Lundi 1er septembre
La visite du jour est l’un des plus célèbres sites de Pologne : la mine de sel de Wieliczka. Tellement célèbre qu’elle attirait déjà des touristes (triés sur le volet) au 16e siècle et qu’elle s’est ouverte à tous les visiteurs au début du 19ème. C’est donc l’un des premiers « sites touristiques au monde ». Chopin, Goethe, Copernic, ont fait partie des visiteurs.
Aujourd’hui, il est impossible de faire trois pas dans Cracovie sans tomber sur une boutique proposant une visite là-bas, en général pour 99 zloty.
Il est pourtant extrêmement simple, et surtout bien plus économique, de prendre le bus 304 (qui part de la rue Kurniki, près de la gare) qui y mène directement pour 4 zloty.
Arrivée sur place, après avoir acheté un ticket (prix très salé, 79 zloty, mais gratuit pour les journalistes) correspondant à sa langue, la visite commence.
Ouverte au début du 16e siècle, la mine compte plus de 2000 salles et entre 250 et 300 kilomètres de galeries, sur 9 niveaux. Elle déroule ses tunnels sur plus de 300 mètres de profondeur, mais un grand chantier de comblement des quatre niveaux inférieurs est en cours.
On ne visite qu’environ d’1,5% des boyaux, ce qui représente quand même un peu plus de 3 heures de visites. Il est possible d’en voir plus (plusieurs options sont proposées), mais je me contente de la route touristique.
Après avoir descendu 380 marches, nous voilà à 60 mètres de profondeur, dans des galeries datant pour la plupart des 16e et 17e siècles. À l’époque, le commerce du sel pouvait représenter jusqu’à un tiers du PIB annuel du royaume.
Les galeries sont noires, mais c’est bien du sel, nous assure-t-on. Il suffit de gratter les impuretés, et nous verront du blanc. Autres solutions pour le vérifier : lécher le mur ou y poser une lampe torche. La lumière se diffuse alors dans la roche.
Tout au long de la visite, nous nous enfonçons un peu plus et découvrons cette merveille souterraine. Certaines salles font jusqu’à 30 mètres de haut et s’apparentent à de véritables nefs de cathédrales.
D’ailleurs, la mine compte une quarantaine de chapelles taillées à même le sel. La plus célèbre, la chapelle Sainte Kinga (du nom d’une duchesse de Cracovie devenue nonne au 13e siècle), bien qu’en rénovation, ne peut pas laisser indifférent.
Selon la légende, Sainte Kinga avait perdu sa bague de fiançailles dans une mine en Hongrie. La bague aurait ensuite voyagé au grès des sédiments (c’est une légende, hein) avant de réapparaître ici.
A part les chapelles, la mine compte aussi beaucoup de sculptures. Beaucoup sont religieuses, mais d’autres sont plus amusantes (ou créées pour les touristes ?) : il n’est pas rare de croiser des statues de nains mineurs…
La visite se termine par la visite facultative d’un musée, qui permet d’en savoir un peu plus sur le destin de cette mine. Aujourd’hui, elle ne produit plus que 15.000 tonnes de sel par an. C’est en fait le sel issu de l’évaporation des eaux pompées continuellement vers la surface pour éviter les inondations. Aucun but économique donc, il s’agit seulement de préserver les lieux pour les générations futures.
De retour à la surface, je me rends vers l’usine d’Oskar Schinder, située au sud du quartier juif. Elle abrite un musée sur la Shoah dont j’ai eu des échos excellents de tous ceux qui y sont allé.
Manque de bol, j’arrive après la fermeture. Elle est ouverte tous les jours jusqu’à 20h, sauf le lundi où elle ferme à 16h, avec la dernière entrée 90 minutes avant. Or, il est 15h…
Du coup, j’ère un peu à Kazimierz avant de rentrer à l’hôtel écrire tout ça et me reposer, avant d’aller boire un verre le soir.
Excellent, ça c’est original comme découverte, insolite et historique à la fois! en fait faudrait se refaire les lieux de tourisme du 19ème siècle (ça me fait penser à Naples qui a aussi cette tradition du « tour du monde » avec ses curiosités locales comme les mines de soufre et leurs fumerolles photogéniques :))