A quelques kilomètres de Minsk se trouve un musée militaire en plein air, situé sur une zone où se trouvaient des fortifications de la ligne Staline – l’équivalent de la ligne Maginot de l’autre côté de l’Allemagne.
█ L’histoire de la ligne Staline
On a tendance en France à se moquer de la ligne Maginot, qui n’a pas servi à grand chose pendant la Seconde guerre mondiale. « Nos dirigeants n’étaient pas très malins », entend-on parfois dans les cours d’école. Mais il faut savoir que cette idée d’une ligne défensive n’est pas exclusive à la France : les Allemands avaient la ligne Siegfried et les Soviétiques la ligne Staline. Cette dernière a été construite entre 1928 et 1938 le long de la frontière de l’URSS, de la Baltique à la mer Noire.
Problème : en 1939, avec l’invasion par l’URSS de la Pologne, des pays baltes et de la Bessarabie, la frontière de l’Union soviétique s’est déplacée : il a donc été décidé de construire plus à l’ouest une nouvelle ligne, baptisée Molotov. Certains généraux estimaient qu’il fallait garder la ligne Staline en plus de la ligne Molotov, au cas où cette dernière serait forcée. Ils n’ont malheureusement pas été entendus. Et ça n’a pas manqué : quand les nazis ont attaqué, la ligne Molotov n’était pas encore terminée. Ils l’ont traversée comme dans du beurre et ont ensuite à peine remarqué la ligne Staline. En effet, son armement avait été démonté en attendant d’être réinstallé sur la ligne Molotov : ainsi, lors de l’attaque allemande, tout était bien rangé dans des caisses. Seules quelques zones de la ligne Staline ont pu prendre part aux combats. Vous pensez toujours que nos dirigeants n’étaient pas très malins ?
█ La visite du complexe
L’endroit est grand : prévoyez au minimum 1h30 pour en faire le tour, bien plus si vous décidez de lire tous les écriteaux (traduits en anglais). La visite, guidée ou pas (au choix), commence évidemment par l’inévitable T-34, la fierté de l’Armée rouge, l’un des meilleurs tanks de la Seconde guerre mondiale et un symbole de la victoire des Soviétiques.
Une autre zone contient pas mal de carcasses de véhicules : avions, tanks, camions… Je ne sais pas si elles ont été détruites ici, ni à quelle époque, mais ça donne vraiment l’intention de parcourir un ancien champ de bataille – c’est assez impressionnant.
Troisième grosse zone : la piste de décollage, où sont alignés des hélicoptères de combat, des avions de chasse ainsi que des missiles. Forcément, ils ne datent pas de l’entre deux-guerres, mais plutôt de la guerre froide.
Enfin, un dernier espace regroupe un grand nombre de véhicules blindés relativement récents.
Juste à côté, il est possible, moyennant finances, de tirer au fusil, à la mitrailleuse, et même au fusil anti-chars PTSD ! Les tarifs sont franchement élevés (si une cartouche de fusil coûtait vraiment 1,5€, les guerres dureraient moins longtemps), je passe donc mon tour. Un gamin près de moi a tiré au fusil anti-chars : ça décoiffe !
Ils proposent également de conduire un char, ce qui m’aurait bien tenté – étant trop jeune pour avoir fait mon service militaire – mais là aussi, les prix sont abusés : 200 roubles (82 euros) le tour. Je sais que ça consomme énormément ces choses-là (Crit’Air niveau 5), mais quand même !
Un truc sympa, par contre : j’ai trouvé dans la cour d’un bâtiment pas ouvert au public une énorme tête en bronze de Lénine. Elle est sûrement remisée là en attendant son sort. Malheureusement, je ne pense pas que ma copro serait d’accord qu’on la récupère pour la mettre dans notre cour.
█ Aller à la ligne Staline en bus
Se rendre au musée peut paraître compliqué, car il se trouve à une trentaine de kilomètres de Minsk. C’est en fait plutôt simple, quand on sait comment faire. Si vous ne voulez pas prendre un taxi ou un Uber, le minibus est le moins cher.
Rendez-vous à la gare centrale et prenez le passage souterrain qui se trouve juste en face. Traversez le entièrement, en passant sous toutes les voies, jusqu’à vous retrouver derrière la gare au niveau de la rue. Sur votre gauche, puis légèrement sur la droite, vous verrez plusieurs minibus. Demandez à un chauffeur lequel va à la « Linina Stalina » et le tour est joué. Vous y serez en 40 minutes, pour 4 roubles.
Au retour, il suffit d’aller attendre dans l’abribus à côté de l’entrée du musée le premier bus qui passe (4 roubles aussi).