Direction Taos au petit matin. Si la ville, agencée autour de sa « plaza », est jolie, son principal intérêt est le Taos Pueblo, quelques kilomètres plus loin.
Classé au patrimoine mondial de l’Unesco, il s’agit d’un village traditionnel indien qui serait âgé de 1000 ans, ce qui en fait l’endroit habité sans interruption depuis le plus longtemps aux USA. Aujourd’hui, une centaine de personnes y vivent, sans eau ni électricité (mais avec du gaz), dans des maisons individuelles ou des bâtiments en pisé de plusieurs étages. L’ancêtre des HLM, j’imagine.
Le bâtiment le plus récent du village la chapelle San Geronimo, qui date de 1850. Avant, il y en avait une autre, construite en 1619, dont il ne reste plus que des ruines, après qu’elle a été brûlée (avec 180 villageois dedans) en 1847 par l’armée américaine. Un préfet américain avait été tué à Taos, les Américains ont donc décidé de se venger. Les villageois, malins, s’étaient dit : « Les Blancs sont de la même religion que nous, alors rentrons dans l’église, ils n’oseront pas la brûler. » Leur naïveté les a perdu.
Des visites guidées sont organisées, ce qui permet d’en savoir plus sur la vie là-bas. La bénévole qui nous fait la visite a grandi là, tout en profitant de la douche de son oncle, qui habite à quelques kilomètres…
Je prends ensuite la route de Mesa Verde, à cinq heures de là. Le trajet me fait passer par des forêts profondes, drapées de magnifiques couleurs automnales. Sur la route, je prends un auto-stoppeur, qui pour me remercier m’offre un joint de cannabis – « une herbe médicinale » me dit-il… C’est une façon de voir les choses.
Changement d’Etat (le 4e de mon voyage !) avec mon arrivée dans le Colorado, dont le sud est très verdoyant, ou rougeoyant, vu l’époque, et semble être le paradis des chasseurs. Rien à voir, quoique : ici, il y a des panneaux « Mitt Romney for president » partout. Jusque-là, et surtout au Nouveau-Mexique, je n’en avais vu que pour Obama.
J’arrive au parc national de Mesa Verde en milieu d’après-midi, le temps de faire un tour en voiture avant le coucher du soleil. Les points de vue de ce parc, situé à 700 mètres d’altitude (par rapport aux alentours, mais en fait c’est à 2000 par rapport au niveau de la
mer), permettent d’admirer une sélection des 4400 sites archéologiques répertoriés. Ils ont été occupés entre les VIe et XIVe siècles par les Anasazis, ancêtres des Pueblos, qui y ont d’abord construit des villages sur le plateau, avant de descendre à flanc de falaise. C’est donc un des rares lieux où il est possible de suivre l’évolution de la culture amérindienne sur plusieurs centaines d’années.
Dépenses du jour : $32 (essence) + $18 (entrée à Taos pueblo) + $9 (nourriture) + $20
(camping)
Distance parcourue : 296 miles
superbe. Je viens de découvrir.
et je partage sur tous mes réseaux 🙂
Merci ! J’espère que la suite vous plaira autant 🙂