Lundi 16 février
Voilà donc la fameuse Odessa, ville portuaire fondée ex-nihilo par Catherine II en 1794. Située sur la mer Noire, elle a toujours revêtu une importance commerciale et stratégique forte pour l’Ukraine.
Nous nous installons face à la gare pour petit-déjeuner et récupérons deux Français, qui rejoignent le groupe. Quatre personnes qui étaient présentes depuis le début du voyage nous ont quitté. M’accompagneront donc en Moldavie et Roumanie :
– Liam, qui est le seul à ne pas être allé en Corée du Nord
– Rik, un jeune néerlandais
– Alain, un français
– Hélène, photographe française
– Siti, seule non-européenne de la bande, qui nous vient de Singapour
– Krystyna and Kris, seul couple (c’est très rare les couples dans les groupes de Young Pioneer, en général il n’y a que des gens bizarres voyageant seuls)
– et bien sûr Alistair et Gareth, nos deux guides
Notre groupe au complet, nous nous dirigeons vers le centre-ville, tout excités de pouvoir aller voir les fameux « Escaliers de Potemkine », rendus célèbres par une scène du film Le Cuirassé Potemkine de Sergueï Eisenstein, qui y fut tournée en 1925.
Sur le chemin, nous tombons sur un attroupement devant le bureau d’un procureur. De ce que nous comprenons, un membre d’Euromaidan a été arrêté et des partisans sont venus faire pression pour qu’il ne soit pas poursuivi.
En continuant notre route, nous commençons à réaliser qu’Odessa semble être une très jolie ville, contrairement à Kiev.
Au milieu de la promenade, au niveau d’une statue de Richelieu descendent donc les fameux escaliers de Potemkine – qui avant d’être rendus célèbres par le film, s’appelaient escaliers de Richelieu.
Honnêtement, c’est décevant. La vue sur le port est horrible. Le seul intérêt est l’illusion d’optique : l’escalier est conçu de telle sorte qu’un observateur placé en haut des marches ne voit que les paliers, tandis qu’un observateur placé en bas ne voit que les marches.
Je descends et remonte les 192 marches pour m’en rendre compte par moi-même.
Construit en 1852 dans un style un peu hors de propos mêlant le gothique anglais au médiéval français, cette résidence a été habitée de 1909 à 1917 par le Shah de Persan, Mohamed Ali, après sa fuite d’Iran, d’où son nom.
Un peu plus haut se trouve la « maison des Atlantes » et une propriété où a vécu l’écrivain Nicolas Gogol, dans une rue qui porte maintenant son nom.
Après vérification, il s’avère effectivement que la cathédrale originale a été démolie par les Soviétiques en 1936. Celle-ci a été consacrée en 2003. Ses cloches ont la particularité d’être contrôlées par un dispositif électronique capable de jouer 99 mélodies.
Les immeubles de cette partie de la ville ont tous énormément de charme et ont été bien entretenus. Le soleil est en plus de la partie et la température est remontée. La balade est agréable.
Elle nous mène au monument des fondateurs de la ville, situé au niveau des escaliers de Potemkine.
À rajouter à ma to-do list : breveter le concept de cartes postales pré-timbrées.
À 16h30, nous embarquons pour Tiraspol. Le train est rustique, avec des sièges en bois, mais très spacieux. On peut donc s’étaler sans problème pour les quelques heures de voyage à travers la campagne ukrainienne. Mais le soleil se couche déjà, alors que nous quittons Odessa.
« No medicine?
– No.
– No narcotics?
– No. (Je sors un pack de bière)
– Alcohol!
– No, beer.
– OK. »
Après ça, un autre gars prend le relais pour vérifier/tamponner nos passeports.
« Ils sont plus tendus que d’habitude », observe Gareth.
Une fois la frontière passée, nous sommes tranquilles.
To be continued.