Dimanche 29 septembre Après une très longue nuit de sommeil, je me lève à 11h pour un événement important : le dernier jour du tournoi de sumo de septembre, à Tokyo. Les grands tournois de sumo se tiennent six fois dans l’année (les mois impairs) et se déroulent durant une période de 15 jours. En […]
Dimanche 29 septembre
Après une très longue nuit de sommeil, je me lève à 11h pour un événement important : le dernier jour du tournoi de sumo de septembre, à Tokyo.
Les grands tournois de sumo se tiennent six fois dans l’année (les mois impairs) et se déroulent durant une période de 15 jours. En janvier, mai et septembre à Tokyo, en mars à Osaka, en juillet à Nagoya et en Novembre à Fukuoka. Le tournoi de septembre est le plus important. Coup de chance : il se termine aujourd’hui, et j’ai réussi à avoir un ticket (Minirop reste à l’hôtel) en le réservant dès l’ouverture des prévente, le 4 août. Les combats s’étalent de 8h à 18h, avec les plus importants en fin de journée.
Avant d’y aller, je fais donc un détour par le Tokyo Skytree, à 15 minutes de marche de l’hôtel.
La tour et la flamme Asahi, de jour. En fait, la flamme aurait dû être debout, mais la réglementation ne l’avait pas autorisé, à l’époque de la construction du bâtiment.
Inaugurée en 2011 après 3 ans de travaux, cette tour de radiodiffusion est, avec ses 634 mètres de haut, la deuxième plus haute structure humaine après la Burj Khalifa, à Dubaï. Il est possible de monter à 450 mètres de hauteur (pour 3.000 yens), mais faute de temps, je ne le ferai pas aujourd’hui.
A la place, je me promène à son pied, où on trouve un centre commercial. Une troupe d’acrobates y fait ce matin un spectacle.
D’abord lui, qui jetait ce pot en terre cuite en l’air avant de le rattraper avec sa tête….
Puis lui, qui a empilé des chaises avant de faire des acrobaties dessus.
Les enfants, ne faites pas ça chez vous.
A 30 minute de là se trouve le Ryoguku Kokugikan, le stade de sumo, une arène à l’architecture hideuse dont les Japonais ont le secret.
L’intérieur est divisé en deux niveaux : au rez-de-chaussée, les box n’ont que des coussins, ils sont donc de facto réservés aux Japonais, seul peuple (avec les indiens d’Amérique peut-être) à pouvoir rester assis par terre pendant des heures sans se choper des crampes. Ces box sont par ailleurs très chers (110 euros la place) et nécessitent de les réserver en entier.
Au balcon, il y a par contre des sièges. C’est là que je suis placé, avec mon billet à 59 euros.
J’arrive vers 14h, à la fin des matchs des sumotoris non-classés. L’arène est encore bien vide, elle se remplira au fur et à mesure de l’après-midi, avec l’arrivée des meilleurs combattants. L’avantage, c’est que puisqu’il n’y a pas grand monde, je peux m’installer au premier rang (pour être honnête, c’est juste que j’avais pas compris où j’étais placé) et bien profiter des combats.
Le principe du sumo est simple : le combat se termine lorsque toute partie du corps d’un lutteur touche le sol ou lorsqu’il met un pied hors du cercle de combat, qui fait 4,55 mètres de diamètre. 82 prises sont autorisées. L’arbitre (le gyôji), portant le couvre-chef des nobles et une robe colorée, se tient sur le dohyô (l’arène) en tenant un éventail marquant le début et la fin du combat.
Entre chaque combat, le dohyō est remis en état.
Après les lutteurs non classés arrivent ceux de la division la plus basse. A leur arrivée, une petite cérémonie est organisée sur l’arène.
En attendant les combats des divisions les plus élevées, je vais me promener un peu dans le stade, très animé. On y trouve un musée du sumo, des stands de souvenirs, de la restauration… Il est aussi possible de se poster à « l’entrée des artistes » pour voir arriver les combattants et leur lancer des encouragements.
Un petit temple à l’extérieur du stade.
L’arrivée d’un sumo. « Ganbatte kudasai » (« Faites de votre mieux ! »), peut-on entendre ça et là.
J’expérimente le chankonabe, plat traditionnel des sumos, avant de remonter à ma place.
C’est l’heure de la cérémonie d’arrivée des Makuuchi Rikishi et des grands champions Yokozuna, les sumos les plus gradés et les stars du championnat.
Le stade s’est bien rempli, et je suis relégué à ma place prévue, en plein milieu d’une classe de collégiens.
Et là, le public devient fou ! Il crie, soutien ses champions, retient son souffle, laisse éclater sa joie. Une folle ambiance ! Moi, j’ai pas trop compris tous les enjeux, et le rythme des matchs m’apparaît parfois ennuyeux : des lutteurs qui se dévisagent pendant 3 minutes avant un combat de 15 secondes… Ceci dit, vu le niveau des sumos en cette fin de journée, rares sont les combats qui me semblent inintéressants.
Vous noterez que c’est le sumo que j’ai en photo plus haut, à son arrivée au stade.
Le tournoi est remporté par un certain Hakuhō Shō, un Mongol né en 1985. Il est devenu en 2007 le 69e Yokozuna. C’est le rang le plus élevé que peut atteindre un lutteur sumo. Une fois promu, le yokozuna ne peut plus perdre son titre, mais on attend de lui qu’il prenne sa retraite s’il ne peut plus obtenir des résultats dignes de son rang.
Voilà le dernier match d’Hakuhō (oui, c’est rapide) :
Et une partie des nombreux trophées qu’il a reçu ce soir :
L’hymne national japonais, durant la cérémonie de fin de tournoi (filmé n’importe comment, mais j’ai essayé d’être discret par respect pour les Japonais) :
Après le tournoi, je retourne à l’hôtel (où ce loir de Minirop a dormi toute la journée) et nous allons nous promener dans Asakusa, voir le fameux temple Senso-ji. Il est précédé de deux portes monumentales, la porte de Kaminarimon et celle d’Hozomon, et d’une allée bordée de boutiques (fermées à cette heure-ci) d’artisanat et de souvenirs.
A gauche du temple, on trouve la pagode de cinq étages, dont je vous avait déjà parlé en 2009 : avec ses 54 mètres, elle partage le titre de pagode la plus haute du Japon avec une autre de Kyoto.
L’une des deux pagodes les plus hautes du Japon, et au fond, le Tokyo Skytree.
Après le dîner, nous rentrons à l’hôtel et discutons autour d’un verre avec les autres voyageurs de l’auberge. Il fait encore chaud, ils n’ont donc pas sorti les kotatsu, mais c’est sympa quand même !