Jeudi 1er novembre
Je commence la journée par descendre à quelques pas de l’hôtel, au San Francisco Museum of Modern Arts. Beaucoup savent que l’art moderne me laisse souvent de marbre – et la Fontaine de Marcel Duchamps présentée là ne me fait pas crier au génie – mais la collection du musée se révèle particulièrement intéressante.
Mention spéciale à la salle consacrée aux Fauves, avec notamment les Femmes d’Alger, de Picasso et surtout deux tableaux de Matisse : la Femme au chapeau et surtout l’exceptionnelle Fille aux yeux verts, une de mes toiles préférées (ça fait un peu snob de dire que j’ai des toiles préférées, non ? En fait, j’y connais absolument rien en peinture, donc c’est surtout des coups de coeur). On trouve dans cette aîle pas mal de tableaux issus de la collection des Stein, que les Parisiens ont pu découvrir au Grand Palais l’année dernière, et un peu plus loin, d’intéressants collages de Ray Johnson et lithographies de Klee.
À l’étage, une partie du musée est consacrée au photographe japonais Naoya Hatakeyama, qui s’intéresse à l’impact de l’homme sur la nature. On voit aussi l’inverse, avec une salle sur sa ville natale, Rikuzentakata, rayée de la carte par le séisme et tsunami du 11 mars 2011.
A quelques rues de ce musée se trouve le Cartoon Arts Museum. Il n’est pas exceptionnel, avec peu de planches tirées de comics/mangas/BD connus (il est encore moins intéressant que le musée de la BD à Bruxelles, déjà pas folichon, c’est dire). Il y a néanmoins une exposition temporaire sur le Sketchtravel book (zieutez le site, il est beau et en français), un cahier passé pendant quatre ans de mains en mains, à l’initiative des illustrateurs Daisuke Tsutsumi et Gérald Guerlais, un Français. À chaque étape, un dessin, avec quelques signatures connues – le clou de l’expo étant le dessin signé Hayao Miyazaki. En écrivant ce billet, je me rends compte qu’il est disponible en ligne, donc vous pouvez également l’acheter (et me l’offrir).
Y’a aussi dans le musée quelques cellulos et storyboards provenant notamment de chez Disney.
Après cette matinée culture, un peu de marche ! Tout d’abord Chinatown. C’est la plus grosse du monde avec 120.000 habitants. C’est là qu’on été inventés les fameux « fortune cookies »…
Puis je vais voir Mob Hill et Russian Hill. Ces deux quartiers résidentiels très chics concentrent les rues les plus abruptes de la ville : jusqu’à 31° de dénivelé ! C’est là que circulent les fameux cable cars, puisque les attelages de chevaux n’arrivaient pas à y monter. Quant à moi, j’ai aussi quelques difficultés et m’attends à avoir des jambes de rugbyman à la fin de la semaine !
Direction ensuite Telegraph Hill et sa Coit Tower, qui offre une vue sur la baie et la ville. Le Golden Gate, comme souvent, est pris dans la brume… Pourtant, il fait beau partout ailleurs !
Descente par le quartier de North Beach, prisé jadis des Beatniks et hippies – la librairie City Lights où se réunissaient Kerouac et consorts est toujours là – puis arrivée dans le Financial district, avant retour à l’hôtel.
Dépenses du jour : 42 dollars