Vendredi 4 octobre
Le château d’Himeji étant en restauration jusqu’en 2014 (et puisque je l’ai déjà visité), nous allons passer la journée à Osaka, où je n’avais fait la dernière fois qu’un saut de puce pour monter en haut de l’Umeda Sky Building.
Le château d’Osaka date du 16e siècle. Il a été construit par Hideyoshi Toyotomi, un fils de fermier qui, par son labeur et son intelligence, a réussi à unifier la nation. De l’extérieur, il est splendide, situé au milieu d’un énorme parc à plusieurs niveaux. L’endroit – ça devient une habitude – est envahi d’écoliers. Plusieurs classes semblent être en cours d’art, et dessinent le château.
En même temps, cette modernité de l’intérieur s’explique aisément : détruit en 1945 par les raids américains (je me demande combien de fois j’ai écris cette phrase sur ce blog), il a été reconstruit entre 1995 et 1997. Pour la défense des Américains, précisons que le château et ses alentours étaient devenus sous l’ère Meiji un énorme arsenal, qui pendant la seconde guerre mondiale comptait 60.000 personnes.
Le huitième étage comporte un observatoire… qui ne justifie pas à lui seul les 600 yens de droit d’entrée.
Osaka a accueilli l’Exposition universelle de 1970. Il reste quelques vestiges en ville, dont l’un est enterré devant le château : une capsule temporelle. Elle a deux niveaux : le premier sera ouvert en 2070, à l’occasion des 100 ans de la capsule, et le second niveau est prévu pour être ouvert en 6970. Je suis plutôt septique sur les chances de réussite de cette initiative, mais l’idée est chouette. Pour plus d’infos sur cette capsule, c’est ici que ça se passe (en anglais).
Si cela avait été fait il y a 5.000 ans, nous aurions des témoignages des premières arrivées des migrations indo-européennes en Scandinavie, de l’invention du vin et de l’arrivée de la roue en Europe, 100 ans après son apparition en Mésopotamie.
Dans celle d’Osaka, il y a, entre autres, un autocuiseur pour le riz (une invention a peine arrivée en France, un peu comme la roue pour les Européens y’a 5.000 ans), un rasoir électrique, une maquette de shinkansen, des titres de bourse de la Matsushita Electric Industrial Co (si la société existe encore d’ici là, celui qui les trouvera sera sûrement très riche), des cigarettes et un enregistrement du Marteau sans maître, de Pierre Boulez, chef d’orchestre d’un pays qui s’appelait la France.
http://www.youtube.com/watch?v=tc-dyhiV1Ck
Nous nous rendons ensuite plus au sud de la ville, du quartier de Dotombori à celui de Minami-semba. C’est là que bat le cœur d’Osaka, avec des centaines de magasins et de restaurants. Les rues y sont noires de monde.
La soif se faisant sentir, on s’arrête dans un salon de thé coiffé d’un drapeau français. L’occasion de tester le Mont Blanc, une pâtisserie japonaise qui n’a rien de commun avec notre crème dessert. L’atmosphère calme du salon de thé est un repos pour les oreilles, loin du tumulte de la rue.
Osaka est la capitale du takoyaki (beignet fourré au poulpe) et regorge de petites gargotes qui permettent d’en commander sur le pouce. C’est ce que je fais vers 17h. On s’est entre temps arrêté dans plusieurs magasins pour faire des achats, cette pause s’impose donc ! Les takoyaki sont bons, mais le poulpe n’a rien de bien spécial ; c’est un peu comme quand on mange des moules ou des escargots, la sauce est presque le plus important.
Après avoir marché quelques kilomètres, on reprend la « loop line » qui fait le tour d’Osaka et revenons à notre point de départ, la gare d’Umeda. On peut y voir l’Umeda Sky Building, à quelques centaines de mètres.
Mais la fatigue – et le fait que Minirop « s’en fiche » et que je suis déjà monté à son observatoire – nous pousse plutôt à reprendre le train vers Kyoto plutôt que de continuer notre visite de la ville. Vivement nos deux jours de repos à Miyajima, ils ne seront pas de refus. Nous nous endormons dans le train, comme deux salarymen japonais.
toujours de belles photos,merci je voyage avec toi,et c est un reel plaisir de te lire!