Mardi 2 septembre
Dernière matinée à Cracovie. L’usine de Schindler n’ouvre qu’à 10h, donc je fais l’impasse dessus (puisque je dois prendre le bus vers 11h30). À la place, je vais faire un tour dans le quartier de Nowa Huta.
Cette nouvelle ville a été construite dans les années 1950 en suivant les règles de l’idéal socialiste. Ce paradis des travailleurs était rationalisé à l’extrême, sans églises ou éléments « conservateurs ». L’expérience n’a pas vraiment fonctionné (en même temps, y-a-t-il une expérience communiste qui ait un jour fonctionné ?) puisque dès les années 1960, les travailleurs ont commencé à réclamer des églises et que c’est ici, dans les années 1980, que la lutte anti-communiste a atteint son apogée.
Tout en haut de l’avenue Solidarnosc se trouve les bâtiments de l’ancienne administration du Kombinat Lenin. Les deux bâtiments jumeaux sont des exemples typiques de l’architecture polonaise réaliste de l’époque.
La Nowa Huta s’étend depuis sa place centrale (jamais finie) rebaptisée depuis « Place Ronald Reagan ».
C’est intéressant de voir cet endroit après la Corée du Nord, car si l’idée de base était la même (d’ailleurs, Staline avait été grandement impressionné en voyant Pyongyang), elles sont aujourd’hui très différentes. Nowa Huta est sale, taguée et glauque, là où Pyongyang est (relativement) plutôt agréable.
D’ailleurs, si vous demandez à un Cracovien comment aller à Nowa Huta, y’a de fortes chances qu’il vous réponde : « que veux-tu aller faire dans ce quartier moche et dangereux ? »