Le palais de Peterhof : beau comme Versailles, cher comme Disneyland

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Que faire quand se trouve sur votre territoire l’un des plus beaux palais du monde et que vous avez besoin d’argent ? La réponse russe est simple : le diviser en quinze sections payantes.

La Russie est le 46e pays dans lequel je me suis rendu, mais le premier où j’ai ressenti le besoin de pousser non pas un, mais deux coups de gueule (c’est ici pour relire celui sur ma demande de visa). Après avoir râlé sur l’absence totale de considération des autorités russes pour les touristes, je voudrais mettre l’accent sur la logique essentiellement pécuniaire qui sous-tend l’exploitation des palaces. Peterhof est l’exemple parfait pour cela. Imaginez, pour le visiter en entier, vous devrez vous acquitter de 15 tickets différents. Rien que ça ! A minimum 500 roubles (7€) l’unité, ça revient vite à plus cher qu’une entrée à Disneyland Paris.

Pire, pour accéder au palace, il faut obligatoirement pénétrer dans le parc, dont le billet se monnaye à 700 roubles. Et si comme moi vous arrivez et repartez en bateau via le parc inférieur, il vous sera impossible de sortir voir la façade du palais, sauf à repayer un droit d’entrée pour rerentrer dans le parc.

Chaque rectangle rouge représente un billet à acheter.

Chaque rectangle rouge représente un billet à acheter.

Pour un pays qui a été socialiste pendant si longtemps, ils ont bien intégré le capitalisme.

Aller à Peterhof sans se faire arnaquer

Le moyen le plus rapide et le plus agréable de se rendre à Peterhof est d’utiliser les bateaux qui partent de derrière l’Ermitage. En 30 minutes sur le Golfe de Finlande, ils mènent directement au parc inférieur du domaine. Mais attention, NE PRENEZ PAS UN ALLER-RETOUR, sinon vous serez coincé dans ledit parc. Il vaut mieux débarquer en bateau, visiter le parc inférieur, le palais, puis le parc supérieur, et rentrer en train ou en bus. Ou l’inverse.

Venir en bateau permet de profiter d'une belle vue de la ville depuis l'eau. Ici, la forteresse Pierre-et-Paul.

Venir en bateau permet de profiter d’une belle vue de la ville depuis l’eau. Ici, la forteresse Pierre-et-Paul.

La visite du parc et du palais

Pour peu qu’il fasse beau et que les rayons du soleil se reflètent sur les statues dorées et les gerbes des fontaines, la descente du bateau vous laissera sans voix.

Un canal mène à la Grande cascade, un escalier doublé de fontaines conçu par Pierre le grand lui-même. De nombreuses statues de bronze et de marbre offrent un spectacle féerique.

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Si par un heureux hasard vous arrivez à acheter un billet pour visiter le palais (il y a des horaires pour les Russes et pour les étrangers, et le tout est loin d’être clair – heureusement que j’étais avec une Russe sinon j’aurais abandonné), vous pénétrerez dans le palais par un extravagant escalier d’honneur dessiné par Rastrelli, l’architecte à qui l’on doit aussi le palais Catherine à Pouchkine.

C’est ensuite une enfilades de salles dont la beauté va crescendo, de la salle de danse (300m2 se reflétant dans des miroirs et fenêtres, pour augmenter la sensation d’espace), à la salle du trône (encore plus grande) et à la salle d’audience, toute en moulures, dorures, miroirs et trompe-l’œil. Les photos sont interdites, voici donc une du site http://www.saint-petersburg.com/, pour vous donner une idée.

La salle de bal. © ZAO saint-petersburg.com

La salle de bal. © ZAO saint-petersburg.com

La visite se poursuit avec les appartements impériaux, moins tape-à-l’œil mais tout aussi luxueux.

De retour dans les jardins du palais, on se perd dans les allées, entre les fontaines et les pavillons. Certaines fontaines sont dotées d’un dispositif astucieux arrosant les imprudents passant à proximité.

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Le palais de Marly (1723), haut d’un étage, est un rare exemple d’une maison de campagne bourgeoise de l’époque. Au total, le parc compte cent soixante-seize fontaines de Peterhof. Elles fonctionnent sans pompe, uniquement par gravité depuis le réservoir au-dessus, alimenté par un réseau d’aqueducs dont un de plus de quatre kilomètres.

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