Jour 7 : Musée du trésor nord-coréen, ville de Pyongsong et bar à Pyongyang

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Lundi 11 août

Première visite du jour : la Maison du trésor national, où sont exposés les cadeaux offerts aux trois Kim par les Coréens du nord, du sud et de la diaspora.

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Ça va des peintures kitschissimes (Kim Il Sung chevauchant un tigre, tout un programme) jusqu’à des produits Samsung des années 1990. Il y a aussi de superbes œuvres qui mériteraient d’être dans un vrai musée de beaux arts. Les photos sont interdites à l’intérieur, je vous laisse donc le soin d’aller découvrir tout cela par vous même !

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Nous allons ensuite visiter le « site révolutionnaire » de Paeksonri.

En 1950, au déclenchement de la guerre, beaucoup d’étudiants se sont engagés dans l’armée. Un an plus tard, le Président a estimé que la victoire étant certaine, il fallait continuer à former des gens pour bâtir l’après-guerre.

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En 1952, une université temporaire a donc ouvert en ce lieu reculé en pleine montagne, à l’abri des bombardements. Environ un millier d’étudiants ont vécu ici avant que l’université Kim Il Sung soit transférée à Pyongyang après la guerre.

 

Après le déjeuner, nous faisons un arrêt dans la ville de Pyongsong. Ce nom signifie « ville satellite » et ça tombe bien puisque de nombreux centres de recherches et usines s’y trouvent. Elle est surnommée « la petite Pyongyang » et a été visitée 203 fois par le Président. Le maréchal Kim Jong Un y est déjà venu quatre fois depuis son arrivée au pouvoir.

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Sur la route de Pyongyang, quelques personnes s’enchaînent au micro pour raconter des blagues. Ici, notre traditionnel « C’est un Français, un Anglais et un Allemand » devient « C’est un Coréen, un Japonais et un Américain »…

Ma blague du jour (qui a du succès) : A photon walks into a hotel and checks in. « Do you have any luggage? » asks the receptionist. « No », replies the photon, « I’m travelling light ».

 

Nous nous arrêtons ensuite au centre d’arts Mansudae, dont je n’ai pas trop compris ce que c’était… Un endroit où les artistes de toute sorte ont des locaux à disposition, semble-t-il. Mais quel est leur rapport entre eux et l’Etat, je ne sais pas.

On nous montre deux ateliers de peintres et deux de familles de potiers.

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Une visite plus intéressante ensuite, dans le pur style nord-coréen : le Musée du métro. « Il est différent des musées du métro qu’il peut y avoir dans vos pays », nous prévient-on à l’entrée. Et pour cause : il devrait être rebaptisé « Musée des visites de Kim Il Sung sur le chantier du métro », puisqu’il ne parle que de ça. Il faut dire qu’il a donné 510 fois des conseils aux ouvriers (oui, nous avons eu cette information).

Exemple le plus frappant : une énorme carte lumineuse à l’entrée indique le nombre de fois où Kim Il Sung et Kim Jong Il sont passés dans chaque station. Il y a aussi des objets exposés : la lampe-torche utilisée lors d’une de ses visites sur le chantier, le wagon qu’il a utilisé, etc.

Pourtant, ils avaient vraiment de quoi faire un chouette musée, tant le chantier était titanesque. Dans les années 1950, le Président a voulu un métro pour Pyongyang, 100% made in DPRK. Pendant 10 ans, les ouvriers se sont entraîné à faire des tunnels, avant que le chantier débute réellement en 1968.

En 1973, les six premières stations sont inaugurées. Kim Il Sung ravit son auditoire en déclarant : « Il est facile de couper le ruban, mais ce chantier a demandé un gros travail » (eh bien, fallait faire un musée à la gloire des ouvriers, pas à la tienne).

La 17e station du métro a été inaugurée en 1997. Un projet d’extension des deux lignes est en cours de discussion.

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La seule salle que l’on peut prendre en photo : l’entrée.

Vous le savez peut-être, le métro de Pyongyang est le plus profond du monde (90-100 mètres). Leon, un Anglais un peu taquin, a demandé pourquoi à la guide du musée. « C’est parce qu’il fallait passer sous la rivière qui traverse Pyongyang et sous les fondations des bâtiments. » J’ai pensé très fort à lui demander : « Ah bon ? Pourquoi y-a-il des portes anti-souffle nucléaire dans les stations alors ? »

Notre arrêt suivant est très particulier et n’est ouvert aux étrangers que depuis un mois. Il s’agit d’un pub où les ouvriers peuvent dépenser leur ration de dix bières gratuites qu’ils obtiennent chaque mois. Au-delà, c’est 0,5€ la pinte. Ouvert en 1988, ce bar sert 4 tonnes de bière par jour.

 

Ce qui est chouette, c’est de pouvoir essayer de communiquer avec les Coréens. Ce qui l’est moins, c’est quand l’un d’eux veut faire le concert de celui qui boira sa pinte le plus vite. Non seulement j’ai perdu, mais en plus ça a fait exploser mon taux d’alcoolémie.

C’était une sortie particulièrement fun en tout cas !

Nous dînons dans un restaurant de barbecue de canard, où on apprend qu’on ne pourra pas aller à la fête foraine ce soir car elle est fermée. Je sais que ce n’est pas (forcément) de la faute de nos guides, mais (l’alcool aidant) je ne fais rien pour cacher ma déception. Ça me fait d’autant plus chier que l’autre groupe y est allé le premier soir.

À l’hôtel, pas mal de gens du groupe vont boire un verre au karaoké, mais je suis tellement contrarié que je préfère aller dans ma chambre où, en allumant une lampe, je fais sauter un fusible. Bon, il est temps que je me couche.

Lire la suite : Jour 8 : Visite d’un studio de cinéma nord-coréen et d’un hôpital, puis route vers Wonsan

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