Jeudi 18 octobre
Réveil sous une tente a moitié effondrée, il a effectivement soufflé cette nuit ! Et fait froid : -3°, selon la météo…
Direction les principales attractions de Mesa Verde (qui n’a aujourd’hui de vert que le nom, puisque 75% du parc a été touché par des feux de forêts ces dix dernières années) : les habitations troglodytes. On en compte près de 600 dans le parc !
Si la route qui traverse le parc permet de les admirer depuis des belvédères, ce qui j’ai fait hier, il est également possible de les visiter. J’ai du bol, puisque les visites s’arrêtent le 20 octobre.
Balcony House est un groupe d’habitations à flanc de falaise, qui doit son nom à ses balcons, bien préservés. Pour y accéder, il faut grimper une échelle de 10 mètres, et pour en sortir, se faufiler dans un étroit tunnel… Ce village logeait une cinquantaine de personnes dans 40 pièces. Si le site est relativement petit, sa vue sur le Soda Canyon le rend particulièrement spectaculaire.
Ce village donne peut-être la réponse à l’énigme : « mais pourquoi les Indiens sont-ils allé se fourrer-là plutôt que de rester dans leurs villages en surface ? » La présence de fortifications (au niveau du tunnel d’entrée/de sortie) laisse penser qu’ils cherchaient peut-être à se protéger d’autrui.
Cette théorie s’appuie également sur la découverte, à Cliff Palace, un autre ensemble du parc, d’un crâne avec une hache en pierre plantée dedans.
Et justement, après Balcony House, je vais visiter Cliff Palace – une troisième visite guidée est proposée (Long House, ensemble de 150 pièces), mais seulement en été.
Lui aussi est remarquablement conservé, même s’il a été, comme la plupart des sites historiques du pays, maltraité après les premières années de sa découverte, au début du XXe siècle : les gens y campaient, ramenaient des artefacts (poteries, outils…), utilisaient les poutres pour faire du feu… Les premiers archéologues, plus intéressés par les artefacts qu’ils y découvraient que par les bâtiments eux-mêmes, ont même détruit des constructions pour fouiller en dessous. D’où la présence, sur des photos d’époque, de bâtiments qui n’existent plus…
Aujourd’hui, on ne peut malheureusement – ou heureusement, vu qu’il y a toujours des cons qui s’amusent à graver « Kevin <3 Sharon » sur les murs – pas se promener partout dans le village, mais on ne peut pas tout avoir. Ou alors, faut devenir ranger.
On peut par contre visiter sans guide un autre ensemble, Spruce House, près du musée. C’est le mieux conservé de tous : 95% des ruines est d’origine. Il est également le plus facilement accessible.
Le musée du parc est d’ailleurs très intéressante, avec notamment de beaux dioramas réalisés par les CCC (Civilan conservation corps), qui ont aussi tracé les sentiers et construit la plupart des infrastructures du parc (et d’autres parcs du pays, comme à Zion). C’était des emplois publics pour occuper les jeunes dans les années 30, pendant la grande dépression. Comme quoi, parfois, les emplois-jeunes servent à quelque chose.
Cette belle visite accomplie, je prends la direction de l’ouest, vers l’Utah, en espérant arrivant à Natural Bridges avant la tombée de la nuit. Sur place, j’ai effectivement le temps de faire un rapide tour en voiture, afin de voir les trois ponts naturels, formés par l’érosion.
Le premier est le second plus grand au monde, paraît-il. Le plus grand, Rainbow Bridge, est près de Lake Powell, à quelques dizaines de kilomètres d’ici.
Je n’ai le temps d’aller voir de près que le troisième pont, le plus petit (34 mètres de hauteur). Je reviendrai donc demain matin pour voir les autres.
En attendant, je m’installe sur place pour camper. Et Natural Bridge dévoile alors un autre atout : il est agrée par la « Dark Sky association », une association qui lutte contre la pollution lumineuse. Puisque nous sommes dans une zone très peu peuplée de l’Utah, le ciel est donc particulièrement étoilé : il est de classe 2 sur l’échelle de Bortle.
Dépenses du jour : $6 (visites guidées), $42 (essence)
Distance parcourue : 201 miles
1) j’ai envie de devenir Ranger.
2) les emplois jeune servent à quelque chose pour la société, le problème c’est les conditions de travail des jeunes en question. (tu l’as cherché)
3) ta photo de Bear’s ear est magnifique!
Merci Alfred !
(je dirais plutôt que le problème, c’est qu’est-ce que devienne ces jeunes une fois les contrats terminés, mais on s’éloigne du sujet).
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