Visite de l’ossuaire de Sedlec et de la ville de Kutna Hora

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La chapelle mortuaire de Sedlec, décorée avec les os de 40.000 corps humains, est l’un des endroits les plus célèbres – et les plus insolites – de République tchèque. La petite ville voisine de Kutná Hora vaut aussi lune visite.

Sedlec est particulièrement simple d’accès depuis Prague et fait donc office de sortie parfaite pour une journée. Il est possible de s’y rendre en 50 minutes de train (3€ environ) : la gare est à environ un kilomètre de l’ossuaire.

Situé dans la chapelle funéraire de Tous-les-Saints du cimetière du monastère cistercien de Sedlec, l’ossuaire a des racines très lointaines. Au treizième siècle, le père-abbé du monastère revint d’un pèlerinage en Terre Sainte avec une poignée de terre du mont Golgotha, qu’il répandit dans le cimetière, lui donnant un caractère sacré. En 1348, 30.000 victimes de la peste noire y furent enterrées. Plus tard, une partie du cimetière est supprimée et les os entreposés dans la chapelle. C’est finalement au début du dix-huitième siècle que les os d’environ 40.000 personnes furent utilisés pour orner la chapelle.

La chapelle, telle que nous la connaissons aujourd’hui, est le résultat de la restauration entreprise en 1870 par le sculpteur František Rint de Česká Skalice, commissionné par les princes Schwarzenberg de Worlik, dont le blason a été reproduit avec des os.

La visite en elle-même est assez courte, mais impressionnante : les os sont érigés en pyramides – surmontés de couronnes – mais aussi en un énorme chandelier et en divers motifs dont la thématique est tirée du livre biblique Ézéchiel, à propos de la vie éternelle.

En face de l’ossuaire se trouve la cathédrale de l’Ascension de Notre-Dame et Saint-Jean-Baptiste, la plus vieille cathédrale d’Europe centrale. Elle a été bâtie entre 1290 et 1320 mais détruite en 1421 par les Hussites, qui ont massacré 500 moines (des crânes ont été retrouvés en 2009 lors de travaux). La cathédrale est restée 300 ans en ruine avant d’être reconstruite entre 1699 et 1709 en style baroque. La net mesure 92 mètres de longueur, 29 de large et 28 de haut.

Visite de Kutná Hora, ville classée à l’Unesco

À environ deux kilomètres de Sedlec, la ville de Kutná Hora (« Montagne minière » en tchèque, en souvenir de son industrie d’extraction de l’argent), est très agréable à visiter. Au départ colonie de mineurs, elle est devenue puissante à partir du quatorzième siècle et sa richesse à donné un véritable essor au royaume tchèque. Son unicité architecturale et son histoire lui ont valu en 1995 l’inscription de sur la liste du patrimoine mondial de l’Humanité.

Commençons la visite (après un déjeuner sur la place principale) par la visite de l’Eglise Sainte-Barbe (patronne des mineurs), probablement l’église la plus belle de Tchéquie. Elle est inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1995. Chef d’œuvre du gothique tardif, elle a vu sa construction débuter en 1388, mais les guerres hussites ont stoppé le chantier pendant un siècle, et elle a finalement été achevée en 1588. Ce chantier en deux deux se remarque à l’intérieur : le « rez-de-chaussée » possède cinq rangées de piliers, contre 3 pour le niveau supérieur.

Wikipedia nous explique que, « génie du Sondergothik d’Europe-Centrale, Rejt utilise la relation naturelle entre la lumière et la structure architecturale gothique mais au lieu de la clarifier, comme le font les tenants du style international, il la force à une sorte d’intériorité mystique. »

Je ne saurai mieux vous décrire la mysticité des lieux, voici donc quelques photos pour compenser.

 

Autour de Sainte-Barbe se trouvent la chapelle de la Fête-Dieu, et le collège jésuite. Puis s’étend le « pont Charles » de Kutná Hora, en référence à celui de Prague. Il ne s’agit pas d’un pont, mais d’une terrasse bordée de sculptures, qui offre un superbe panorama de la ville.

La Fontaine de pierres, non loin, fut une composante de l´installation hydrique de la ville dès 1495. Heureusement que je me suis renseigné, car en tant que nord-Finistérien, j’ai d’abord cru que c’était un élément d’un enclos paroissial. D’ailleurs, l’église baroque St.-Jean-Népomucène s’élève juste en face. Elle fait paraît-il, la fierté de la ville, mais est fermée.

La découverte de la ville peut s’achever dans ses charmantes petites ruelles, autour de la Cour Vlašský – autrefois résidence du souverain – du Musée tchèque de l’argent et de la place Wenceslas.

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