Jour 1 : Promenade dans Séoul et visite du Palais Gyeongbokgung

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Lundi 15 juin

A peine un an après ma visite de la Corée du Nord, j’ai profité d’une erreur de prix chez Alitalia pour passer de l’autre côté du mur – ou plutôt, de la zone démilitarisée – et découvrir Séoul pendant une semaine. En résumé : c’est un autre monde.

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Depuis l’aéroport, il me faut environ une heure en métro pour rejoindre l’appartement du couple chez qui je vais loger. Il s’agit d’adorables personnes âgées qui louent des chambres de leur appartement en bed&breakfast. Ils ne parlent quasiment pas anglais, mais heureusement pour moi, un de leurs amis est présent, qui a vécu vingt ans en France. Il peut donc faire office de traducteur.

Leur immeuble n’a pas été difficile à trouver : ils habitent au « Samsung Village ». En sortant du métro, il m’a suffit de lever les yeux pour trouver le logo…

Après m’être présenté et rafraîchi (après 18 heures de voyage, j’en ai bien besoin), je sors pour une première exploration urbaine, malgré ma fatigue.

Un kilomètre plus loin, quasiment à l’hypercentre, j’aperçois le Palais Gyeongbokgung, ma première visite.

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Ancienne capitale du royaume de Joseon (1392-1897), Séoul possède un patrimoine historique remarquable, qui a miraculeusement survécu (plus ou moins) jusqu’à nous, malgré les incendies, les invasions et les destructions opérées pendant des siècles, en particulier par le « frère ennemi » japonais.

Parmi ce patrimoine malmené, les cinq palais royaux font aujourd’hui le bonheur des touristes.

Le Palais Gyeongbokgung (« Palais du bonheur resplendissant ») est le principal des cinq grands palais construits sous la dynastie Joseon. Il a été érigé en 1394, lorsque le roi Taejo installa sa capitale à Séoul. Il comportait alors près de 500 bâtiments, ce qui en faisait une véritable « Cité interdite » coréenne.

L’ensemble a brûlé en 1592, puis a été abandonné et reconstruit entre 1865 et 1872. Symbole du pouvoir royal coréen, le palais fut une cible de choix pour les Japonais dans leur volonté d’éradication de la culture coréenne et d’humiliation du peuple. Ils détruisirent ou déplacèrent la plupart des bâtiments, n’en conservant qu’une dizaine, et construisirent le siège de leur gouvernement juste devant la salle du trône.

Aujourd’hui, le gouvernement tente de reconstruire petit à petit le palais, mais y’a du boulot…  Fin 2009, il a été estimé qu’environ 40% des structures existant avant l’occupation japonaise ont été restaurées ou reconstruites. Le projet de restauration est prévu pour durer au moins 20 ans.

On y entre par la gigantesque Porte des mutations brillantes, qui date de 1395 et donne sur une belle cour pavée.

En face, la salle du trône (1860) est le plus grand hall de bois ancien du pays. Tout autour, des pavillons étaient occupés par le gouvernement.

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Derrière, encerclé dans une autre enceinte de murailles, se trouvaient les appartements royaux, en face d’un joli bassin rempli de lotus. On peut aussi voir un grand hall de réception perché sur 48 colonnes, au-dessus d’un étang.

Sur le site du palais se trouve le Musée des traditions, sans doute très réussi – en tout cas, la muséographie est jolie – mais je suis bien trop fatigué pour m’arrêter sur les explications et en fait le tour au pas de charge.

 

Non long, à l’est du palais, se trouve le quartier très réputé d’Insa-Dong. Il s’agissait semble-t-il d’un endroit plein de vie, de petites tavernes et de restaurants traditionnels… Avant que les galeries d’art et les magasins de souvenirs ne prennent le relais.

Il est toujours agréable à parcourir, surtout les petites ruelles qui s’écartent de la rue principale, mais j’ai la même impression que lorsque je me suis promené dans les hutongs rénovés de Beijing : c’est sans doute plus propre, mais ça n’a plus vraiment d’âme.

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En parlant d’âme, justement, Séoul en a retrouvé un peu il y a quelques années en démolissant une voie surélevée : un ancien cours d’eau, le Cheonggyecheon est apparu. La ville a décidé d’en dégager les berges pour faire une superbe promenade serpentant entre les buildings. Une sorte de High Line minéral très agréable au cœur de l’une des plus grandes villes du monde.

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Au bout de la rivière, je redescend un peu vers l’ancien Hôtel de Ville (devenu une bibliothèque).

En poursuivant ma route – et en m’étonnant moi-même de ma résistance à la fatigue, puisque j’ai dormi 4 heures ces deux dernières nuit – j’arrive à la porte sud : Mandaemun.

Jusqu’au début du XXe, des remparts entouraient Séoul. Les Japonais les ont détruits pour faire place à de longues avenues, ne conservant que les quatre portes principales.

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Le jour commençant à tomber (tôt, il est 20h), je rentre à l’appartement où, à ma grande surprise, un copieux dîner m’attend, avec à la table deux jeunes filles chinoises qui repartent demain. C’est donc en guise d’adieu que nous buvons une bouteille de makgolli, un alcool très doux de riz fermenté. Alors que tout le monde s’installe devant un des fameux « drama » coréen, je vais enfin me coucher.

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