Jour 1 : De Beijing à Lhassa (Tibet)

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Lundi 28 juillet

Longue journée pas très intéressante, sauf sur la fin – comme à peu près toutes les journées de « voyage ».

4h : Réveil
4h20 : Taxi pour l’aéroport (prix : 96RMB)
5h : Rencontre avec Gareth, le fondateur de l’agence Young Pioneer Tours. La société promet des « voyages organisés pour les gens qui n’aiment pas les voyages organisés » et des séjours « là où votre mère préférerait que vous n’alliez pas ». YPT est surtout spécialisé dans les pays de l’ex-URSS et la Corée du Nord. C’est d’ailleurs avec eux que j’irai là-bas dans quelques jours.

Pour ce voyage, nous serons… cinq. Pas mal pour un séjour organisé ! On est loin des bus remplis de seniors ! Il y a donc Gareth, une baroudeuse neo-zélandaise (Samm), un étudiant de Chicago (Ben), un Vietnamien (Vu) et moi.

5h30 : Bière (c’était le seul truc abordable dans le seul café ouvert à l’aéroport)

7h : Embarquement pour Lhassa, via Chongqin (une ville dont je n’avais jamais entendu parler mais qui a l’air très grande). Nous voyageons sur China Southern : les sièges sont confortables et y’a de la place pour les jambes, mais la nourriture laisse à désirer.

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Je suis plutôt aventurier dans ce domaine et teste tout, mais là ils nous ont servi un truc orange absolument infect. Vraiment. Genre une espace de polenta qu’on aurait bourré de produits chimiques pour lui donner un goût de… Euh… Je sais même pas. « Je crois que c’est censé être de la viande, ils en foutent partout », explique Gareth.

On approche...

On approche…

15h : Arrivée à l’aéroport de Lhassa. Il ne fait dès lors plus aucun doute qu’on est en pays occupé. Plusieurs indices me font dire ça : la DCA placée en bout de piste, l’avion de chasse qui atterri juste après nous, les soldats armés de fusils mitrailleurs partout dans l’aéroport (j’en avais pas vu autant depuis l’Egypte – et à mon avis, leurs armes sont chargées, contrairement à nos soldats qui font le show pour le plan Vigipirate), le mirador avec gardes armés à l’entrée de l’aéroport…

On arrive...

On arrive…

On est arrivé, voilà l'aéroport de Lhassa.

On est arrivé, voilà l’aéroport de Lhassa.

Un aéroport bien gardé...

Un aéroport bien gardé…

Autre chose marquante (plus joyeuse) : le ciel est d’un bleu azur et la température parfaite (16° annoncés, mais ça me semble être plus élevé). Le soleil tape extrêmement fort : nous sommes à 3650 mètres d’altitude.

Nous faisons la connaissance de Phuntsok, qui sera notre guide tibétain pour la semaine, et nous dirigeons vers Lhassa. La ville se trouve à une soixantaine de kilomètres de l’aéroport, soit une heure de route. Ça nous permet de voir un peu la vie des champs : l’agriculture est, avec le tourisme, la seule activité économique du Tibet.

Sur la route de Lhassa

Sur la route de Lhassa

L’accès à la ville est bloqué par un checkpoint, où nous devons montrer nos passeports et nos permis de visite. Idem pour notre chauffeur et notre guide, qui doivent disposer d’un permis : les Tibétains ne peuvent pas se déplacer librement, seuls les Chinois (l’ethnie majoritaire Han) peuvent le faire.

C’est le premier exemple d’un véritable apartheid mené par les Chinois sur les Tibétains. J’en verrai d’autres dans mon séjour…

Pour résumer, le Tibet a toujours été un État autonome, tout en n’ayant jamais été indépendant. Ils faisaient leur vie dans leur coin, le Dalaï-Lama possédait le pouvoir religieux et politique et tout allait bien (à part qu’une grande partie des Tibétains étaient quasiment des esclaves et qu’il n’y avait pas la moindre once de démocratie dans le système).

En 1959, la Chine a envahi le territoire et en a pris le contrôle. Le gouvernement tibétain s’est alors exilé en Inde. Depuis, la Chine incite les Hans à coloniser le pays (ils arrivent à raison de « 5 à 6 trains par jour », dit le guide), à se marier avec des Tibétaines (mais c’est peu fréquent, car les Hans sont évidemment très mal vus) et leur réserve les meilleurs postes. Ainsi, un Tibétain peut devenir policier, mais ne fera jamais autre chose que la circulation.

Notre hôtel se trouve dans la vieille ville. Le Tashitakge (c’est son nom) est vraiment chouette, avec une déco intérieur typique et un personnel adorable. Personnel tibétain, je précise.

Ma chambre (avec un grand lit, merci Phuntsok !).

Ma chambre (avec un grand lit, merci Phuntsok !).

La vue depuis la terrasse sur le toit de l'hôtel.

La vue depuis la terrasse sur le toit de l’hôtel.

Après un peu de repos et un débarbouillage, nous allons dîner dans la ville-ville, qui est superbe. C’est un festival de senteurs et de couleurs. Beaucoup de moines, d’artisans qui travaillent devant leur boutique… Pour être honnête, en entrant dans Lhassa (400.000 habitants), j’ai tiré la tronche : c’était moche. Il s’agissait en fait de la « nouvelle ville », qui ressemble à n’importe quelle ville chinoise.

Mais la vieille ville, c’est le Lhassa que j’imaginais depuis que j’ai lu Tintin au Tibet !

OLYMPUS DIGITAL CAMERA OLYMPUS DIGITAL CAMERA OLYMPUS DIGITAL CAMERA OLYMPUS DIGITAL CAMERA OLYMPUS DIGITAL CAMERANotre dîner est l’occasion de tester plein de spécialités locales.
Dans les liquides :
– le thé au lait, délicieuse boisson nationale
– le thé au beurre : concrètement, du beurre fondu. « J’ai l’impression de boire du cholestérol », à résumé Sam. J’aurais pas dit mieux
– la Barley Beer : une sorte de mix entre la bière et le cidre, mais sans bulle. Une sorte de jus alcoolisé, en somme.
– le « Dry Wine » (?) : j’ai été le seul à trouver ça bon, mais à 40° (au moins), j’en boirai pas des litres.

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Côté solide :
– les « momo », des sortes de raviolis (ou gyoza) délicieux, en particulier ceux au yak
– un burger au yak, plutôt bon (le yak, pas le burger).
– un fromage tibétain dont je ne connais pas le nom, mais qui ressemblait à un excellent Comté.

Après ça, nous refaisons une promenade dans la vieille ville, encore plus belle maintenant que la nuit est tombée. Un paradis pour les photographes, et même pour les gens comme moi qui n’y connaissent rien à la photo.

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Un homme qui se traîne par terre pour prier.

Un homme qui se traîne par terre pour prier.

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Et enfin, après cette très longue journée, je peux me coucher… Dans une chambre avec une couette et une température normale. Un bonheur après les nuits pékinoises à 25°.

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