Note : Ce premier jour couvre le Mall, le Museum of American History, le Museum d’histoire naturel, le Washington Monument, les mémoriaux (Seconde guerre mondiale, Vietnam, Corée et Lincolm Memorial, le cimetière d’Arlington et Georgetown.
Pour le Capitol, la bibliothèque du Congrès, l’Air and Space Musuem et le Jefferson Memorial, voir le jour 2.
Mardi 8 avril
Il y a tant à faire à New-York que dix jours ne sont pas de trop pour la visiter, mais j’ai tout de même pris deux jours sur mon voyage pour aller à Washington DC. Si New-York est la capitale culturelle du pays, DC en est vraiment la capitale administrative. Elle regroupe des dizaines de milliers de fonctionnaires, lobbyistes, avocats et journalistes, et la plupart des sièges d’institutions fédérales (archives, Trésor, FBI, Pentagone, Cour suprême…) ou internationales (FMI, Banque mondiale…).
Washington n’est qu’à 3h30 de train ; en partant de New-York à 6h10, j’ai donc toute la journée devant moi. Et il y a beaucoup à faire.
Point de départ : Union Station, une immense gare construite en 1907, avec une hauteur sous plafond (en marbre d’Italie de 25 mètres. Ça claque ! Elle a été rénovée dans les années 1980, pour la bagatelle de 160 millions de dollars. Ça fait beaucoup, mais en écrivant ça, je réalise que c’est même pas le prix de la Canopée des Halles ; le maire de Washington doit mieux gérer son budget que Delanoë…
Je ne résiste pas à l’envie de me prendre en photo devant le bâtiment, avant d’en faire le tour pour atteindre le Mall – j’ai réservé un billet pour une visite guidée demain. D’ailleurs, anecdote amusante : le Capitole fait face à l’Est, car ses architectes pensaient que la ville allait se développer dans cette direction. Ça n’a pas été le cas, et aujourd’hui le bâtiment tourne donc le dos aux beaux quartiers.
Le Mall est donc en quelque sorte le jardin du Capitole. Cette allée verte de 3,5 kilomètres de long (j’avoue, j’ai pensé « Johnny pourrait y faire un concert, c’est plus grand que le Champs-de-Mars) est flanquée d’une ribambelle de musées, tous de très haute qualité. Prévoyez-des jours pour tous les faire, ou bien réfléchissez bien à votre choix (troisième option : les faire tous au pas de charge, puisqu’ils sont gratuits, mais je ne vois pas les musées comme des supermarchés).
Je commence par le National Museum of American History (Musée de l’histoire américaine), un gigantesque bâtiment à la gloire du pays. La visite commence par un moment de recueillement – vraiment, on se croirait devant une relique sainte – devant la Star Spangled Banner, la bannière étoilée qui a flotté au-dessus d’un fort en 1814, suite à une victoire décisive sur les Anglais. C’est cette vision qui a inspiré à Francis Scott Key les paroles de ce qui deviendra l’hymne américain.
Ensuite, le musée est divisé en thématiques : les transports et la technologie, les sciences, les guerres (depuis la guerre d’indépendance à celle du Vietnam), les droits des noirs, la présidence, la culture populaire… Chaque section est passionnante, bourrée d’informations et d’objets d’époque, de la première locomotive aux souliers de Dorothy dans le Magicien d’Oz. Seule la partie sur la pop culture est finalement, et étonnamment, très modeste.
Juste à côté, un autre immense bâtiment : le Museum of Natural History (Musée d’histoire naturel). Pour vous donner une idée de la taille des lieux, sachez qu’on est accueilli dans le hall par un éléphant et que le musée possède 60 millions de pièces.
Mais voilà, je ne suis que pour une seule salle : celle des dinosaures ! Mon âme d’enfant reste fascinée devant les squelettes complets de stégosaures, tricératops, allosaures et diplodocus… Seule déception, toute relative : je voyais le tyrannosaurus-rex plus grand. La faute à Michael Crichton !
Au bout du Mall se dresse le Washington Monument, gigantesque obélisque en marbre de 169 mètres de haut, érigé en l’honneur de George Washington, premier président des États-Unis. Il a été fragilisé par un tremblement de terre en 2011 et doit rouvrir au public dans les prochaines semaines, après travaux.
Retour au Washington Monument. Derrière lui s’étend un vaste jardin du souvenir, avec plein de mémoriaux. Je ne les ai pas tous visité, parce qu’il fait chaud et que j’ai mal aux pieds. J’ai vu celui dédiés aux soldats morts pendant la seconde guerre mondiale, inauguré en 2004, le très émouvant mémorial pour les morts au Vietnam (en trois partie : la version « payée par les soldats » (la plus émouvante), la version « payée par l’Etat qui s’est senti un peu con quand les soldats ont payé le premier mémorial » et la version pour les femmes) et l’étrange hommage aux soldats de la guerre de Corée.
Le mémorial le plus récent est celui dédié à Martin Luther King, mais je ne l’ai pas vu.
Derrière tout ça, l’énorme temple grec est le Lincolm memorial. Il contient une statue de 6 mètres de haut du président.
Ce culte de la personnalité est intéressant, pour un pays fondé sur des idéaux de démocratie et qui a toujours été une république. En France, aucun de nos Rois n’est représenté avec des statues si gigantesques (à part Vercingetorix à Alésia, mais je ne pense pas que ça soit un lieu de recueillement), et encore moins n’a un tel « mémorial ».
La visite de Washington D.C a un vrai intérêt sociologique, car on a vraiment l’impression que les Américains y viennent en pèlerinage, dans un lieu qui symbolise plus que tout autre l’unité de cette jeune nation et les valeurs en lesquelles elle croit.
Cela ce voit notamment au cimetière militaire d’Arlington. « Le sanctuaire le plus sacré de notre nation », précisent les panneaux. C’est ici que sont enterrés les illustres, ou parfait inconnus, soldats qui ont défendu (ou croyaient défendre) la liberté et la démocratie aux quatre coins du monde. Contre les Indiens, les Mexicains, les Nazis, les Irakiens…
Je finis ma très longue promenade (à ce niveau, c’est plus une promenade, plutôt un trek, j’ai les jambes en feu) avec le quartier de Georgetown. Loin des monuments de l’hypercentre, ce quartier est plus résidentiel et renferme aussi l’université. Les maisons victoriennes lui donnent un charme indéniable, et l’enfilade de bars, restaurants et boutiques en font un quartier très animé. Ça sent quand même la gentrification à plein nez… M’est d’avis que les Afros-américains, majoritaires à Washington et frappés par la pauvreté, ne doivent pas être très nombreux à habiter le quartier.
Mon auberge justement, est situé a environ un kilomètre de la Maison banche. Je vois donc sa façade en y allant.
Après m’être un peu reposé, je ressors de l’auberge pour aller faire des photos de nuit. Rassurez-vous, je ne refais pas le même trajet (déjà que ce billet bat des records de longueur) : je vais juste jusqu’au Capitole puis au Washington Monument. Ça fait tout de même bien cinq kilomètres.