Dimanche 10 juin
Après la journée d’hier, marquée par des sites exceptionnels, que nous réserve ce dimanche ? Tout simplement certains des plus beaux sites du pays, notamment la fameuse cascade de Dettifoss.
La question bête du jour : « Parlait-on de « paysage lunaire » avant d’aller sur la Lune ? »
Avant de quitter Reykjahlíð, nous allons voir deux grottes de la région : Grjótagjá et Stóragjá. Elles sont toutes les deux remplies d’eau (à respectivement 45 et 28°), mais il est déconseillé de s’y baigner, puisque des algues nocives s’y développent. C’est néanmoins très joli.
Nous descendons ensuite au sud du lac. Comme je l’indiquais hier, il s’appelle « Lac aux moucherons », et porte bien son nom. Même à cette période, ils sont des centaines à voler en groupe… et sont attirés par le CO2 (donc par les humains, qui en produisent). C’est particulièrement casse-pieds. C’est là que nous réalisons que nous avons eu beaucoup de chance de ne pas en avoir au camping : sans doute une histoire de vent.
Le sud du lac est constellé de « pseudos cratères », c’est-à-dire des cratères formés par des explosions de vapeur, lorsque de la lave en fusion est entrée en contact avec le lac.
Mais malgré cette mésaventure, nous retrouvons le sourire en découvrant Dettifoss, la cascade la plus puissante d’Islande, qui voit s’abattre 193m3 d’eau par seconde, d’une hauteur de 44 mètres. La vapeur créée est visible à un kilomètre à la ronde, et est propice à des arcs-en-ciel réguliers. Pour l’anecdote, une scène du film Prometheus a été tournée ici.
Le (long et fatiguant) chemin pour y accéder est splendide : après avoir marché dans une marée de cailloux, nous descendons dans un canyon où il n’y a âme qui vive. La cascade est magnifique, entourée de verdure. Moins impressionnante que Dettifoss, mais avec un charme plus grand. Charme dû en grande partie à la difficulté d’y accéder et au calme qui règne aux alentours (NB : il est apparemment possible de rejoindre la cascade en voiture par l’autre rive).
– un passage TRES escarpé, à 30 mètres au dessus du vide, sur un bout de sentier en gravillons à moitié écroulé ; j’ai cru que j’allais y rester
– un canyon où nous nous sommes semble-t-il « perdu », et dont il nous a fallu deux heures pour sortir. Le plus drôle, c’est que nous marchions au fond de ce canyon sans savoir si, à un moment, nous aurions l’opportunité de remonter à la surface
De retour au parking, nous empruntons la piste 862 (ne me demandez pas si elle est autorisée aux voitures de location, je n’en sais rien) vers la gorge d’Ásbyrgi. Cette dernière est particulièrement intéressante par la présence d’une île rocheuse en plein milieu. Pour certains, c’est le château des Dieux. Pour d’autres, la gorge tout entière est l’empreinte d’un sabot de Sleipnir, le cheval d’Odin. Et y’a aussi des gens qui croient que cet endroit est en fait un canyon asséché où passait le fleuve Jökulsá á Fjöllum, mais cette version me parait peu crédible.
Ásbyrgi est, par ailleurs, la capitale du « peuple caché » (Huldufólk), le peuple des Elfes.
Puis direction Húsavík (2200 habitants quand même) où nous nous couchons, fourbus. C’est un petit village de pêcheurs où il est possible d’observer des baleines… ce que nous ferons demain.