La capitale de la Slovaquie, jolie et à taille humaine, se visite facilement en une journée, avec une bière pas chère pour tenir le coup.
Le jour du 14 juillet, je ne reste pas dans mon lit douillet mais me lève aux aurores pour me rendre une fois de plus à l’aéroport. Cette fois, c’est en Slovaquie que je me rends, plus précisément à Bratislava. Pourquoi cette destination ? Tout simplement car c’est la seule dont les tarifs étaient corrects pour ce pont de quatre jours.
Il est facile de se rentre dans le centre de Bratislava depuis l’aéroport : le bus 61 mène à la gare centrale en une trentaine de minutes (avec un ticket à 0,90€).
Sous un ciel bas et gris et dans un vent désagréable (ce temps pourri qui dure frappe décidément toute l’Europe), je vais ensuite à pied déposer mon seul à l’auberge de jeunesse The Wild Elephant, une adresse extrêmement bien placée, à la bonne ambiance, et pas chère (12€ la nuit).
Bratislava est, avec ses 415.000 habitants, la plus grande ville de la Slovaquie et le siège de toutes ses institutions depuis l’éclatement de la Tchécoslovaquie, en 1993. Ville au passé agité, elle a été traditionnellement influencée par plusieurs nationalités (Autrichiens, Hongrois, Slovaques…), ce qui en fait une ville d’art et d’histoire. Mes premiers pas me donnent l’impression d’être dans un petit Prague.
Après avoir posé mon sac à l’auberge, je vais déjeuner au Slovak Pub, véritable institution. Au menu : soupe à l’oignon dans une boule de pain et le plat national bryndzové halušky (quenelles de pommes de terre au fromage de brebis bryndza et bacon). Un délice. Malgré la présence de ce restaurant dans tous les guides touristiques, il garde des prix tout à fait corrects (genre la pinte de bière maison à 1,90€)
Ma promenade commence sur la place Hodžovo námestie, où se trouve le palais présidentiel.
Le mémorial du soulèvement national slovaque (SNP) contre l’occupant nazi, en 1944, est situé dans ce quartier. Il rend hommage aux résistants qui se sont levés contre l’atrocité… Avant de se faire écraser par les vert-de-gris : les troupes alliées ne sont arrivées en Slovaquie qu’en 1945, bien trop tard pour aider les résistants. Ceux-ci ont toutefois une place très importante dans l’identité nationale slovaque et des statues leur rendant hommage sont présentes dans chaque ville.
Je descend ensuite vers l’hypercentre, en m’arrêtant tout d’abord dans l’église franciscaine Kostol Zvestovania. Non loin se trouve le Palais primatial, un palais néoclassique de la fin du XVIIIe siècle, qui abrite aujourd’hui la mairie. Il est très beau, et il est possible de le visiter, mais je le déconseille : c’est « cher » (façon de parler, ça coûte 3€) pour les quelques salles qu’il y a à voir.
Par contre, juste à côté se dresse l’ancien Hôtel de Ville. Ce superbe édifice est le plus vieux bâtiment civil de la ville (1325) et a donc absorbé au fil des siècles des influences architecturales diverses, ce qui en fait aujourd’hui une mosaïque de styles, jusqu’aux arcades renaissances de son intérieur. Le musée de la ville (5€) est extrêmement complet et la vue depuis le beffroi de 1734 est splendide. A ne pas manquer !
La place principale, Hlavné námestie, est très animée, avec une forte présence française en ce 14 juillet : musique, démonstration de pétanque, barbe à papa… (edit : l’ambassade de France est aussi installée sur cette place. J’y repasserai le lendemain : après la tragédie de Nice, des fleurs et des bougies y auront été déposées).
La place est célèbre pour ses statues : un amoureux transi en haut de forme (qui a vraiment existé), un soldat napoléonien, un égoutier qui aime regarder sous les jupes des femmes…
Ma route me conduit ensuite à la cathédrale Saint-Martin, construite aux XIVe et XVe siècles dans un style principalement gothique. C’est le plus grand édifice de la ville, avec une hauteur de 85 mètres. Elle a été l’église du couronnement des souverains de Hongrie.
Malheureusement, l’édifice est menacé depuis la construction d’une rocade autoroutière à quelques mètres de son porche : les vibrations du trafic fragilisent sa structure. Cette rocade mène au pont en forme d’Ovni, dont je vous parlerai plus bas. Devant l’église, une école d’art folklorique fait quelques animations.
Je remonte ensuite la rue la plus vieille de Bratislava, Kapitulská str., puis la plus étroite, Baštova str., pour arriver à la porte Michel.
Il s’agit de la seule porte encore debout parmi les quatre qui coiffaient les fortifications de la ville. Construite au XIVe siècle (mais rénovée plus tard en style baroque), elle mesure 51 mètres. Il est possible d’y monter, mais la vue n’est pas terrible.
Je me motive ensuite pour aller jusqu’au château de Bratislava.
Situé dans les hauteurs d’une colline dominant le Danube et habitée depuis l’âge de pierre, il vit sa construction débuter au Xe siècle et fut maintes fois transformé, jusqu’à son bombardement par les troupes napoléoniennes en 1809. Il tomba en ruine et fut reconstruit dans les années 1950-1960 à l’identique.
Ses quatre tours latérales sont considérées comme le symbole de la ville et il est actuellement représenté sur les pièces slovaques de 10, 20 et 50 cents d’euro.
Les échos que j’en ai eu déconseillent la visite, trop chère (7€) et peu intéressante – beaucoup de pièces sont vides. Par contre, ça vaut tout de même le coup de s’y rendre pour les alentours, lieu sympa de promenade, et pour la vue sur Bratislava et sur le pont UFO, qui a un léger air de la Guerre des mondes.
Je redescend de l’autre côté du château pour m’engager sur l’agréable promenade Hviezdoslav (en m’achetant une glace, tant qu’à faire) jusqu’à l’ancien théâtre national, construit entre 1884 et 1886.
D’ici, le mieux est de marcher directement jusqu’à l’église Sainte-Elisabeth, surnommée Eglise bleue. Cet édifice Art nouveau (caractéristique de la sécession hongroise) construit au début du XXe siècle paraît tout droit sorti d’un parc Disneyland.
Les fidèles de ce blog savent que j’ai un faible pour l’architecture socialiste. Or, on le sait peu, occupé que l’on est à parler de « petit Prague », mais Bratislava a aussi quelques perles héritées de l’URSS. J’ai fait un petit détour pour en voir quelques unes. Tout cela est détaillé dans un article dédié : le top 10 des bâtiments soviétiques de Bratislava.
Retour au niveau du pont Most SNP (Pont du soulèvement national slovaque), qui enjambe le Danube. Long de 430 mètres, il a été construit entre 1967 et 1973.
Son pilier a, pour une raison obscure, la forme d’une soucoupe volante, d’où le fait que le pont soit surnomme Most UFO. L’observatoire situé à 95 mètres de haut offre une superbe vue sur la vieille ville et, de ce côté du fleuve, sur les nouveaux quartiers créés par les soviétiques.
Un restaurant est situé dans la soucoupe : la vue y est exceptionnelle, mais de ce que j’ai lu, la nourriture y est pas terrible et hors de prix. Je m’y suis posé pour boire un verre et, effectivement, les prix des cocktails sont au niveau des bars branchés parisiens. Sachant que l’ascenseur pour y monter est déjà à 7,40€, ça fait cher le verre.
Je redescends et rentre ensuite tranquillement à l’hôtel, en profitant de la ville qui commence à s’animer pour la soirée. Personnellement, après ces 20 kilomètres de marche (d’après mon téléphone), je vais plutôt rester à l’auberge.