Samedi 30 août
Je finis l’été avec un petit weekend en Pologne. Initialement, pas pour faire le touriste, mais pour assister à un mariage. Mais cela ne m’empêchera pas d’écumer la ville…
Surtout que, si je suis déjà venu en Pologne auparavant, je ne connais pas Cracovie dont on – « on » se référant surtout à ma boulangère polonaise – m’a dit le plus grand bien (mon premier séjour en Pologne, en 2011, était un « voyage mémoriel » avec des survivants de la Shoah. Nous avions visité Auschwitz-Birkenau, le camp de Majdanek, le ghetto de Varsovie, etc. Bref, l’ambiance n’était pas celle d’un mariage).
Puisque le mariage est ce samedi à 17h – je suis arrivé vendredi vers 23h – en plein centre ville, je vais rester dans le coin, où il y a énormément à voir. Il faut savoir que contrairement à Varsovie, complètement rasée pendant la guerre, Cracovie possède un nombre incroyable de bâtiments historiques très bien conservés. La ville a d’ailleurs été inscrite sur la toute première liste du Patrimoine mondial de l’Unesco, en 1978.
Je débute ma visite au nord de la vieille ville, avec la Porte St Florian, la dernière porte de la ville encore debout, et la Barbacane. Ce bâtiment médiéval servait à défendre la ville. De part et d’autres, les remparts s’élancent parallèle au Planty, un parc arboré qui fait le tour du centre ville.
Je l’emprunte sur 45° pour rentrer à nouveau dans la vieille ville par l’ouest, avec la chapelle Sainte-Anne, dont le riche décor des trois nefs de l’église est vraiment impressionnant.
Juste en face, l’université s’étale avec un grand nombre de bâtiments, qui alternent avec ceux de l’évêché. Impossible de ne pas le voir, Cracovie est aussi la ville de Jean-Paul II. L’université a eu d’illustres élèves, dont un certain Nicolas Copernic.
J’arrive ensuite au cœur de Cracovie, où mènent tous les chemins : le Rynek, la place du marché. Avec ses quatre hectares, ce carré de 200 mètres de côté est un joyau de l’aménagement urbain médiéval. Il est coiffé de la tour de l’hôtel de ville, un beffroi orphelin de 70 mètres de haut.
Au centre de la place, les halles aux draps sont un exemple réussi de mélange entre l’architecture italienne et du centre de l’Europe.
Au nord-est de la place, positionnée à l’oblique, la cathédrale Notre-Dame est immanquable, avec ses deux flèches de taille différente. Les heures y sont marquées par un rituel cracovien : un homme joue quelques notes de trompettes dans chaque direction, du haut de la tour.
La cathédrale renferme un splendide retable, ouvert très religieusement à 11h50. Il est considéré comme l’ouvrage sculpté le plus remarquable et le mieux conservé de cette partie de l’Europe. Sculpté par Veit Stoss, il est terminé en juillet 1489, au bout de douze ans de travail.
Je descend manger dans un « bar à lait », un restaurant hérité de l’ère soviétique, avec des prix qui n’ont apparemment pas évolué depuis.
Le sud du Rynek regroupe quelques églises intéressantes.
L’église Saint-Pierre et Saint-Paul est reconnaissable à sa balustrade ornée de statues des douze apôtres. Il s’agit de copies, les statues originales ayant depuis longtemps succombé aux attaques de la pollution.
Juste à droite, l’église de Saint-André mérite aussi le coup d’oeil. Elevée en pierre de taille à la fin du 11e siècle, elle avait également des fonctions défensives importantes… L’austérité de son architecture extérieure contraste avec la beauté de son intérieur.
Quelques dizaines de mètres plus haut, la basilique de la Sainte-Trinité renferme aussi un superbe décor. Relativement préservées, les chapelles latérales, ajoutées par de riches familles aristocratiques au 17e s., en constituent les principales curiosités.
Il est ensuite l’heure pour moi d’aller me préparer et de remonter au niveau de Rynek. Le mariage a lieu dans une fort jolie église adossée à Notre-Dame. Quant à la réception, elle a lieu dans une salle avec vue sur la place. Difficile de faire mieux à Cracovie !
Pour l’anecdote, le marié est mon correspondant espagnol du lycée. Mon séjour chez lui, en Galice, à l’été 2002, fut l’un de mes premiers voyages à l’étranger. Maintenant en couple avec une jolie Polonaise, je le retrouve ici douze ans plus tard.