Jeudi 14 juin
Nous visitons aujourd’hui la seconde partie de la péninsule de Snaefellness, dont les sommets s’élèvent majestueusement devant nous, avec peu de nuages pour les voiler.
Premier arrêt sur la plage de sable noir de Djúpalónssandur, à l’extrémité ouest de la péninsule. Outre ses superbes formations de lave, elle présente deux curiosités.
Tout d’abord, quatre pierre alignées. Elles font respectivement 23, 54, 100 et 154 kg. A l’époque, elles étaient utilisées pour tester les apprentis marins : qui arrivait à soulever la plus lourde était qualifié de « très fort », la seconde de « demi fort », la troisième de « minable » et la dernière d' »incapable ». Il fallait au minimum être « demi fort » pour pouvoir embarquer ; ce qui n’a pas été mon cas… Je suis simplement « minable ».
Seconde particularité de cette plage : elle est jonchée des restes d’un chalutier anglais, l’Epine (GY7) qui s’est échoué là en mars 1948. Malgré les efforts des villageois, 14 marins (sur 19) ont été emportés par les flots.
La plage offre une très belle vue sur le Snæfellsjökull. Vous connaissez ce nom ? Possible : il a été rendu célèbre par Jules Verne, qui y a placé l’entrée vers le centre de la terre dans son célèbre livre. Et toujours aujourd’hui, certains prêtent au lieu des pouvoirs spéciaux.
Il est possible de l’escalader, voire de le traverser en 4×4 sur une piste. Pour notre part, nous montons juste un peu, pour admirer la vue et entrer dans la grotte « chantante » de Songhellir. Chantante, car on peut y entendre le chant des Nains quand le vend souffle. On peut y voir des graffitis plus ou moins anciens.
A Hellnar, nous nous arrêtons à Fjöruhúsið un petit café donnant sur une baie splendide. On y sert des soupes de poissons et des gâteaux à se damner. De quoi prendre des forces avant de suivre le sentier côtier qui mène à Arnarstapi, bourg sur lequel veille Bardur…
La partie sud de la péninsule me paraît plus sauvage, on n’y croise pas les villages de pêcheurs vus dans le nord. On y voit à la place le Stapafell, où vivrait le Petit Peuple, puis quelques kilomètres plus loin, le cratère de Búðaklettur, duquel partirait un tunnel de lave pavé d’or et de pièces précieuses. En Islande, chaque pierre a sa légende !
Nous roulons sans nous arrêter jusqu’à Borgarnes, dont le camping longue la route circulaire. Certes, en Islande, ce n’est pas très gênant, mais bon, ça vaut pas la pleine nature… On y rencontre un Autrichien complètement déjanté, qui nous accueille en chantant Wilkommen, Bienvenue, Welcome, et un photographe suisse, Martial, venu profiter des magnifiques paysages du pays. Dommage qu’il n’y ait pas de photos de l’Islande sur son site.
Son voyage a été organisé par l’agence 66° Nord, qui s’est chargé de lui fournir une voiture avec le matos nécessaire (tente, réchaud, etc.) arrivé sur place. Il en a l’air content.
Dîner au Búðarklettur (comme le cratère plus haut, avec un « r » en plus), la « meilleure table de la ville » selon le Lonely Planet. Jean et moi, on est des gourmets, on se fait plaisir !