Lundi 30 septembre
Jetlag, vacances et flemme innée associés, il est déjà midi quand nous sortons de l’hôtel.
Nous allons d’abord voir les temples d’Asakusa, qui hier soir étaient fermés. En général, les temples ferment d’ailleurs très tôt : 18h grand max. Je ne sais pas trop pourquoi. Peut-être les moines veulent-ils être tranquilles quelques heures par jour ? Car en pleine journée, l’allée qui mène au temple Senso-ji est très animée. Et nombreux sont les Japonais qui mettent leurs mains dans ses vapeurs d’encens, avant d’aller prier la déesse bodhisattva Kannon. Selon la croyance, cela protège de la maladie.
Au bout de l’allée se dresse le hōzōmon ( littéralement « Porte de la salle aux trésors »), avec à sa gauche la pagode à cinq étages. Le temple Sensō-ji, qui se trouve derrière, a été terminé en l’an 645 et est le plus ancien temple de Tokyo.
Nous nous rendons ensuite à pieds dans le quartier d’Akihabara, distant d’environ deux kilomètres. Ceux qui ont lu le journal de mon précédent voyage aux Japon connaissent déjà cet endroit. Pour les autres, un résumé : Akihabara est la Mecque de l’électronique et de la culture anime/manga/jeux vidéo. Les immeubles, sur quatre, six, huit étages parfois, regorgent de trésors : vieux jeux, artbooks introuvables, dojin, figurines… De quoi se faire plaisir, à condition de fouiller.
J’ai une mémoire assez étonnante : autant je ne retiens jamais les prénoms ou les visages, autant j’ai une bonne mémoire des lieux et des odeurs. Déjà plusieurs fois je m’en suis rendu compte au Japon, à chaque fois un sourire se dessinant sur mon visage. Toute cette aparté pour dire que j’ai trouvé facilement ma route, jusqu’à dire à Minirop : « on arrive bientôt, il y aura un restaurant français au coin de cette rue et le Club Sega sera en face. » Ça m’a étonné.
Nous avons commencé tranquillement, par quelques grands magasins de la rue principale. Rien de bien intéressant pour moi : des CDs et DVDs (5 à 6 fois plus cher que ce qu’on trouve en France), des mangas (je lis pas le jap’), des jeux PC… Ainsi que des cochoncetés en pagaille. C’est amusant d’y jeter un œil au début, mais en s’y penchant bien, on y trouve des trucs vraiment très limite. Le scato passe encore, après tout chacun sa merde, mais je suis très réservé sur la masse de dessins animés pédophile disponible (réservé dans le sens où je ne vais pas trancher le débat sur : « est-ce que se masturber là-dessus évite que certains aillent voir des vrais enfants ? »).
En allant dans les rues adjacentes, on tombe sur des magasins avec des produits plus intéressants pour nous. Le Mandarake notamment propose, sur 8 étages, un nombre incalculables de goodies neuf et occasion. Ça va de la cellulo (une image entrant dans le processus de réalisation d’un dessin animé) de Princesse Mononoke à 1000 euros à une figurine de superheros des années 80 à 2500€ ; mais aussi à des choses plus actuelles et à des prix abordables. Voire très abordables : des figurines vendues 30 à 60 euros sur eBay sont ici à 12 euros.
Bref, on craque, on gardant en tête la place disponible dans nos valises. Un peu plus tard, un magasin de jeux me et met d’acheter des éditions originales sous blister de Final Fantasy II et III.
Notre portefeuille plus léger, nous allons nous remettre de nos émotions dans un maid café. Attention, régression intellectuelle en vue ! Les soubrettes applaudissent notre arrivée puis nous affublent d’oreilles de lapin. Pour commander, faut allumer une bougie magique et quand on reçoit nos glaces, on nous demande de faire une petite chorégraphie « Moe Moe Nyan Nyan » (« Mignon mignon miaou miaou ») ou « Moe Moe Pyun Pyun ». Le tout dans un décor rose bonbon du plus bel effet. J’ai l’impression que mon cerveau a fondu.
Avant de partir, nous faisons une photo souvenir (payante, bien sûr) avec notre serveuse.
Le soir, nous avons rendez-vous avec une Française travaillant au Japon, que nous appellerons Uzaigaijin pour respecter son anonymat, à qui j’ai ramené des Dinosaurus. C’est une des premières personnes que j’ai suivies sur Twitter.
Une fois arrivé à notre lieu de rendez-vous – le carrefour géant de Shibuya, on ne peut pas le raté (mais nous l’avons quand même raté puisqu’on est descendu à Shinjuku), nous nous rendons dans un restaurant. Autour de quelques verres d’umeshu et de shoshu, on échange sur la France, le Japon. Uzaigaijin nous donne quelques conseils d’endroits à visiter (et de burgers à tester) et des infos diverses sur le Japon. Par exemple, j’apprends que le bruit de l’appareil photo des iPhone japonais ne peut pas être désactivé, notamment pour éviter les photos upskirt. C’est dingue.
Finalement, il est quasiment minuit quand on quitte l’établissement. Et c’était juste : à cinq minutes près, on ratait le dernier métro. On a beau être dans une mégalopole, il ne roule pas toute la nuit. Pis, il n’y a même pas de bus de nuit. Si vous le ratez, c’est taxi ou dodo dans un capsule hotel (ou dans un manga café, pour les plus courageux ou les plus fauchés).
Pour la dernière image, mes sources japonaises me soufflent que c’est parce que c’est une attitude de « sans cœur ».
Merci pour l’explication ! Le graphiste a dû avoir une poussée poétique 🙂
Ah t’as osé publier la photo de la honte xD
Sinon, le reste est toujours aussi intéressant!
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