Deuxième jour de marche dans le désert du Wadi Rum

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Une journée moins chargée que la veille, la faute à une météo capricieuse. Nous découvrons le désert sous un couvercle de nuages, un décor unique.

Retrouvez le récit de notre première journée de marche ici

Mercredi 1er février

J’ai dormi à la belle étoile, me réveillant de temps en temps pour zieuter la Voie lactée et voir passer la Station spatiale internationale au-dessus de nos têtes, mais c’est malheureusement sous les nuages que nous nous levons. Pas de lever de soleil aujourd’hui. Pis, c’est sous la pluie que nous prenons notre petit déjeuner. Notons que j’ai déjà connu la pluie dans le Sahara, lors d’un trek au Maroc. L’avoir à nouveau dans un désert, c’est vraiment pas de bol (à l’inverse, j’ai connu une canicule en Islande. Ce monde est fou).

Ceci dit, lorsque nous nous mettons en route, nous réalisons que malgré le froid, cette météo à l’avantage de modifier radicalement le décor et l’atmosphère du Wadi Rum. Les nuages bas, les ombres… On se croirait presque en Mongolie ou dans le Caucase (j’y suis jamais allé, mais j’imagine que ça doit ressembler un peu à ça).

Ali nous conduit à l’extrême sud de la réserve, au-delà des massifs colorés de Burdah, pour nous offrir un superbe panorama sur une vallée marquant la fin du pays. Au-delà, c’est le djebel Umm ad Dami, le point culminant du pays (1854 mètres), puis la frontière avec l’Arabie saoudite.

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Après en avoir pris plein les yeux, nous remontons vers un autre lieu emblématique du désert : l’arche Umm Fruth. Contrairement à l’arche de Burdah, perchée à 300 mètres d’altitude, Umm Fruth est posée par terre et très facile à grimper : elle ne fait qu’une quinzaine de mètres de hauteur.

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Ali ayant remarqué que nous sommes plein d’énergie et plutôt agiles, il nous conduit dans un autre canyon très étroit, où nous marchons et escaladons des rochers, croisant de temps en temps quelques chèvres. De retour sur la terre ferme, nous remontons jusqu’à la voiture, en profitant de la lumière qui commence déjà à baisser.

Toujours au sud de la réserve, nous rejoignons la tente où vie la famille d’Atallah, qui est l’une des dix dernières ayant conservé le style de vie nomade. Ils montent leur tente à un emplacement X, y restent quelques semaines ou mois, puis déménagent en fonction de la météo et des besoins des troupeaux. La plupart des Bédouins ont abandonné ce mode de vie pour aller vivre dans le village de Rum, par simplicité. Les enfants s’y rendent aussi la semaine pour assister aux cours.

Nous passons la soirée au coin du feu (dans la tente, ce qui n’est probablement pas très bon pour les poumons). Malheureusement, la barrière de la langue est telle (même avec Ali) qu’il est quasiment impossible de discuter. On se contente donc de profiter de la chaleur du feu de camp, puis du Mensaf, le plat national jordanien. Sorte de ragoût d’agneau, ce plat d’origine bédouine est servi lors des grandes occasions.

A la nuit tombée, nous sortons profiter à nouveau du ciel étoilé. Le ciel est si clair que, d’un clin d’oeil, je repère Mars à sa couleur rouge. C’est la première fois que ça m’arrive !

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Addendum : le sîq de Khazali et le temple nabatéen de Rum

Le lendemain matin, avant de retourner au village de Rum pour continuer notre séjour vers Aqaba, nous faisons un petit détour par le sîq de Khazali, une montagne fendue par un canyon très étroit, sur les parois duquel les Thamudéens ont gravé des pétroglyphes, aux troisièmes et quatrièmes siècles. On y aperçoit des couples, des animaux, et mêmes des empreintes de pieds très réalistes !

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Dans le village en lui-même, nous partons voir les restes du temple nabatéen construit au premier siècle. Dédié à l’origine au dieu Lat Nabatiyeh, il a été agrandi à l’époque romaine – ce sont les vestiges que l’on voit aujourd’hui. Pas folichon.

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