Jour 3 : Palais d’été et place Tian’anmen

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Samedi 26 juillet

Je n’ai vraiment aucune volonté. J’avais décidé de me lever très tôt aujourd’hui, mais c’est raté – je me suis couché trop tard hier.

Je voulais arriver tôt au Palais d’été afin de m’imprégner de l’atmosphère des lieux avant que les hordes de touristes arrivent, mais il est finalement près de 10h lorsque j’achète mon ticket.

La foule à l’entrée est si dense que j’en viens à envisager de tourner les talons. Après un moment d’hésitation, je décide de rester. Bonne décision : d’une part, l’endroit en vaut largement la peine, et en plus il m’arrivera plusieurs fois d’être quasiment seul, en m’écartant du circuit pris par l’ensemble des guides à mégaphones (que je ne peux déjà plus supporter, et nous n’en sommes qu’au troisième jour…).

L'entrée du Palais d'été.

L’entrée du Palais d’été.

Le Palais d’été a été construit en 1751 dans un parc déjà très populaire dans l’élite, qui estimait que c’était le top du top niveau Feng shui.

Il a été incendié en 1860 par les troupes franco-anglaises – un désastre dénoncé à l’époque par Victor Hugo – puis reconstruit et à nouveau malmené lors de la révolte des Boxers – une milice chinoise anti-occidentaux et anti-chrétiens soutenu par l’impératrice Cixi qui a échappé à tout contrôle et été matée par une force expéditionnaire de huit pays (en particulier la France et le Royaume-uni).

Aussi incroyable que cela puisse paraître, rien ici n’est naturel : la colline a été créée en creusant le lac de 220 hectares.

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Le site compte 3.000 édifices. Rassurez-vous, je ne vais pas tous les visiter.

Je file assez rapidement devant le palais de la Bienveillance et de la Longévité, salle de réception de l’impératrice, où s’agglutinent des centaines de personnes. Entre les stands de bouffe, de souvenirs, les touristes et les pédalos, j’ai un peu l’impression d’être à Disneyland, mais ça s’améliore en arrivant à la galerie Wenchang.

Quasiment déserte, elle présente une collection splendide d’objets représentant le nec plus ultra de 3000 ans d’empire : porcelaine, bronzes, sculptures et tablettes de jade, etc.

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Aaah, on respire.

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Je descends ensuite la berge du lac jusqu’au pont aux dix-sept arches, qui rejoint une île coiffée d’un temple (en rénovation). De là, je prends le bateau pour rejoindre le nord du lac.

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Il y a beaucoup à voir ici, en particulier un salon de thé en forme de bateau en marbre, créé par Cixi, ainsi que différents temples.

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Le palais des Nuages ordonnés est le bâtiment le plus important et le plus symbolique du site. Après une rude (à cause de la chaleur) et magnifique montée, on arrive au pavillon des Fragrances bouddhiques, qui jouit d’un sublime panorama sur le lac. Dommage qu’un voile de pollution soit omniprésent…

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En descendant de l’autre côté de la colline, là-aussi flanquée de temples, on arrive dans la rue de Suzhou. Souvenez-vous, je parlais de Disneyland tout à l’heure… La rue Suzhou est un canal flanqué de multiples échoppes de pacotille, où les eunuques du palais jouaient aux marchands et aux clients pour le bon plaisir des nobles, qui se faisaient ainsi leur dose de contact avec « le peuple ». Ah, décadence de fin d’empire…

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Je termine ma visite (y’a eu une ellipse, là) par le jardin de l’Harmonie vertueuse, un superbe théâtre d’une vingtaine de mètres de haut. Une petite groupe y joue des scénettes d’art chinois. Charmant.

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Mine de rien, il est maintenant 16h : ça fait plus de six heures que je suis ici ! Et j’en paye le prix en m’endormant, à peine assis dans le métro.

Par chance, la place Tian’anmen est à une dizaine d’arrêts, je peux donc me faire une sieste d’une vingtaine de minutes (les arrêts du métro pékinois sont espacés d’1,5 kilomètres en moyenne).

La place Tian’anmen est présentée comme la plus étendue du monde. J’ajouterai que c’est aussi la plus sécurisée ; avec obligation de scanner les sacs à l’entrée et des flics partout.

D’ailleurs, à peine arrivé, je vois un homme se faire interpeller par un, puis trois, puis six policiers. Ambiance !

La place est très importante dans l’histoire récente du pays, puisque c’est ici que Mao a proclamé la république populaire en 1949. C’est pour cela que son portrait est accroché à la porte de la Paix céleste, flanqué des phrases « Longue vie à la république populaire de Chine » et « Longue vie à l’union entre les peuples du monde ».

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La mégalomanie de cette [censuré] ne s’arrête pas là, puisqu’au centre de la place s’élève son mausolée. Il est possible de s’y rendre le matin de bonne heure ; je le ferai peut-être au dernier jour de mon voyage, si j’arrive à me lever suffisamment tôt (la queue se forme dès 7h).

[Paragraphe censuré]

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Le mausolée de Mao, où son (faux) corps est exposé.

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Puisqu’on est dans les crimes des dirigeants chinois, mentionnant aussi les 3.000 morts de la répression qui a frappé les étudiants qui occupaient cette place, en 1989, lors du printemps chinois. Un événement disparu de l’histoire officielle et de l’Internet chinois.

Justement, puisqu’on parle histoire, le Musée national se trouve à l’est de la place. Il renferme, parait-il, une collection exceptionnelle d’objets remontant jusqu’au paléolithique. Par contre, toute l’histoire récente a y été réécrite (si j’en crois le Routard) pour coller à l’histoire officielle.

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Côté ouest de la place de la place, le monument stalinien tendance années 1950 est le palais de l’Assemblée du peuple.

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Toujours à l’ouest, derrière le parlement, on peut voir l’opéra de Pékin, en forme d’oeuf sur le plat géant. Ou de symbole du Yin et du Yang.

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Au sud de la place s’élève la porte Qianmen, divisée en deux bâtiments distincts. Elle séparait la ville tartare, au nord, de la ville chinoise, au sud. L’enceinte de remparts qui traversait la ville à été détruite pour construire des avenues.

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Après avoir hésité à progresser plus avant, tant je suis claqué, je vais jeter un œil derrière la porte. Excellente surprise : il s’agit d’un quartier commerçant très animé et semble-t-il récemment réhabilité en gardant le style du début du 20ème siècle.

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Je profite d’être là pour m’attabler dans un restaurant un peu chic… Un peu trop chic, même, puisqu’après avoir fait une erreur dans ma commande (j’ai pris une trop grosse quantité), j’en ai eu pour 183 yuan. Mon précédent dîner m’avait coûté 28 yuan…

Cette fois, je rentre assez tôt à l’hôtel (20h) et vais au lieu assez rapidement, car mon réveil est réglé à 6h demain. Au programme : la Grande muraille.

Commentaires 3

  1. La révolte des Boxers n’est majoritairement pas considérée comme un mouvement anti-chrétiens (il faut arrêter d’écouter Christine Boutin), c’est surtout un mouvement anti-impérialiste hérité des guerres de l’opium…

    1. C’est un mouvement xénophobe qui a débuté par -entre autres- le meurtre de deux missionnaires allemand et a continué avec le massacre de 30.000 Chinois convertis et la mise à sac de nombreuses églises.

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