Le grand palais de Catherine, à 25 kilomètres de Saint-Petersbourg, visait à dépasser la somptuosité de Versailles. Mission accomplie. Il a aussi récupéré les mêmes files de touristes.
Les environs de Saint-Pétersbourg se sont couverts à partir du XVIIIe siècles de nombreux palais et résidences princières, dont les plus célèbres d’entre eux : le palais Peterhof, à Petrodvorets, et le palais de Catherine, à Pouchkine.
Anciennement appelée Tsarkoïe Selo, la ville est facilement accessible en bus ou en train depuis Saint-Pétersbourg.
Sortie de terre en 1710, la « ville des tsars » a été la première d’Europe à être électrifiée et une source d’inspiration inépuisable pour Gorki, Bounine, Tolstoï ou Pouchkine, qui y a étudié – c’est en son honneur qu’elle a été rebaptisée.
Après nous être acquittés du droit d’entrée pour le parc du palais Catherine, nous avisons la file d’attente pour pénétrer dans le bâtiment en lui-même et nous y plaçons. Elle longe les 300 mètres du palais baroque bleu et blanc, construit au début du XVIIIe siècle par Catherine I et considérablement agrandi par l’impératrice Elisabeth Petrovna.
L’attente, en plein cagnard, est de tout juste trois heures. Je ne bats pas mon record établi au château de Versailles (4h25 d’attente pour entrer), mais cela reste éprouvant. Heureusement, ayant rencontré deux touristes venues de Tcheboksary, nous décidons de nous relayer dans la queue en faisant des quarts de 40 minutes.
Cela nous permet de flâner dans le parc et de contempler ses divers pavillons, dont un très bel ermitage.
Gravement endommagé pendant la seconde guerre mondiale, le palais Catherine a été superbement restauré dès la fin du conflit.
Un escalier d’honneur donne le ton baroque de l’ensemble, que l’on doit à l’architecte Rastrelli – le favori d’Elisabeth Petrovna.
Le cœur du palais est son éblouissante salle de bal, aux splendides sculptures rococo recouvertes d’une fine couche d’or. Le Triomphe de la Russie orne le plafond.
La visite se poursuit en alternant salons d’apparat et appartements privés, jusqu’au joyau du palais, la célèbrissime Chambre d’Ambre.
Cette salle de 100m2 a été pensée par Rastrelli pour mettre en valeur les panneaux d’ambre aux milliers de nuances offerts par Frédéric Ier de Prusse à Pierre le Grand en 1716.
Ces panneaux originaux ont été volés par les nazis pendant l’occupation du palais et personne ne sait ce qu’ils sont devenus. Peut-être sont-ils encore empaquetés dans un train caché dans une mine polonaise. La salle que l’on voit aujourd’hui est donc une copie, financée à hauteur de 12 millions d’euros par les Allemands. Elle a été inaugurée en 2003, à l’occasion des festivités du tricentenaire de Saint-Pétersbourg.
Les photos sont interdites dans cette chambre, mais comme on trouve tout sur Internet, en voici deux :
Derrière le palais Catherine se trouve le Palais Alexandre, construit en 1796 sur ordre de Catherine II pour son petit-fils, qui deviendra Alexandre Ier. Il fut habité jusqu’à la Révolution par le dernier tsar, Nicolas II. Le palais, de style classique, est en rénovation.