Jeudi 3 octobre
En route pour Kyoto ! La plus belle ville du monde, à mon humble avis. Notre train part à 9h33, nous disons donc au revoir à nos hôtes du Khaosan Tokyo Original et partons vers la Tokyo Station.
Le shinkansen japonais, je ne cesserai de le répéter, fait honte à nos TGV. (« Et pas qu’un peu », confirme Minirop). Ils sont propres, spacieux et toujours à l’heure. En seconde classe, j’ai de la place pour étirer mes jambes. Impensable chez nous !
Le trajet Tokyo-Kyoto dure 3 ans. Par temps clair, il est possible de voir le Mont Fuji, mais ce n’est hélas pas possible aujourd’hui. Au retour, peut-être !
Nous logeons, à Kyoto, dans la pension Waraku-an. Il doit y avoir, dans un de leurs vieux livre d’or, un message de moi qui dit à quel point j’ai apprécié mon séjour là-bas, et que j’y reviendrai à coup sûr. M’y voilà ! Et ça n’a presque pas changé ; j’ai presque envie de dire « taidama » (« je suis rentré »), mais la personne à l’accueil me prendrait pour un gaijin qui dit n’importe quoi. A l’époque, la fille de Nicolas Le Bacquer, le patron corse (né en Bretagne), commençait à peine à marcher. Là, elle vient de faire sa rentrée à l’époque primaire… Le temps passe vite.
Bref, je suis heureux d’être là !
Nous ne perdons néanmoins pas une minute et prenons le bus vers Ginkakuji, le pavillon d’argent. Il y a quatre ans, il était démonté, mais j’avais énormément apprécié le site dans lequel il est niché. Il est maintenant rénové, mais n’arrive pas à éclipser les magnifiques jardins aux alentours. Jardins qui sont d’ailleurs pris d’assaut par des collégiens et lycéens, dont un vient me saluer et se présenter en anglais (il doit être le premier de sa classe, c’est pas possible autrement). Un autre demande à être pris en photo avec nous, sous le regard mi-amusé mi-incompréhensif de ses camarades.
Ce temple a été construit en 1482 par le shogun Ashikaga Yoshimasa, qui voulait rivaliser avec Kinkaku-ji, le pavillon d’or, construit par son grand-père. Son intention était de couvrir le pavillon d’argent, mais cela n’a jamais été fait, les finances du shogun partant plutôt dans la guerre.
En sortant du Ginkakuji, nous longeons quelques instants le chemin des philosophes, promenade bucolique entre rivière et temples.
Plus au sud se trouve le complexe de Chion-on, superbe ensemble de temples précédés d’une porte monumentale en bois de 50 mètres de large. Devant, quatre jeunes femmes en kimono. Je leur demande si je peux les photographier. La plus jolie me dit oui, mais à condition que je fasse une photo d’abord seul avec elle, puis avec elle et une de ses copines. Voilà qui est bon pour mon égo ! Sympa comme je suis, je propose ensuite de faire une photo tous ensemble, avec les deux filles (certes moins jolies) qu’elles avaient mises à l’écart.
Mais je digresse.
Chion-on, donc, superbe complexe dont le plat principal – un temple de 50 mètre de long et 28 de hauteur – est en travaux jusqu’en 2019. Qu’à cela ne tienne, je reviendrai à ce moment-là. En attendant, le reste du complexe est toujours accessible, et à cette heure-ci presque désert (il ferme à 16h10).
La colossale porte principale, le Sanmon, construite en 1619 est la plus grande structure de ce genre encore existante au Japon.
Un peu plus loin, nous traversons assez rapidement Kodaiji – on y reviendra de nuit – afin de voir Kiyomizudera avant sa fermeture, à 18h.
Ce temple fait partie des plus célèbres de Kyoto et s’inscrit dans un quartier qui, excepté les machines à glace à l’italienne (celle au thé vert est très bonne, d’ailleurs) et ses éventails estampillés Pikachu, a su préserver un semblant d’authenticité.
Kyoto, vous le savez si vous avez lu mon précédent journal, est bâti entre des collines, territoires des Dieux, où sont bâtis la plupart des temples. Il faut donc grimper sec pour atteindre Kiyomozudera, mais le jeu en vaut la chandelle. Construit à flanc de colline, sur 118 gros piliers de bois, il domine Kyoto et offre une vue magnifique sur la ville.
Le temple Kiyomizu trouve ses origines en 798, vers la fin de l’époque Nara ; selon la tradition, il aurait été construit par Sakanoue no Tamuramaro. Les édifices actuels datent de 1633. Le temple tient son nom de la chute d’eau qui se trouve à l’intérieur de son enceinte, eau provenant des collines environnantes, kiyoi mizu signifiant eau pure ou eau de source (merci Wikipédia).
L’expression japonaise « se jeter du Kiyomizu-dera » est l’équivalent de l’expression française « se jeter à l’eau ». Cette expression a pour origine une tradition de la période Edo qui prétendait que si une personne survivait à un saut depuis la plateforme du temple, son vœu se réaliserait. Durant la période Edo, 234 sauts ont été comptabilisés avec un taux de survie de 85,4 %. Le saut ne fait, en effet, que quinze mètres, et une importante végétation en contrebas de la plateforme peut amortir le pèlerin. La pratique a depuis été interdite (merci Wikipédia encore, j’essaye d’allonger mon texte avec des infos intéressantes, car c’est un crève-coeur de supprimer des photos).
Nous revenons ensuite sur nos pas vers Kodai-ji afin de faire des photos de nuit. Ses jardins de font partie du patrimoine culturel du Japon, des « sites historiques » des monuments du Japon et des « lieux de beauté scénique » des monuments du Japon. Rien que ça. Bon, là, ils sont fermés.
Nous reprenons ensuite le bus vers notre hôtel. Malgré l’heure précoce, au lieu de repartir à l’aventure, nous allons simplement acheter notre dîner au combini du coin afin de profiter de la salle de vie de l’auberge et de son jardin intérieur. Et puisq’aujourd’hui c’est jour de fête (parce qu’on est à Kyoto), je me permets de la bière et une bouteille d’umeshu. Kampai !
Des images de plus en plus belles, un article intéressant et bien documenté, c’est de mieux en mieux! 😀
Vivement la suite!
Wow! What a great collection of photos! They make me miss Kyoto. I’ve been there a few times over the past couple of years, but there always seems to be something more to see. Thanks for sharing!
Thanks for the comment 🙂 You have some amazing photos on your site too!
I miss Kyoto too; I consider it the most beautiful city I’ve visited and would love to live there for a few months to get to know it better.
Thanks. 🙂 I’d love to spend more time in Kyoto too. It’s an amazing city, but then again, I haven’t found anywhere in Japan that I didn’t like. Have you been to Okayama? The gardens there are amazing.
Yes I did, the garden in Okayama was indeed amazing 🙂 I also loved Kurashiki, which is not far from Okayama (15 minutes by train). Photos for both cities are there: http://morganpartout.wordpress.com/2013/10/28/jour-9-okayama-et-kurashiki/
Le 7 janvier 2014 02:57, Les voyages de Morgan