Apparue sur les cartes en 1420, à l’époque de la principauté de Moldavie, Chișinău n’est alors qu’un village comme un autre – moins important par exemple qu’Orhei ou Tighina. Passée au fil des siècles sous le contrôle de l’Empire ottoman puis de l’Empire russe, elle prend progressivement de l’importance avant de devenir en 1917 la capitale de l’éphémère République démocratique moldave, qui sera un an plus tard englobée dans le Royaume de Roumanie.
Située sur la ligne de partition du pacte germano-soviétique, Chișinău a gravement souffert de la seconde guerre mondiale. D’abord avec l’arrivée de l’armée rouge, le 28 juin 1940, puis par l’opération Barbarossa en 1941, qui s’est traduite par d’intenses bombardements allemands sur une ville déjà gravement touchée par un tremblement de terre le 10 novembre 1940. Trois ans plus tard, elle souffre à nouveau lors de l’offensive de Jassy–Kishinev, qui voit les soviétiques détruire les forces de l’axe dans la région.
Or, sous l’effet de l’industrialisation planifiée et des déplacements de population orchestrés par les soviétiques, la population de la ville progresse fortement. Des milliers d’appartements sont construits dans le plus pur style stalinien avec comme mot d’ordre « construire bien, vite et pas cher ».
En plus des logements apparaissent des bâtiments emblématiques comme le centre commercial UNIC (toujours l’un des plus grands du pays), les bâtiments du Parlement, du Gouvernement ou de la Présidence, le cirque de Chisinau, ou des hôtels célèbres comme Cosmos, l’Hôtel National ou l’Hôtel Chisinau.
Aujourd’hui, face à des impératifs politiques, économiques et sociaux importants, Chisinau n’a ni l’envie ni les moyens de conserver cet encombrant patrimoine qui, un peu partout tombe en ruine. Un problème encore plus criant pour les bâtiments des XIXe et XXe siècles, victimes d’une indifférence importante des autorités (lire cet intéressant article de Moldavie.fr).