Mercredi 30 juillet
Après 3h de sommeil, j’ai un peu une tête de zombie ce matin, mais mes sens se réveilleront rapidement avec notre première visite, qui s’avérera être une des plus agréables du séjour.
Le Norbulingka (classé au patrimoine mondial de l’Unesco) a servi de palais d’été aux dalaï-lamas depuis le milieu du 18e siècle jusqu’au 17 mars 1959, date où le 14e d’entre-eux s’enfuit par la porte sud (qui n’était plus gardée).
Il pleut abondamment depuis ce matin, nous avons donc quasiment le site pour nous. Le palais étant entouré d’un superbe parc très fleuri, cela nous permet de goûter à la quiétude et la sérénité des lieux.
Il est possible de visiter trois bâtiments : le palais du 8e Dalaï-lama, qui avait fait construire le site, celui utilisé du 8e au 13e Dalaï-lama, et celui construit par le dernier.
C’est celui-là que j’ai trouvé le plus intéressant, puisqu’il nous en apprend un peu sur le personnage. Par exemple, à l’entrée du cabinet de travail est accrochée une peinture d’Alfredo Müller représentant trois chatons. Mignon, non ?
Il y a aussi des vieilles radio, car le Dalaï-lama aime réparer sur son temps libre de vieux postes de radio ou de télévision.
À part ça, les lieux sont quand même très fortement imprégnés de religion, avec de nombreuses statues et représentations de bouddhas. Le parc est lui super agréable et grand : à l’époque, le palais avait été construit à l’extérieur de la ville, ils avaient donc pu se faire plaisir sur l’espace.
C’est ensuite l’heure de déjeuner, une fois encore dans un excellent restaurant tibétain. En plus, ils ont du Red Bull (qui est plus riche en taurine ici que chez nous, parait-il).
Après le déjeuner, nous nous rendons au monastère de Sera. Situé à 5km au nord de la ville, c’est l’un des trois plus grands monastère du pays. Il a accueilli jusqu’à 10.000 moines, mais aujourd’hui ils ne sont plus que 300. Fondé en 1419, il est toujours en activité aujourd’hui mais un monastère de même nom a été refondé en exil, en Inde du Sud, à Bylakuppe.
Nous avons la chance d’assister à une séance de « battle théologique » entre des moines. L’un pose des questions, l’autre doit y répondre. Quand il trouve la réponse, il frappe sa main droite, qui représente le savoir, sur sa main gauche, qui représente l’ignorance. C’est très amusant à voir : certains font cela très sérieusement, d’autres rient ou discutent… Pendant l’heure et demi que dure la séance.
L’extérieur du temple est un bon exemple de la pauvreté qui règne au Tibet, en particulier au sein de la population autochtone. Ça se voit moins dans le centre de Lhassa, bien entretenu, même si on y croise aussi beaucoup de mendiants.
On fini la journée en allant sur un marché (le « vieux marché » qui a été délocalisé dans un bâtiment neuf et sans âme) pour acheter des souvenirs. La breloque et les bibelots attrape-poussière ne m’intéressent pas ; j’achète juste un t-shirt.
Ensuite, enfin, une sieste.
Puis un dîner dans une steak house, où je me fais un dément steak de yak. Mes compagnons vont ensuite boire un verre et je vais retrouver la jeune femme rencontrée hier. Un orage éclate au-dessus de la ville et nous accompagnera toute la soirée.
Sidérée! Une peinture d’Alfredo Müller à l’entrée du cabinet de travail du dalaï-lama!
C’est tout simplement gé-ni-al! Je prépare le catalogue complet de l’oeuvre de l’artiste et apprendre cela est un magnifique encouragement … qui m’interpelle aussi, bien sûr!
Inutile de vous dire que je suis d’une curiosité immense:
Est-ce une peinture ou une épreuve de l’eau-forte Les Trois chats éditée par Edmond Sagot en 1902?
Auriez-vous une photo?
Merci pour cette information introuvable et d’avance merci pour votre réponse
Bonjour,
Malheureusement, il est interdit de prendre des photos à l’intérieur du palais…
Par contre, je me souviens qu’il s’agit d’une peinture avec 3 chatons au bord d’un étang, qui regardent/jouent avec une grenouille. Il ne s’agit donc pas de l’oeuvre que vous citez.
Merci beaucoup de votre réponse! Comment avez-vous su qu’il s’agissait d’Alfredo Müller? Par un carton explicatif? Par la signature? Si oui, était-ce signé « Müller » ou « AlfredMüller »? J’ai conscience que ma question est bien précise…
Il n’y avait pas de carton explicatif.
Je suis retourné voir mon carnet de note, et j’ai noté que la signature était « A. Müller ». J’en ai déduit qu’il s’agissait d’Alfredo Müller…
Ce n’est pas du tout impossible. C’est en tout cas à creuser. S’il s’agit bien d’Alfredo Müller, la signature « A. Müller » date la peinture d’entre 1900 et 1915. Affaire à suivre! Merci encore!
C’est moi qui vous remercie, votre message m’a fait très plaisir 🙂