C’est l’attraction n°1 au Nicaragua pour les amateurs de sports extrêmes : descendre à toute berzingue (le record est à 90km/h) la pente d’un volcan actif, sur une planche de bois. Sensations fortes garanties.
L’idée est à la fois stupide et géniale : forcément, elle vient d’un Français. En 2001, le cascadeur Eric Barone eu l’idée de descendre la pente du Cerro Negro, un volcan de cendre situé au nord du Nicaragua, en VTT. Après plusieurs tentatives infructueuses, il est entré dans le Guinness des records en atteignant les 130 km/h lors d’une descente réussie. Cet exploit a ensuite inspiré un Australien qui a décidé d’en faire un business, en remplaçant le VTT par une planche de sa confection. C’est, depuis, un passage presque obligé pour les touristes visitant Léon.
Le volcan Cerro Negro est le plus jeune du Nicaragua et l’un des sept actifs du pays. Il est apparu en 1850 et a depuis connu 23 éruptions, ce qui en fait le volcan le plus actif du pays. Sa dernière éruption, pas très importante, a eu lieu en 1999 et les scientifiques s’attendent à ce que la prochaine soit prochaine, et bien plus forte. Dans la région se trouvent cinq des sept volcans actifs du Nicaragua (les deux autres sont près de Managua et à Ometepe) ; ils font partie de la ceinture de feu qui traverse l’Amérique centrale.
Je réalise cette excursion depuis Granada, ce qui est inhabituel et très cher : 100 dollars, rapide visite de Léon inclue. La plupart des touristes le font directement depuis Léon (pour 25 dollars) et poursuivent ensuite vers les plages de Las Piñales. Après trois heures de route depuis Granada et 15 kilomètres de piste, nous (mon chauffeur, mon guide et moi) arrivons au pied du volcan, où je récupère mon matériel : une planche, une tenue de protection, des gants et des lunettes. « Pas de casque ? » Pas de casque.
Nous partons ensuite à l’assaut du volcan, avec une petite heure d’ascension jusqu’au sommet du cratère principal, à 728 mètres. La vue sur la région y est superbe, malgré le temps couvert, avec le Pacifique d’un côté et une dizaine de volcans à portée de regard.
Quelques instructions succinctes (« tu te mets sur la planche et tu essayes de ne pas tomber »), deux ou trois règles de sécurité (« si tu tombes, protège ta tête »), et c’est parti. Avec un peu d’appréhension (car c’est quand même TRÈS haut), mais c’est parti quand même.
Si les instructions sont simples, la mise en pratique l’est moins et j’ai tendance sur le début de la descente à virer à gauche, je manque de partir en roulé-boulé plusieurs fois, et je finis par m’arrêter, avec ma planche à moitié enterrée. Au redémarrage, ça va mieux et je dévale les quelques centaines de mètres en quelques dizaines de secondes, en avalant deux kilos de poussière au passage.
Une fois en bas, je suis plutôt content de mon expérience, mais je me dis qu’une seconde tentative, maintenant que je maîtrise un peu plus la bête, serait sûrement plus intéressante. Mais nous ne sommes pas à la montagne : il n’y a pas de télésiège et nous n’avons ni le temps ni l’envie de nous retaper la montée sous une chaleur torride.
Du coup, je me contente de rechercher un lavabo pour me débarbouiller. J’ai de la cendre absolument partout, elle s’est faufilée sous tous les vêtements (pour vous donner une idée, j’ai retrouvé de la cendre sous la coque de mon iPhone, qui était pourtant rangé dans mon sac à dos). Une rapide toilette accomplie, nous prenons la route de Léon, jeter un œil à sa fameuse cathédrale classée à l’Unesco.
Organisé par Nahual Tours à Granada
100 dollars (avec la visite de Léon)
6 décembre 2017