Jour 8 : Visite d’un studio de cinéma nord-coréen et d’un hôpital, puis route vers Wonsan

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Mardi 12 août

Surprise ce matin, et une bonne cette fois : nous allons visiter les studios de cinéma de l’Etat ! Ils ont été établis en 1946 par Kim Il Sung et ont produit leur premier film en 1949.

Depuis, plus d’un millier de films ont été produits, nous assure-t-on.

Kim Il Sung est venu ici 28 fois.

Kim Il Sung est venu ici 28 fois.

Le studio fait 1 million de m2, dont 750.000 ont servis à recréer des rues : la Corée des années 1940, le Japon de la même époque, un village de montagne des années 1930, une rue européenne…

On commence par faire quelques photos en costume avant de nous promener sur le set. C’est vraiment sympa – et pour une fois, c’est officiellement du cinéma.

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À la fin de la visite, on nous diffuse un film tourné ici (on reconnaît d’ailleurs les costumes qu’on a porté plus tôt). Au palmarès des nanards, il remporte la palme haut la main tant il est mauvais. Je ne sais pas si les Coréens s’attendaient à cette réaction (c’est un film d’action, pas une comédie), mais nous sommes bidonnés tout le long. Imaginez un film avec Jean-Claude Van Damme et Jamel Debbouze tourné par Valérie Donzelli. C’est encore pire.

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Une camionnette de propagande, qui circule dans les rues à faible vitesse en balançant des slogans.

Une camionnette de propagande, qui circule dans les rues à faible vitesse en balançant des slogans.

On poursuit la matinée par la visite de l’hôpital général de Pyongyang.

D’abord la maternité, construite en 1980 et dont la plupart du matériel est d’époque. On y voit quelques couveuses ainsi – quelle coïncidence ! – des triplés nés la veille. L’hôpital se félicite d’avoir connu 4.000 naissances de triplés depuis sa construction. En Corée, c’est considéré comme un signe de chance d’en avoir.

En Corée, lorsqu'une femme accouche, les visites sont limitées pendant le premier mois (pour protéger le bébé des infections). Du coup, les maternités disposent de sorte de parloirs pour qu'on puisse quand même voir le bébé.

En Corée, lorsqu’une femme accouche, les visites sont limitées pendant le premier mois (pour protéger le bébé des infections). Du coup, les maternités disposent de sorte de parloirs pour qu’on puisse quand même voir le bébé.

La jolie femme à gauche est la docteur qui nous a fait la visite.

La jolie femme à gauche est la docteur qui nous a fait la visite.

Ensuite, le service de cancérologie, construit en 2008. Pensée émue pour le personnel hospitalier qui, en France, fait un travail remarquable dans des conditions souvent difficiles. Ici, ce n’est pas le cas : pas d’attente à la réception, ni à l’IRM, ni au scanner, pas de bruit dans les couloirs, pas de malades…

La réception du service de cancérologie. Oui, il n'y a personne...

La réception du service de cancérologie. Oui, il n’y a personne…

Hey, mais ils sont où les patients ? C’est seulement ces deux dames assises dans une chambre sur des lits pas faits, sans affaires de toilette dans leur salle de bain ? Et pourquoi la dame de la réception a-t-elle disparu une fois qu’on est monté à l’étage ? Ces appareils d’analyse, là, ils ne devraient pas être branchés ? Et vous devriez mettre du savon dans les WC, non ?

Autant de questions que nous ne poserons pas aujourd’hui.

L'une des deux "patientes" que nous verrons. Notez les lits pas faits.

L’une des deux « patientes » que nous verrons. Notez les lits pas faits.

Après le déjeuner, nous nous mettons en route vers la ville de Wonsan, à 200 kilomètres de Pyongyang.

Cette autoroute est interdite aux vélos : ils risqueraient de se faire écraser par la circulation.

Cette autoroute est interdite aux vélos : ils risqueraient de se faire écraser par la circulation.

Nous faisons un premier arrêt sur le site de la tombe du roi Tongmyong, le fondateur de la dynastie Koryo.

 

Elle était initialement située en Chine, mais le pouvoir royal avait pour habitude de déplacer cette tombe quand ils changeaient de capitale, elle est donc arrivée près de Pyongyang au 5e siècle.

Elle est restée oubliée pendant des siècles, ce qui explique qu’elle ait échappé à la destruction, et a été retrouvée dans les années 1960 après des fouilles archéologiques. Mieux : 16 tombes royales ont été découvertes dans les environs. Dix sont inscrites au patrimoine mondial de l’humanité.

 

Il n’est pas possible de pénétrer dans le tumulus qui abrite le tombeau, mais nous visitons un petit musée retraçant la vie de Tongmyong et un temple bouddhiste. Officiellement, il y a une dizaine de milliers de pratiquants dans le pays. On en rencontre un, qui doit être tout seul pour s’occuper du temple. En même temps, vu que y’a pas âme qui vive à part nous, il doit pas être débordé par les visites. Même Kim Il Sung n’est venu que 30 fois.

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Quatre heures de route nous attendent ensuite, à travers un magnifique paysage de montagnes et gorges, par un temps splendide. La Corée a vraiment beaucoup d’atouts pour attirer les touristes en masse, le jour où elle se sera débarrassée de ce totalitarisme assassin.

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Nous arrivons à Wonsan à la nuit tombée. C’est une ville portuaire en pleine expansion. On y trouve notamment un ferry faisant la liaison Corée-Japon.

Marcher la nuit dans une ville sans lampadaire et où les vélos (sans lumières) sont rois est relativement risqué, nous nous rendons donc rapidement au restaurant.

Wonsan by night.

Wonsan by night.

Après le dîner, petite promenade digestive sur une digue reliant un îlot. On peut y déguster du poisson tout juste sorti de l’eau.

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Nous rentrons ensuite discuter autour d’un verre dans le bar de l’hôtel, avec nos deux guides.

Petit moment de flottement quand Rowan me demande : « au fait, elle parle de quoi la chanson Traffic Girl d’Indochine ? »

(Gros blanc, il voit ma réaction et se dit « oups, j’aurais pas dû poser la question devant les Coréens)

« Euh… Le chanteur imagine ce qu’elles peuvent penser en faisant leur métier. »

D’ailleurs, la réaction de Mlle Pang en voyant la vidéo a été « Elle ne fait pas les bons gestes… Et elle ne ressemble pas à une Coréenne. »  C’est une façon polie de dire qu’elle n’a pas aimé, je pense.

Pour l’anecdote, un Australien du groupe (qui a la vidéo sur son iPad) m’a avoué qu’il n’était venu en Corée que pour voir ces agents de la circulation. Du coup, il adore la chanson, même s’il ne sait pas de quoi elle parle.

C’est lui qui m’a filmé le premier jour… Je vous balance la vidéo, parce que j’ai honte de rien, même si je chante très mal :

Lire la suite : Jours 9 et 10 : Wonsan et parc d’attraction à Pyongyang, puis départ vers Pékin

 

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