Superbe ruine perchée au-dessus du Danube, à quelques encablures de la frontière autrichienne, le château de Devin ravira les amateurs d’histoire, de légendes et de vues fascinantes.
Dimanche 17 juillet
Je termine ce week-end slovaque non loin de la frontière autrichienne, à une dizaine de kilomètres de Bratislava (20 minutes directement en bus depuis le pont à l’ovni).
Le château de Devin, classé monument du patrimoine national en 1961, est à lui seul un résumé de l’histoire, voire de la préhistoire, de son territoire.
Avant d’être la ruine perchée à 70 mètres au-dessus du Danube, qui apparaît au détour d’un virage, entre deux restaurants pour touristes, Devin a eu une histoire tumultueuse retracée par les fouilles archéologues qui ont lieu depuis 1965.
Le château a été construit à la confluence du Danube et de la Moravie. Dès l’âge de bronze se trouvait ici un camp fortifié ; des objets d’artisanat de l’âge de fer ont aussi été trouvés. Les Celtes s’y sont installé au premier siècle avant Jésus-Christ, puis les Romains qui ont intégré Devin à leur système de fortification sur le Danube, appelé Limes Romanus.
Avance rapide vers le XIIIe siècle. Devin est alors un château fort royal et une forteresse importante du royaume de Hongrie. À partir du XVe siècle, il fut habité par plusieurs familles de nobles qui lui donnèrent grosso-modo son aspect actuel.
L’ancien nom du château, Dowina, vient du mot slave Deva (fille). De nombreuses légendes mentionnent des vierges emprisonnées dans sa tour, n’ayant d’autre choix que de sauter dans le vide, de désespoir.
En 1809, Napoléon ordonna à ses soldats de détruire le château, dans le cadre de sa politique de démilitarisation de la zone. Un Slovaque ne manquera d’ailleurs pas de me le souligner, en français. « Désolé. J’étais contre cette idée. »
Le château, facilement accessible depuis Bratislava et situé dans un lieu de rêve, attire beaucoup de familles ou de marcheurs, qui viennent s’y promener.
Beaucoup de touristes aussi qui, comme moi, passent le portail d’entrée pour le visiter (4€).
La partie haute du château est malheureusement fermée au public jusqu’en 2017 dans le cadre de travaux, mais la visite est tout de même intéressante.
En plus, quelques enthousiastes nous présentent des objets et costumes de différentes époques (préhistoire, haut et bas moyen-âge).
Au final, c’est une demie-journée à ne pas rater pour qui se rend à Bratislava.