Après un dernier tour dans le parc, retour vers la bruyante, embouteillée, polluée et laide Nairobi.
Samedi 16 janvier
Une vision de rêve nous attend au réveil : le parc prend vie, encore embrumé, les montagnes ceintes de nuages. On aimerait ne jamais avoir à partir.
Il le faut, pourtant, et nous prenons la route à 6h30 pour un dernier safari dans Tsavo Ouest. Nous y croisons notamment un troupeau de buffles, dont plusieurs commencent à nous charger, puis un vieil éléphant solitaire.
Nous croisons aussi furtivement la route de petits koudous, que j’arrive plus ou moins à photographier. Dernier animal de ce safari inoubliable.
A 8h, nous passons la sortie du parc. Ça y est, le rêve se termine. Fini les grands espaces et la nature, on retourne à la civilisation.
Le trajet vers Nairobi est particulièrement pénible. Pas spécialement la première partie du voyage, qui nous voit avancer tranquillement sur une route goudronnée. Mais une fois arrivé aux portes de la ville, l’enfer commence. Nairobi est, en effet, embouteillée – que dis-je, absolument immobilisée – à toute heure du jour. Il nous plus de deux heures pour parcourir les dix derniers kilomètres, dans une atmosphère rendue irrespirable par les gaz d’échappement.
De notre hôtel, nous décidons d’aller à pied au centre-ville, à la grande surprise de la gérante qui nous recommande de prendre un taxi (pour passer encore une heure dans les bouchons ? Non merci !) et nous fait au moins promettre de revenir en taxi et de ne surtout pas sortir la nuit. On se croirait à Mogadiscio.
Six kilomètres plus loin (50 minutes d’un pas décidé et le visage fermé, style « je sais où je vais, ne venez pas me faire chier ») nous voilà dans le centre de Nairobi, très petit.
On va se jeter dans la gueule du loup au marché municipal, où les vendeurs de souvenirs sont contents de voir deux piégeons leur tomber sous la main. Après avoir négocié âprement et m’être fait copieusement arnaqué pour acheter un simple aimant pour mon frigo (que j’ai fait passer de 25 à 7 euros alors qu’il en vaut objectivement 3 ou 4), j’affute mes crocs et fait passer un superbe collier de 180 à 30 euros (!!!). Je ne le prends pas : ça apprendra au vendeur à me pas me sortir des prix exorbitants. Je suis touriste mais pas complètement con.
Nos emplettes effectuées, nous faisons un tour rapide dans le centre : la mosquée Sunna est superbe, avec ses coupoles dorées.
Juste derrière se trouve la bibliothèque, avec sa façade néo-classique, puis la mairie et la cour de justice. On voit aussi le monument aux morts de la ville.
Le plus haut bâtiment de la ville est non loin, il s’agit d’un centre de conférence de 28 étages de haut.
La nuit arrive et les relous aussi ; notamment un arnaqueur qui s’offusque que je l’ignore. « C’est quoi ton problème ? Tu n’aime pas parler aux noirs ?
– Si je n’aimais pas parler aux noirs, je ne serais pas dans ce pays.
– Pourquoi tu m’ignore alors, je ne fais que te saluer.
– OK, salut. »
On chope ensuite un taxi pour une institution de Nairobi : le restaurant « Carnivore ». Comme son nom l’indique, on y mange de la viande, de la viande et de la viande. Et à volonté ! Excellente et variée, la viande peut aussi se faire exotique : c’est ainsi que nous pouvons goûter du crocodile (délicieux) et des testicules de bœuf (pas délicieux).
Je termine par un cheesecake fruit de la passion et nous voilà de retour à l’hôtel. Demain matin, direction l’aéroport pour la suite de nos aventures. Mais ceci est une autre histoire.