Entre Chemnitz et Dresde, ce beau château du quatorzième siècle mérite un petit détour.
À une quinzaine de minutes environ de l’autoroute A4, entre Chemnitz et Kriebstein, se dresse un superbe château médiéval qu’il serait dommage de rater.
Construit vers 1384, le château de Kriebstein s’élève au-dessus d’un lacet de la rivière Zschopau, en éperon barré (l’habitat en éperon barré est la forme la plus fréquente de l' »habitat fortifié en hauteur »). Protégé sur trois côtés par la rivière, il est très photogénique !
En fait, Kriebstein est une combinaison de deux châteaux : un donjon du quatorzième et un château rond (vive la Bretagne) construit autour au quinzième siècle. D’autres bâtiments ont aussi été rajouté au fil des siècles. Le donjon, qui mesure 22 mètres sur 12, s’élève à 45 mètres de hauteur. Un vrai colosse !
Surnommé « le plus beau château de chevaliers de Saxe », Kriebstein est remarquablement bien conservé. Il faut saluer la famille Arnim, qui l’a acheté en 1825 et l’a entretenu et rénové sans la moindre subvention jusqu’en 1945, date à laquelle ils ont été expatriés par les communistes. Depuis 1993, il est la propriété de la Saxe.
Nous n’avons pas pris le temps de visiter l’intérieur (car nous devions rouler jusqu’à Berlin), du coup je ne peux pas vous en dire grand chose. Pour me faire pardonner, une histoire touchante liée au château. En 1415, le chevalier Dietrich von Staupitz et ses hommes prirent possession du château lors d’une attaque surprise. Frédéric 1er, co-margrave de Misnie et prince-électeur de Saxe, décida alors d’organiser un siège autour du château. Au bout d’un moment, la vie dans le château devenant difficile, la femme de von Staupitz négocia avec Frédéric le droit de sortir du château, en portant « leurs plus importantes possessions ». Pensant qu’elle parlait de leurs bijoux, il accepta. Le lendemain, quelle ne fut pas sa surprise de voir les femmes sortir du château en portant leur mari sur leur dos !
Touché par le geste, Frédéric leur laissa la vie sauve. C’est pas rien, sachant que son surnom était « Le Belliqueux ». La légende ne dit pas quel sort attendait les célibataires.