Autre lieu, autre climat, autre atmosphère : le parc d’Amboseli, dans le sud est, nous offre un paysage de marécages et de savane.
Jeudi 14 janvier
Rebelote ce matin : comme hier, réveil à 5h45 pour prendre la route. 345 kilomètres, sept heures de trajet. Se déplacer au Kenya est vraiment une plaie. Il y a bien d’autres choses à faire dans les environs de Naivasha (le parc d’Hell’s Gate, qui a inspiré les décors du Roi lion, le lac Nakuru et ses millions de flamands roses, le Longonot à escalader, etc.), mais notre séjour au Kenya est bien trop court.
Heureusement, il n’y a cette fois pas de piste, les vertèbres ont donc moins de secousses à supporter et je peux potasser le Routard et écrire sans attraper mal au crâne. En plus, cette fois encore, il y a des choses sympa à voir sur les bas-côtés.
Seul moment vraiment relou auquel nous n’avons pas pu couper : la traversée de Nairobi, dans les embouteillages et la pollution.
Passé la capitale, au fur et à mesure que nous approchons du parc d’Amboseli, le relief change et s’aplanit. Il fait aussi bien plus chaud, les véhicules soulèvent des volutes de poussière et le sol s’est paré d’une une teinte ocre.
Surprise en arrivant au camp : le niveau de confort a encore monté d’un cran ! Le lieu est splendide, notre lodge est très agréablement aménagée, les infrastructures sont bonnes et le restaurant excellent. En résume, je valide le choix de Sentrim (ils ne m’ont pas payé pour cette pub).
Après notre installation, nous nous rendons au parc pour un safari de fin de journée.
Le parc d’Amboseli est bien plus petit que Masaï Mara, puisqu’il ne fait « que » 390 km2. Mais il a une particularité exceptionnelle : il est situé au pied du Mont Kilimandjaro (qui se trouve en Tanzanie). Le rêve de tout touriste venant ici est donc de se prendre en photo, avec en arrière plan des éléphants et, au dernier plan, les neiges éternelles du plus au sommet d’Afrique.
Pour l’instant, il est dans les nuages, donc ça ne reste qu’un rêve pour nous.
Mais aucune déception pour autant : même sans sa vue sur le mont, le parc est splendide. Il ne peut pas être plus différent des vallons du Masaï Mara : ici, tout est absolument plat. On se croirait au fond d’un lac asséché (en fait, c’est en partie le cas).
Quelques kilomètres après notre entrée, nous apercevons un groupe d’éléphants. Que dis-je, un troupeau d’éléphants. Un énorme troupeau ! Ils sont au moins une centaine !
Et alors que nous les admirons, des étoiles plein les yeux, voilà qu’ils se mettent tous en branle et se dirigent droit sur nous. Vieilles matriarches, énormes mâles, mignons éléphanteaux, ont décidé d’un accord commun de se rendre de l’autre côté de la plaine.
C’est un ballet absolument magique auquel nous assistons, avec des éléphants de tous côtés, avançant dans la même direction.
Pour couronner le tout, deux pachydermes qui se regardaient en chiens de faïence commence à se tourner autour, à se jauger, puis à en venir aux mains. Enfin, aux trompes et aux défenses. Un seul mot : impressionnant.
Par ailleurs, y’a aussi des autruches dans le coin. C’est moins majestueux, mais bon, je n’allais pas les oublier. Déjà que tout le monde les trouve ridicules…
En fait, outre le Kilimandjaro, c’est surtout pour les éléphants que le parc est célèbre, puisqu’il est le seul où l’on peut approcher de tels troupeaux (il y a 1500 spécimens ici). Par contre, il n’y a pas de rhinos ici et très peu de fauves.
En poursuivant, on croise quelques animaux et on jette de temps en temps un œil au Kili qui se dévoile trop lentement à notre goût.
Nous arrivons ensuite au centre du parc, dans un ancien complexe hôtelier qui a fait faillite et dont les seuls résidents sont aujourd’hui des babouins. Cela donne lieu à quelques scènes assez amusantes…
Puis, alors que nous allions repartir, d’autres voitures nous signalent que des lions sont à proximité. Nous partons donc voir ces fauves, en remerciant notre bonne étoile : à Amboseli, les félins sont plus difficiles à apercevoir que dans d’autres parcs.
La chance nous sourit à nouveau quelques minutes plus tard et c’est cette fois une hyène que nous voyons. Là encore, c’est assez rare, car cet animal vit surtout la nuit.
Il est ensuite temps de rentrer à la lodge, nous sans avoir croisé sur la piste y menant (et donc officiellement à l’extérieur du parc, qui n’est pas clôturé) un énorme troupeau de zèbres. Je ne sais pas si on peut finir par s’habituer à de telles rencontres, lorsqu’on vit ici. Pour nous, c’est à chaque fois autant d’émerveillement.