Ces trois villes, plus vieilles que La Valette, partagent la baie avec elle. Birgu, en particulier, mérite qu’on s’y attarde.
Immanquables depuis La Valette, qu’elles réfléchissent tel un miroir, les Trois cités s’étendent sur la rive Est du grand port. À l’origine trois villes séparées, elles ont été enserrées en 1670 par des fortifications commandées par le Grand maître Cotoner ; la zone étant maintenant appelée Cotonera (ce sont les Français qui ont utilisé le nom Trois cités à leur arrivée).
Birgu est de loin la plus intéressante des trois villes, car la plus ancienne. Lorsque les chevaliers hospitaliers arrivèrent à Malte en 1530 (créant l’Ordre de Malte), ils en firent leur capitale. Birgu fut élevée au titre de Città Vittoriosa (Cité victorieuse) par les chevaliers, après le Grand Siège de 1565 où elle joua un rôle vital.
Au centre ville, son Palais de l’inquisiteur vit passer 62 inquisiteurs, dont 2 devinrent des papes (Alexandre VII et Innocent XII). Cette belle bâtisse du onzième siècle abritait le tribunal de l’inquisition. On peut visiter les appartements de l’inquisiteur, le tribunal, les cellules et même la chambre de torture.
Le quartier du Collachio est le plus ancien de la ville et abrite les anciennes auberges des chevaliers, dont celle des Français, des Auvergnats et des Provenciaux.
La jolie place centrale « de la Victoire » jouxte l’église Saint-Laurent, première église conventuelle de l’Ordre avant celle de Saint-Jean à La Valette. L’édifice actuel date du dix-septième siècle.
Au bout de la péninsule, le fort Saint-Ange étincelle à la lumière du soleil. Ses pierres blanches gardent la baie depuis au moins le treizième siècle. Touché par 69 obus lors de la Seconde guerre mondiale, il a été restauré et est loué depuis 1998 aux chevaliers de l’Ordre, qui ont ainsi fait leur retour sur l’île pour la première fois depuis 1798.
Au bord de la marina, où mouillent des yachts plus luxueux les uns que les autres, le Musée maritime vaut le coup d’œil. Il est évidemment d’abord destiné aux gens capables de se passionner pour l’histoire du moteur Diesel, mais intéressera aussi les amateurs de la grande Histoire. Malte étant une île, l’histoire du pays est intimement liée à la mer (et en plus, visiter un musée permet de se rafraîchir un peu).
Isla, en face, est moins jolie. Elle a été construite en 1551 par Claude de la Sengle, originaire d’Evreux, mais a été rasée à 70% pendant la Seconde guerre mondiale. Les bombardiers visaient ses docks. D’ailleurs, l’église Notre-Dame-des-Victoires, datant de 1743, a dû être entièrement reconstruite après avoir été bombardée en 1941.
Malgré tout ça, la ville mérité un petit détour, ne serait-ce que pour la vue sur La Valette et sur Birgu.
Même tarif pour Bormla, la troisième et plus jeune ville du trio. Remontant au dix-huitième siècle, elle s’est énormément développé dans la seconde moitié du vingtième autour de son port.
La remarquable église de la Miraculée-conception, qui donne sur le port, mérite le coup d’œil, ainsi que les remparts entourant la ville.
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