Jour 4 : La cité du Vatican

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Mardi 28 avril

Officiellement, je visite aujourd’hui mon 35e pays (36e en comptant la Transnistrie). Et il n’est qu’à quelques stations de métro de mon hôtel. Plus petit État du monde, la cité du Vatican a beaucoup à offrir au visiteur du passage, spirituellement ou artistiquement.

 

J’ai heureusement été prévoyant et réservé bien en avance mon billet pour les musées du Vatican. Heureusement, puisque quand j’y arrive, à 9h30, la file d’attente pour ceux qui n’ont pas de ticket est longue, très longue. Et il pleut toujours.

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Ces musées sont une véritable caverne d’Ali Baba, regroupant des dizaines de milliers de trésors accumulés depuis des siècles. De quoi faire dire aux mauvaises langues que « le Vatican est riche, ils pourraient résoudre la faim en Afrique. » Oui, bien sûr, ils vont faire une vente aux enchères de statues antiques.

Je n’ai ni le temps ni le courage de tout voir, mais la visite est tout de même chargée :
– Le Musée Chiaramonti, une galerie de bustes et statues antiques. La plus célèbre est sûrement la Gravida, dont une copie était installée dans le cabinet de Freud. Ce bas-relief, rendu célèbre par une nouvelle de Wilhelm Jensen, a joué un rôle sur la réflexion de Freud sur l’importance des rêves dans la psychanalyse.

Gravida, "celle qui marche"

Gravida, « celle qui marche »


– Le Museo Pio Clementino, dont la cour intérieur est le premier ensemble de sculptures classiques des collections pontificales .

– Le Museo Gregoriano Egizio, consacré à l’Egypte, avec aussi quelques pièces assyriennes. Quelques jolies pièces, mais rien de transcendant…

Ma visite continue avec la galerie des cartes géographiques, qui sur 120 mètres de long comporte une quarantaine de peintures représentant les différentes régions de l’Italie moderne (c’est à dire, celle des années 1850). Viennent ensuite quatre salles peintes par Raphaël.

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– Le musée d’art contemporain. Dans les années 1970, les autorités vaticanes se sont dit qu’elles s’étaient un peu trop coupées du monde de l’art et qu’il serait bien de réunir quelques œuvres du XXe siècle. Ainsi est née cette magnifique collection.

Histoire de montrer qu’ils ne rigolent pas et que la valeur d’un musée n’attend pas le nombre des années, la première salle contient un Penseur de Rodin et la seconde une Pietà de Van Gogh. Je découvre, juste à côté, la Sainte Jeanne d’Arc d’Odilon Redon.

Ensuite, une trentaine de salles s’enchaînent, avec pas mal de Matisse, du Chagall, Klee, Otto Dix, Dalí, Kandinsky, Weber… Des pièces exceptionnelles qui s’admirent dans des conditions optimales, puisque les salles sont absolument désertes (mais vraiment, je n’exagère pas). La raison : un couloir qui les traverse mène directement à la chapelle Sixtine.

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D’un côté, tant mieux pour moi, je peux passer le temps que je veux ici, mais cette façon de « consommer » le musée m’énerve. C’est l’équivalent, chez nous, de ceux qui visitent le Louvre (ie la Joconde) en 30 minutes…

La conséquence de tout ça, c’est que la chapelle Sixtine ressemble à un champs de foire. Entouré de Cerbères hurlant « NO PHOTO » et « SILENCE PLEASE » (parfois, ils se télescopent), il faut essayer de trouver un coin où s’arrêter pour lever la tête.

Et là, la magie opère.

Je ne sais pas s’il est possible de comprendre ce qu’est le génie sans avoir contemplé cette œuvre de Michel-Ange.

Tout parait évidemment plus terne en sortant de la chapelle Sixtine, mais je continue encore un peu ma visite. La Pinacothèque est fermée, je conclue donc par le Museo Pio Christiano, où sont exposées des inscriptions retrouvées dans les catacombes… Les plus anciens écrits chrétiens.

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Après être sorti des musées, je me rends sur la gigantesque place Saint-Pierre. Sur le chemin, je craque et achète un parapluie.

La place fait 198 mètres sur 148 mètres.

Or, la file file d’attente pour entrer dans la basilique en fait quasiment le tour. Je vous laisse calculer.

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Après quelques photos, alors que je m’apprête à partir, un type vient tenter de me vendre une visite guidée. Je l’éconduis, mais il m’apprends que la basilique sera fermée demain matin, puisque le pape tient chaque mercredi son audience générale. Flûte, j’avais oublié.

 

Je fais donc la queue.

 

90 minutes, six averses et quatre tentatives repoussées de gens qui essayent de gruger la file (deux fois des Français, deux fois des Chinois… Ah, les clichés…), j’entre enfin dans le monument.

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Grandiose, c’est le mot. C’était aussi le but de la construction, dans un contexte de contre-réforme.

À gauche, la Pietà de Michel-Ange, superbe œuvre de jeunesse.

 

Pendant ma visite de la cathédrale, les cieux s’ouvrent et des trombes d’eau s’abattent sur la place. Noé monte dans son arche et les malheureux qui attendaient pour entrer partent se protéger. J’imagine Jupiter sur son nuage rire et lancer « who’s your god now? » (oui, les dieux parlent anglais).

Je prends un ticket pour la coupole et commence l’ascension. 500 marches plus haut, me voilà à 136 mètres au-dessus de la place, ce qui me permet d’embrasser du regard l’ensemble du Vatican. Par beau temps, la vue sur Rome doit être splendide, mais là, elle est un peu bouchée…

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En redescendant, je refais un tour de la basilique, puis traverse la place Saint-Pierre jusqu’au Château Saint-Ange, une ancienne forteresse puis prison, transformée au Moyen-Âge en palais pour les papes.

Il est près de 19h, le monument est donc en train de fermer, dommage. Comme souvent lors de mes voyages, quelqu’un m’interroge sur mon origine. En l’occurrence le gardien, qui me prend pour un Italien. Quand je lui dit que je suis Breton, il éclate de rire. « Un Breton très mélangé ! » Euh, non, pas de mémoire d’homme. « Je vois de l’Italiano-Roumain et un peu de Franc en toi », me dit-il. C’est précis.

Faudrait que je fasse un test ADN pour vérifier ça, ça pourrait être amusant. « Moi, j’ai des ancêtres germaniques d’il y a 1400 ans », me dit-il.

Je m’arrête sur la place Farnese, où se trouve l’ambassade de France, puis met un point à cette riche journée.

 

Commentaires 2

  1. As tu pu voir le magnifique escalier des musées du Vatican? Nous non car on s’est faufilé derrière un groupe pour aller directement à la basilique et éviter de faire la queue. Je n’ai jamais vu autant de touristes, ça gâche un peu le plaisir. Et aussi ces perches à selfy!

    1. Oui, j’ai vu l’escalier car je suis ressorti pour aller à la basilique, je n’ai pas pensé à gruger comme vous 😀
      Les perches à selfie, c’est une plaie… Bon, au moins on peut se moquer des gens qui les utilisent et ont l’air stupide 🙂

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