9h33 : Départ imminent pour Kyoto en Shinkansen ! Un mot sur le TGV japonais : il est propre, confortable (sièges inclinables), et j’arrive à éteindre mes jambes sans problèmes ! Il y a beaucoup plus d’espace que dans nos TGV à nous… Et je ne suis qu’en 2ème classe, j’imagine même pas la première, et je préfère ne pas la tester, parce que sinon je ne voudrai plus donner un euro à la SNCF.
Et justement, vu que j’ai un peu de temps, encore une digression. En France, à chaque fois qu’un usager exaspéré par les grèves hebdomadaires de la SNCF lâche un « Vivement qu’ils soient privatisés ! », il se fait lyncher sur place par un cheminot de Sud ou un lecteur de Libération qui lui répond : « Privatiser, c’est mal. Regarde l’Angleterre ! ». Or, il s’avère que le transport ferroviaire au Japon (incluant le métro) est privatisé, et qu’il est tout simplement le meilleur que j’ai testé. D’ailleurs, leur Poste est aussi en partie privatisée, et il paraît qu’elle fonctionne très bien aussi.
10h : Wow ! Devinez qui vient pointer le bout de son cône ? Fuji-san ! L’emblème du Japon a décidé d’arrêter de faire sa diva et de se montrer. Point culminant du Japon, a 3776 mètres, il est visible pendant un bon moment.
12h14 : Voilà Kyoto, ex-capitale impériale (avant Tokyo), mais toujours sans doute capitale artistique de l’archipel. Cité des temples et des geishas, elle serait, selon l’adage, le coeur du Japon. Tokyo en serait la tête, et Osaka l’estomac. La ville s’est développée à partir de l’an 800 environ, et compte de nombreux temples multi-centenaires. De très nombreux sites sont également classés au patrimoine mondial de l’humanité de l’Unesco.
Et dire que tout ça a failli disparaître… Les Etats-uniens, avec leur sensibilité légendaire, avaient décidé d’atomiser la ville. Heureusement, des gradés et diplomates hauts-placés, ayant eu connaissance des plans d’attaque, ont fait pression pour que la ville soit épargnée, avec comme arguments le fait que ce ne soit pas un objectif militaire prioritaire et que sa destruction aurait été un véritable drame pour l’humanité.
13h : Après avoir posé mes bagages à l’auberge, je pars à l’assaut de la ville, en bicyclette. C’est l’un des modes de transport privilégié des habitants de la ville, il est donc très agréable de circuler sans risquer de se faire écraser.
Première étape : le chemin des philosophes et le pavillon d’argent. Ce dernier, classé par l’Unesco, possible un merveilleux jardin. Par contre, je trouve légèrement abusé qu’ils continuent à faire payer l’entrée plein pot (500 Yen tout de même), alors que le pavillon d’argent, justement, est en travaux jusqu’en 2010. Du coup, on ne voit que des échafaudages…
Au retour, je me promène à vélo dans le quartier, m’arrêtant de temps à autres pour voir des temples. Expérience surréaliste que de pédaler dans ces ruelles typiques, alors que quelques flocons commencent à tomber…
16h : Direction le palais impérial pour réserver ma place pour la visite guidée (c’est gratuit, mais faut réserver la veille pour le lendemain), puis cap au sud, vers le quartier de Gion, pour voir un autre temple, lui aussi classé à l’Unesco. Je galère pour y aller – Kyoto est une ville toute plate dans une vallée, c’est donc facile d’y pédaler, mais les temples sont eux sur les collines, terres sacrées – mais le jeu en vaut la chandelle. Le site est magnifique, et je croise même plusieurs femmes en kimono.
19h : Vu qu’il fait froid et que j’ai mal à la gorge, je décide de rentrer à l’auberge, située à quelques kilomètres de là. Sur le chemin, encore quelques temples. Cette fois, je suis descendu au Wakaru-an guest-house, une pension tenue par un Corse d’origine bretonne. D’ailleurs, sa femme, une Japonaise, adore la Bretagne. C’est une maison japonaise traditionnelle, avec futons, tatamis, et une fois encore, un kotatsu d’où je vous écris, en vidant une théière.