Pour ce troisième séjour en Islande, cette fois en automne, j’ai décidé de me focaliser sur la côte sud, qui contient de nombreuses merveilles facilement accessibles sur un temps limité. Quitte à ne rester que 5 jours, faisons que chaque heure soit époustouflante !
█ Jour 1, vendredi 31 octobre 2014. Le Blue Lagoon.
« Welcome to Iceland! It’s warm today: nine degrees! » Après un peu moins de trois heures de vol, me voilà à nouveau en Islande, la fabuleuse Islande. Oui, encore. Et si vous avez suivi mes deux précédents voyages là-bas, vous n’avez sans doute pas besoin d’arguments, car vous voulez probablement y aller aussi.
C’est le pouvoir de la dorsale.
Anecdote amusante, alors que je cherchais mon siège dans l’avion, j’ai entendu : « Morgan ? Morgan ? Tu vas encore en Islande ? » Il s’agissait d’une camarade d’université, que je salue.
Pour tout vous avouer, après mon séjour de janvier dernier, je n’avais pas spécialement l’intention de revenir si rapidement. Mais je n’ai pas pu résister lorsque WOW Air m’a envoyé un email pour fêter leur deuxième anniversaire, avec comme titre : « L’Islande pour 49 euros ! » 117 euros plus tard, j’avais les billets dans ma poche.
Cette fois, je ne suis pas seul, je voyage avec mon avis Jean… Souvenez-vous, le conducteur qui s’était arrêté alors que je faisais du stop à Skaftafell, en juin 2012…
« Jean va vers l’est. Où exactement, il ne le sait pas. Ça tombe bien, je suis dans la même situation », écrivais-je à l’époque. Deux ans plus tard, nous savons exactement où aller, après avoir récupéré notre voiture de location à l’aéroport…
Il fait un froid de canard, le vent est violent : l’eau du Blue Lagoon n’en est que meilleure ! Nous avons décidé de nous y arrêter dès notre arrivée, car nous repartirons trop tôt mercredi pour nous y arrêter.
J’écrivais il y a deux ans que c’était « plutôt cher », à 25 euros… Autant dire que ça a piqué quand j’ai vu que c’est passé à 35 euros ! Là, ça commence à être clairement abusé (surtout quand on sait que l’eau utilisée est le surplus d’une usine hydroélectrique : c’est ce qu’on appelle le beurre et l’argent du beurre).
Heureusement, il n’y a pas grand monde et, alors que nous alternons piscine, sauna et hammam, le ciel se teinte de mille couleurs différentes. Ce voyage débute sous de bons hospices.
Nous nous dirigeons ensuite en plein centre-ville de Reykjavik, pour prendre possession de notre chambre, à la Konrads Guesthouse.
Nous finissons cette courte mais non moins fatigante journée par un dîner dans la Hambuorgara Fabrikkan. Passage traditionnel pour moi ! Et je fais un nouvel adepte, en la personne de Jean, qui adore l’agneau et les burgers. Alors, un burger à l’agneau…
Nous nous couchons relativement tôt, sans rien rater puisque les Islandais ne fêtent pas Halloween. On se rattrapera en allant faire la fête demain soir.
█ Jour 2, samedi 1er novembre : visite de Reykjavik
Puisque notre hôtel est à 200 mètres de Hallgrímskirkja, nous en profitons pour aller y faire un tour, d’autant que Jean ne l’a jamais visitée.
Contrairement aux apparences et/ou raccourcis rapides, Hallgrímskirkja n’est pas une cathédrale, mais une simple église. Construite de 1945 à 1986, elle est en béton et sa flèche mesure 75 mètres, ce qui en fait le plus haut bâtiment du pays. La statue au pied de l’église représente Leifur Eiríksson, fils d’Erik le Rouge, qui a découvert l’Amérique vers l’an 1000.
Cette formalité accomplie, nous prenons un petit-déjeuner au Loki Café (qui, avec son emplacement, son enseigne tape à l’oeil et son nom, pourrait passer pour un piège à touriste, mais pas du tout, c’est une bonne adresse).
Puis nous descendons nous promener au centre en ville jusqu’au déjeuner. C’est toujours aussi petit, mais agréable.
Puisque c’est samedi, nous nous arrêtons au « marché au puce » qui se tient tous les weekend dans un hangar du vieux-port. On y trouve un grand nombre de pulls islandais (qui doivent tenir hyper chaud, vu le climat local, mais qui sont très chers, 100 euros minimum) ainsi que quelques spécialités locales. Je m’attendais tout de même à trouver plus de choses à chiner.
Direction ensuite la banlieue (qui est étonnement entendue) pour visiter le musée en plein air Árbæjarsafn. Il s’agit d’un terrain acquis par le gouvernement en 1948, où sont regroupées des bâtisses historiques démontées ailleurs et transportées pièce par pièce.
Nous rentrons ensuite vers Reykjavik, dans l’intention de visiter le musée des Sagas, dans le bâtiment qui domine la ville. Manque de bol, il a déménagé près du port… Décidément, je n’ai pas de chance avec cet endroit : la dernière fois que je suis venu, il était exceptionnellement fermé.
Monter ici n’est jamais inutile, de toute façon, puisqu’on a une belle vue sur la ville.
Nous allons donc au centre-ville et nous arrêtons à la maison du patrimoine culturel de l’Islande (Þjóðmenningarhúsið). Ce musée a été créé dans les années 1906-09 pour rassembler tous les trésors de la culture islandaise. Et figurez-vous qu’il est fermé, car ils refont l’exposition.
Bon, il est 16h10, tous les musées ferment à 17h… Le plus près est l’exposition Reykjavik 871±2, qui est ouverte.
Il s’agit d’une exposition assez récente autour des fondations d’une maison viking du 10e siècle. On y apprend l’histoire de la naissance de la ville et des éléments de la vie des premiers colons… Enfin, personnellement, je n’ai rien appris. L’exposition est sympa, mais on en fait vite le tour… Une petite demi-heure seulement. Un tour au prix fort: 1300kr ! Pour ce prix-là, il vaut largement mieux aller au superbe Musée national, que je vous avais présenté ici.
À 17h, donc, nous faisons quelques achats avant de rentrer nous reposer à l’hôtel et nous préparer pour dîner.
Nous jetons notre dévolu sur l’Íslenski barinn, dont la nourriture est aussi bonne que les serveuses sont adorables. Un excellent moment.
█ Jour 3, dimanche 2 novembre : de Reyjkavik à Skógar
Debout à 7h30. Les journées sont courtes : 9h-16h30 environ. Nous allons donc essayer de profiter du jour tant qu’il y en a.
Sous un vent très violent (qui me rappelle de mauvais souvenirs), nous partons en direction de Skógar, dans le sud.
Premier arrêt à Raufarholshellir, un tunnel de lave de 1350 mètres de long. Il se trouve un peu au sud de Hveragerði, sur la route 39 lorsqu’on vient de Reykjavik. C’est la grotte de lave la plus célèbre d’Islande, notamment parce qu’elle est très facile d’accès.
Je n’y étais arrêté en 2012 mais sans m’y aventurer, puisque j’étais seul. Cette fois, à deux et avec une torche, nous nous enfonçons dans le ventre de la Terre.
La première partie (où s’arrête pas mal de groupes de touristes) est facile à parcourir, puisqu’un chemin a été aménagé et que des ouvertures au plafond donnent de la lumière.
Après, ça se corse : nous nous retrouvons dans un noir d’encre à escalader des cailloux parfois glissants et coupants. Nous utilisons chacun la lampe torche de notre téléphone, mais c’est loin d’être suffisant : pour vraiment nous enfoncer au bout du tunnel (où l’on trouve la plus grande « cathédrale de lave » d’Islande »), il nous faudrait vraiment une grosse torche.
En tout cas, le peu que nous voyons est très impressionnant.
À Hveragerði, le vent souffle toujours aussi fort. Sachant que le jeu en voudra la chandelle, et même si je sens Jean assez circonspect, j’insiste pour que nous prenions nos maillots de bain avant de nous engager sur le chemin qui mène à la zone géothermale Reykjadalur.
Il faut marcher environ trois kilomètres, dans un paysage certes magnifique, surplombant notamment la cascade Reykjafoss, mais avec un vent qui ne se calme pas et nous glace.
Mais nos efforts sont récompensés. Et c’est peu dire. La zone chaude de la rivière se trouve être abritée du vent, et c’est avec un bonheur non feint que nous entrons dans cette eau à 40°. Nous avons la rivière pour nous !
Un bain digne des dieux, dans un cadre naturel exceptionnel.
Les trois kilomètres du retour se déroulent dans une lumière onirique, le soleil ayant chassé les nuages et le vent s’étant apaisé.
Avant de reprendre la route, pause repas dans la boulangerie de Hveragardi.
Quelques kilomètres plus loin sur la route 1, nous faisons un petit crochet pour admirer Urriðafoss, une petite cascade qui ne paye pas de mine (6 mètres de haut) mais qui charrie tout de même 300m3 d’eau par seconde en hiver, et jusqu’à 1500m3 par seconde au printemps.
Comme Gulfoss, la cascade a été menacée par un projet de barrage qui n’a finalement jamais été réalisé.
Autre cascade, cette fois bien plus connue et où les touristes se bousculent : Seljalandsfoss. La nuit commence à tomber, mais ça n’enlève rien à la beauté des lieux. La particularité de cette chute de 65 mètres de hauteur est la possibilité de passer derrière, et d’ainsi l’admirer sous différents angles.
Au terme de cette journée chargée, nous nous arrêtons à la Skógar Guesthouse, théâtre d’un excellent dîner en pleine tempête en janvier dernier. Jean est ravi de découvrir ce lieu très cosy, où l’on se sent immédiatement bienvenue. Et moi, je suis content de pouvoir retirer mes chaussures et m’allonger sur le lit, après une journée de conduite et de marche.
█ Jour 4, lundi 3 novembre : La côte sud-est, de Skógar à Jökulsárlón
Après un excellent petit déjeuner, nous nous mettons en route pour une longue (plus que prévu, suite à une erreur de Google Maps) journée. Le premier arrêt est tout proche et me tient à cœur, depuis le temps que je veux y aller : le site du crash d’un DC-3 de l’US Navy.
Ça a eu lieu en novembre 1973 (Gudjun, le patron du b&b, était en mer ce jour-là et s’en souvient). L’avion a semble-t-il manqué de carburant et atterri en catastrophe sur cette plage noire. Tout le monde à survécu, et la carcasse de l’appareil n’a jamais été récupérée.
L’endroit est assez simple à trouver quand on sait où chercher, sinon c’est impossible de tomber dessus (voir ici pour des indications très précises).
Après être sorti de la route, il faut rouler pendant 15 minutes environ sur cette fameuse « plage » noire, où l’on a déjà l’impression d’être sur une autre planète.
Alors que le soleil pointe à peine à l’horizon, nous le voyons apparaître. Balafre d’aluminium dans un décor de pierre noire. Une vision de fin du monde.
Cet endroit apparaît dans pas mal de films ou clips musicaux islandais. Il faut dire qu’il est particulièrement photogénique… On en profite donc pour multiplier les pauses, d’autant que nous sommes les seuls dans les parages.
Notre séance photo accomplie, nous partons non loin, à Dyrholaey. Je m’y étais arrêté en janvier, en pleine tempête, et avait à peine réussi à faire des photos nettes tant le vent soufflait fort.
Cette fois, le temps est splendide et nous profitons longuement du panorama, notamment du fameux promontoire de 120 mètres de haut, percé d’une arche. Et de l’autre côté, les aiguilles de Vik.
Après Vik, justement, nous mettons le cap sur Jökulsárlón, en prenant à peine le temps de nous arrêter prendre quelques photos. C’est en effet bien plus loin que nous ne le pensions… Et nous voulons profiter de la lumière perpétuellement crépusculaire de ces courtes journées.
Jökulsárlón est, à raison, l’un des endroits les plus connus d’Islande. Un glacier s’y déverse presque directement dans la mer, créant d’innombrables iceberg. C’est encore une fois un paradis pour les photographes.
Jean en profite pour prendre un petit bain, pendant que je le canarde de photos (attention, ne reproduisez pas ça chez vous). Moi je me contente de me déshabiller pour les photos, tout en restant hors de l’eau. Mais je vais éviter de publier ça ici 😉
Après avoir rapidement avalé une soupe de fruits de mer pour nous rechauffer, nous reprenons la route : 200 kilomètres à faire dans l’autre sens.
Cette fois, nous nous arrêtons à Skaftafell, pour nous approcher du glacier. Par curiosité, je me dis que je vais essayer de l’escalader. Mal m’en a pris : je n’y gagne que des coupures et des bleus. Comme son nom l’indique, un glacier, c’est de la glace. Et ça glisse…
La nuit tombe, et c’est dans un noir presque total que nous retournons à Skógar, où nous attendent de bon petits plats…
█ Jour 5, mardi 4 novembre : De Skógar à Hveragerði puis Reykjavik
Après avoir dormi deux nuits à côté, il est temps d’aller voir Skogafoss, l’une des cascades les plus célèbres d’Islande. Pour rappel, la rivière Skógá se jette à cet endroit d’une hauteur de 62 mètres en formant une chute d’une largeur de quelques 25 mètres.
Il ne faut pas s’arrêter au premier plan, aussi beau soit-il : en remontant un sentier à droite de la chute, d’autres paysages s’ouvrent à nos yeux ébahis. En prenant quelques heures pour monter jusqu’au col de Fimmvörðuháls, c’est une dizaine de chutes qu’il est possible de voir.
Mon compagnon étant particulièrement mal en point (sciatique ?), nous écourtons notre balade et redescendons à la voiture.
Alors que je me faisais une fois d’aller sauter dans la piscine de Seljavallalaug, nous partons à la recherche d’une pharmacie à Hvolsvöllur. Ce qui signifie donc que je vais être obligé de retourner en Islande pour tester Seljavallalaug. Rahlala, voilà qui est bien embêtant 🙂
Nous roulons ensuite vers Hveragarði. Ayant raté notre bain du matin, nous nous rattrapons à la clinique thermale, qui propose des grands bassins et plusieurs bains massant et à différentes températures (il y a aussi deux mini bassins où l’on peut passer d’une eau glacée à une eau brûlante. Il parait que c’est bon pour la circulation du sang. On a fait trois tours dedans). Normalement, ça ouvre à 16h, mais la dame à l’accueil a accepté de nous laisser rentrer à 13h30, nous avons donc les lieux pour nous.
Nos corps apaisés, nous allons nous promener dans la ville, voir notamment la zone géo-thermale, qui donne par moment l’impression que la montagne flambe. Je ne serais pas rassuré d’habiter-là : découvrir un beau matin une marmite de boue bouillonnante dans son salon, ça ne doit pas être super.
Il est ensuite temps pour nous de rentrer à Reykjavik, dans un décor cette fois tout blanc.
Nous dormons à Capital Inn, à la sortie de la ville. J’avais réservé ici car c’est très bon marché (40€ la nuit pour deux) et que nous devons nous lever tôt demain. Finalement, la chambre est très spacieuse, c’est une bonne surprise.
Et pour le dernier dîner, on se fait plaisir en retournant à la Hamborgarafabrikka, tester leur burger mi-bœuf mi-agneau. Dernier tour au centre-ville, et puis s’en vont…