À une heure de route de Munich se dévoile une petite bourgade médiévale tout droit issue d’un conte de fée.
Pour comprendre et apprécier Wasserburg am Inn (que nous appellerons Wasserburg, même s’il existe aussi Wasserburg am Bodensee, près du lac de Constance), il faut grimper un peu, jusqu’au bien nommé belvédère « Schönes Aussicht » (« Belle vue »). Presqu’une île, la ville est lovée dans un bras de la rivière Inn, ses façades multicolores se détachant sur un arrière plan d’eau et de forêt.
L’enchevêtrement des toits ne laisse pas de place au doute : il s’agit d’une ville médiévale, parvenue intacte jusqu’à nous. Ça la rend d’autant plus belle et précieuse : beaucoup de villes médiévales allemandes n’ont pas survécu à 1945, « l’année zéro ». Prenez Munich, par exemple : son centre-ville a été reconstruit pierre par pierre après la guerre.
Wasserburg, elle, a gardé son entrée monumentale au bout de l’unique pont traversant la rivière (l’actuel, en bois, date de 1929, mais le premier avait été construit en 1338). Elle a gardé une partie de son Stadtmauer, son mur médiéval, du quatorzième siècle également. Elle a même gardé sa tour de guet, bâtie en 1415, qui sert de restaurant.
Mais surtout, Wasserburg a conservé son centre médiéval, aux murs couleur pastel, aux arcades cachant ici un bouquiniste, là un café, aux niches discrètes accueillant des statues de la vierge, sur laquelle veillent plusieurs clochers. On s’attendrait presque à voir débarquer des ménestrels ou des chevaliers à dos de cheval, tous droits débarqués du quinzième siècle (par contre, ils seraient surpris de voir des restaurants thaïlandais, chinois, italiens ou turcs : nous avons eu des difficultés à trouver un restaurant allemand).
Wasserburg est l’une des plus importantes villes historiques de Bavière. Plus vieille que Munich, elle était jusqu’au seizième siècle une ville d’importance majeure. À une époque où le commerce du sel était fleurissant, sa position à l’intersection de la plus grande route commerciale terrestre et de la plus grande route commerciale fluviale d’Europe en fit un noeud commercial avec l’Autriche, les Balkans et l’Italie. L’argent et le pouvoir, ainsi qu’une situation géographique rendant la ville imprenable lui ont permis de voir apparaître au quinzième siècle de nombreux bâtiments richement décorés.
L’hôtel de ville, par exemple, est un petit bijou gothique du quinzième siècle.
Comptez une demi-journée pour parcourir tranquillement la ville. Un peu plus si vous souhaitez en visiter les musées ou les monuments principaux (l’hôtel de ville et le château, notamment, qui étaient fermés lors de notre passage).