiné) et bien tenue, même si c’est un peu l’usine (670 places !). Elle propose aussi beaucoup d’activités (visites guidées, sorties au pub, participation à des tournages de talk-shows, etc.).
Dimanche 6 avril
Le beau temps est de la partie, et d’après la météo, ça ne durera pas. Je vais donc en profiter pour faire un tour de bateau dans la baie. Par chance, il reste des billets pour la croisière de 13h.
Le quai d’embarquement se situe à quelques blocks de Times Square. Je commence donc ma visite par ce lieu mythique, devenu le cœur de la ville, et situé à 15 minutes de l’auberge de jeunesse.
En ce dimanche matin, le lieu est plutôt calme, mais ça fait tout de même bizarre d’être-là. La place, avec sa forme caractéristique de triangle, fait partie de ces endroits qu’on a déjà vu 1000 fois par la petite lucarne. « J’y suis vraiment », m’émerveille-je.
Puisque je suis assis à tribord, j’ai d’abord une vue sur le New Jersey… C’est à dire pas grand chose. Arrive ensuite Ellis Island, puis le symbole des États-unis : la statue de la Liberté.
Quelle émotion ! A l’entrée de la baie, elle se tient majestueuse et magnifique. Alors que je l’avais vue des centaines de fois en photo et en vidéo, j’ai été étonné de sa finesse, sa beauté et sa taille (46 mètres). Les répliques, que ça soit à Paris ou à Vegas, ne tiennent pas la comparaison !
Cela me permet d’admirer la skyline du lower Manhattan, qui impressionne.
La Freedom Tower est la seule à sortir du lot. Avec ses 51x mètres, elle est la plus haute du monde occidental. Elle a été construite sur l’emplacement du World Trade Center, où se trouve aussi un mémorial. Architecturalement, je la trouve plutôt jolie, du moins vue de loin. On verra demain ce que ça donne quand on est en bas.
On accoste à 15h, et le temps étant toujours superbe, je marche tranquillement jusqu’à l’Empire State Building, pour voir si la queue n’est pas trop longue pour y monter cet aprèm.
Arrivé sur place, j’ai la surprise de voir qu’il n’y a absolument personne. Je prends donc mon billet pour le 86e étage de la tour.
Inauguré en 1931, l’Empire State Building a été construit en un temps record : onze mois. Au plus fort du chantier, il grimpait d’un étage par jour ! Avec ses 381 mètres (443,2 m avec l’antenne), il a été pendant 40 ans le plus haut building du monde. Il était redevenu le plus haut immeuble de New York après l’effondrement du World Trade Center, mais est maintenant dépassé par la Freedom Tower (541 mètres).
La vue depuis l’observatoire est à couper le souffle. Alors qu’on a l’impression, depuis le sol, que la ville est complètement verticale, on la surplombe totalement, comme si les buildings n’étaient que de simples immeubles de quelques étages. Le contraste est impressionnant. La tour permet aussi de se rendre compte de la taille de la vie, et de repérer quelques monuments immanquables : Central Park, Flatiron, le Chrysler Building…
C’est vers le Chrysler Building que je me dirige ensuite, après m’être arrêté à Grand central station, la gare qui le jouxté. Haut de 319 mètres, le Chrysler building a été bâti entre 1928 et 1930 par le magnat de l’automobile Walter Chrysler. Son sommet en forme de flèche en fait un des building les plus reconnaissables et les plus appréciés au monde.
De là, je m’en vais faire une balade entre les immeubles de Midtown North, où se cachent quelques pépites comme la 570 Tower (et son sommet gothique) ou la tour noire d’IBM.
De la 57e avenue, je longe ensuite le sud de Central Park jusqu’à Broadway, pour redescendre ensuite à Time Square de nuit. Il se fait tard, mais je me sens en pleine forme, malgré les kilomètres parcourus. Ça doit être la ville : en une journée, elle m’a totalement conquise. Je la trouve magnifique, exaltante, emplie de frénésie. Vraiment le symbole d’un monde qui avance ; loin d’un Paris figé dans le passé et l’immobilisme.
Time Square la nuit, ça a une autre gueule ! Ça clignote de partout, c’est bondé, c’est animé. Mais étonnamment, ces très calme : pas de musique ou de slogans, les publicités sont silencieuses. Rien à voir avec le strip de Las Vegas.