De nombreuses sucreries (ingenios) abandonnées émaillent les alentours de Trinidad et promettent une promenade pittoresque.
Jeudi 28 avril
Trinidad fut au XIXe siècle un haut lieu de la production cubaine de sucre, avant que l’industrie ne se déplace entre autres à Cienfuegos. Il en reste encore des vestiges dans les montagnes aux alentours de la ville.
Un « train touristique » part chaque jour de la minuscule gare de Trinidad avec pour terminus Manaca Iznaga, situé à 16km de la ville. Il est tiré par une locomotive à vapeur de 1919.
Nous apprenons toutefois que le train est en panne et ne circulera pas pendant deux semaines. Mais plutôt que nous y allions avec notre minibus, un cheminot qui nous a pris en sympathie (le fait que Jim soit un passionné de trains a aidé) propose que nous nous entassions sur le petit véhicule utilisé pour la maintenance des rails. Ca s’appelle une « draisine ».
Notre insolite attelage part donc pour une heure de trajet à travers ces vallées verdoyantes surplombées de ponts bringuebalants. Les regards indifférents de quelques animaux broutant au bord des voies et les sourires d’écoliers s’amusant de notre moyen de locomotion nous accompagnent.
Manaca Iznaga est une ancienne sucrerie fondée en 1750. Une ancienne presse de canne à sucre est en exposition derrière la magnifique demeure coloniale du maitre des lieux.
Le plus intéressant est toutefois la tour de 44 mètres qui s’élève au sommet de la colline. La raison de sa construction n’est pas tout à fait connue. L’hypothèse la plus plausible est qu’elle servait à surveiller les esclaves dans les champs. L’autre version, plus légendaire, est qu’elle a été construite par l’un des fils du propriétaire pour impressionner sa dulcinée.
Des vendeurs de broderies sont présent sur la colline pour profiter de l’afflux de touristes.
Sur le chemin du retour, nous nous arrêtons déjeuner dans un restaurant judicieusement appelé El Mirador, qui offre une belle vue sur la vallée. Un couple de jeunes mariés vient d’ailleurs y faire des photos.
Changement d’ambiance pour l’après midi. Nous quittons les trains pour faire un peu de cheval – c’est l’un des passages obligés (et plutôt agréables) de Trinidad. Nous partons pour une heure de trot jusqu’à une montagne où nous devrions pouvoir nous baigner.
Normalement, il s’agit d’un endroit idyllique, avec une cascade plongeant dans un petit bassin entouré de verdure. Mais il n’a pas plu depuis six semaines et la cascade est entièrement sèche. Décidément, je n’en verrai pas beaucoup ce mois-ci !
Cela ne nous empêche nullement de nous rafraîchir dans le bassin avant de reprendre nos montures et repartir vers la ville. Sur le chemin du retour, nous nous arrêtons dans une petite plantation de café. La famille qui y vit a dû faire une sacré fiesta après notre départ, étant donné le prix auquel ils nous ont vendu quelques sachets.
C’est avec un grand soulagement que nous arrivons à Trinidad. Pour des personnes pas habituées à monter, deux heures de cheval sont une torture pour le corps.
Après les folies de la nuit dernière et la très courte nuit, nous décidons de nous coucher tôt ce soir… Ce que nous arrivons à peu près à faire, après avoir bu des cocktails sur la Plaza Major jusqu’à 1h30 en compagnie d’un chien à trois pattes.