Jour 5 : De Egilsstaðir à Mývatn

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Samedi 9 juin

Excellente nuit, je me réveille à 7h40 après avoir, pour la première fois, dormi une nuit complète. Autre première : à partir de ce jour-là, j’ai commencé à me poser la « question bête du jour ».

Question bête du jour : Dit-on « bonne nuit » lorsqu’il ne fait jamais nuit ?

Route

Nous quittons Egilsstaðir et par là-même quittons la côte islandaise pour nous enfoncer dans les Hautes-Terres. Champs de lave, sommets enneigés, déserts de cendres : voilà l’Islande dans ce qu’elle a de plus sauvage et de plus désolé. Certains diraient de plus beau… et je ne suis pas loin d’en faire partie.

Il faut néanmoins préciser que nous ne nous enfonçons pas totalement dans les Hautes-Terres : nous restons à leur limite nord. Pour descendre plus dans le centre du pays, véritable symbole du mot « désolation », il faut obligatoirement un 4×4, ou alors de bonnes jambes et une quinzaine de jours de provisions.

Cet aperçu que nous avons est tout de même exceptionnel. Kilomètre après kilomètres, ce sont de nouveaux mondes qui s’ouvrent à nous. Mais, pauvre Terriens, nous n’avons que des références de film qui nous viennent à l’esprit : ici Mad Max, là La Planète des Singes, plus loin Star Wars, Planète interdite

Des kilomètres et des kilomètres sans croiser âme qui vive, sans la moindre ferme, dans un silence total. Car Jean, comme moi, aime le silence et ne s’offusque pas si nous n’échangeons pas pendant une heure ou deux, chacun perdus dans nos pensées. C’est d’ailleurs une des raisons pour lesquelles nous avons réussi à nous supporter mutuellement pendant deux semaines !

Une couleur et une température qui donnent envie de s’y baigner… Mais il s’agit d’un lac acide.

Après quelques heures de route, nous arrivons à Hverir, repérable par :
1 –  ses couleurs ocres qui détonnent dans le noir du paysage
2 – son odeur d’oeuf pourri

Vous l’aurez compris avec ces deux indices : Hverir est une zone volcanique, avec marmites de boue, colonnes de vapeurs, dépôts de minéraux et fumeroles.

Hverir

Une marmite de boue qui bout à Hverir

Colonne de vapeurSouffre

Quelques kilomètres plus loin se trouve le site de Krafla, un volcan de 818 mètres de haut, toujours actif. Une centrale géothermique a d’ailleurs été construite sur place pour profiter de l’activité volcanique.

L’humour islandais, sans doute.

Après une montée au sommet de l’imposant cratère de Stora-Viti, qui accueille un magnifique lac turquoise, nous allons marcher à travers les champs de lave (randonnée de 2h). Le plus récent date de 1984. L’âge de la lave se remarque à sa couleur : plus elle est noire, plus elle est jeune.

Les deux lacs de Stora-Viti.

Moi devant le Stora Viti

Faut bien que je prenne la pose de temps en temps, c’est mon blog, après tout.

Nous nous installons ce soir-là dans un des deux campings de Reykjahlíð, localité située sur la rive nord du lac Mývatn (« Lac aux moucherons »). Cette zone est l’une des plus touristiques de l’Islande, et à raison. La diversité et la beauté des sites mérite qu’on s’y attarde quelques jours. C’est d’ailleurs mon principal coup de coeur dans le pays, avec le Langavegur.

Ma tente, avec vue sur le lac.

Pour ceux qui se posent la question, voilà l’intérieur de la tente.

L’après-midi se termine un peu plus au sud, dans les fascinantes formations ruiniformes de Dimmuborgir (« Les châteaux noirs »). Cet étrange champ de lave serait apparu il y a 2000 ans, suite à un phénomène relativement complexe que je n’ai pas vraiment compris.

Vue sur le Hverfell.

Bref. C’est aujourd’hui un endroit magnifique, où on s’attend à chaque instant à déranger des Elfes. Nous nous y promenons pendant quelques heures, uniques humains sur le site, avant de marcher vers Hverfell, un cratère de cendres de 463m de hauteur et un kilomètre de large, quasiment symétrique. Si la montée est particulièrement ardue, car pentue, la descente se fait bien plus vite…

Pour terminer, la réflexion de mon ami Jean, ce jour-là : « Tous les pays sont beaux, mais celui-ci a quelque chose de féérique ». Voila qui décrit bien l’Islande.

Au menu aujourd’hui, une soupe d’agneau…

Et un très étrange yaourt de pain.

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