« Tu retournes à Chișinău ? T’es malade ? Youpi, je vais passer mes vacances dans une banlieue belge ! » Ceci est une réflexion véridique qui m’a été adressée lors de mon départ pour la Moldavie. Il est vrai que cela peut surprendre : après y avoir passé suffisamment de temps en février, j’ai décidé -pour raisons personnelles- d’annuler un séjour pour y retourner en juillet. Douze jours, rien de moins !
« Raison de votre visite ? » Tourisme. « Eh ben, vous aimez sortir des sentiers battus. » 18 juillet 2015, poste frontière de Bender. J’entre pour la troisième fois en Transnistrie, État sécessionniste coincé entre la Moldavie et l’Ukraine.
Apparue sur les cartes en 1420, à l’époque de la principauté de Moldavie, Chișinău n’est alors qu’un village comme un autre – moins important par exemple qu’Orhei ou Tighina. Passée au fil des siècles sous le contrôle de l’Empire ottoman puis de l’Empire russe, elle prend progressivement de l’importance avant de devenir en 1917 la capitale de l’éphémère République démocratique moldave, qui sera un an plus tard englobée dans le Royaume de Roumanie. Située sur la ligne de partition du pacte germano-soviétique, Chișinău a gravement souffert de la seconde guerre mondiale. D’abord avec l’arrivée de l’armée rouge, le 28 juin 1940, puis par l’opération Barbarossa en 1941, qui s’est traduite par d’intenses bombardements allemands sur une ville déjà gravement touchée par un tremblement de terre le 10 novembre 1940. Trois ans plus tard, elle souffre à nouveau lors de l’offensive de Jassy–Kishinev, qui voit les soviétiques détruire les forces de l’axe dans la région. A la fin de la Seconde guerre mondiale, alors que naît la République socialiste soviétique moldave, Chișinău (Kichinev, en russe) a ainsi été rasée à 70%. Or, sous l’effet de l’industrialisation planifiée et des déplacements de population orchestrés par les soviétiques, la population de la ville progresse […]
Ce site, l’un des plus importants du pays, regroupe deux pittoresques villages, des vestiges archéologiques de différentes périodes (Daces, Mongols…), des ermitages troglodytes et un paysage naturel splendide.
La Bessarabie est une terre riche en églises et en monastères. La plupart sont nés sous forme d’ermitages ou d’églises en bois, avant de s’agrandir, souvent façonnés par le terrain sur lequel ils se trouvent. Troglodytes, perchés sur des collines ou abritant des cascades, leur originalité vient à la fois de leur architecture que de leur rapport à l’environnement.
Lundi 16 février Environ une heure après le long contrôle des douaniers ukrainiens, nous entrons en gare de Tiraspol, capitale de la Transnistrie. Cet Etat est indépendant de fait depuis la chute de l’Union soviétique, mais n’est pas reconnu internationalement (même pas par la Russie, bizarrement). Sorte de Chili miniature, il s’étire le long le fleuve Dniestr (d’où le nom Transnistrie, qui signifie « Au-delà du Dniestr », en Roumain), à la frontière entre la Moldavie et l’Ukraine. Le territoire a une superficie de 4.163 km² et regroupe environ 500.000 habitants. La Moldavie (et le reste du monde) considère que la Transnistrie fait partie intégrante de son territoire, mais n’a absolument aucun contrôle dessus. Ca nous posera quelques problèmes de visa à notre arrivée à Chisinau, la capitale moldave…
Mardi 17 février Bienvenue en Penestroiz (nom transnistrien de la Transnistrie). Mettez votre chapka, n’oubliez pas vos gants. La température est de -7°, la température ressentie de -15° et le ciel est dégagé. Plutôt que de rester au chaud dans nos chambres, ce qui ne serait pas très intéressant (ni même très utile, puisqu’il y fait froid), nous voilà partis à la découverte de la riante cité de Tiraspol. D’une population de 160.000 habitants environ, dont 40% de Russes, Tiraspol est connue pour être l’une des dernières villes n’ayant pratiquement pas changé depuis le temps où elle faisait partie de l’URSS.
Mercredi 18 février (deuxième jour sans eau chaude) Notre programme du jour nous même à Tighina/Bender/Bendery, que j’appellerai Bender en hommage au fameux robot. Cette ville a la particularité d’être située sur la rive droite du Dniestr : elle ne fait donc pas partie du territoire reconnu internationalement de la Transnistrie, qui, je le rappelle, n’est pas reconnue. C’est clair ? Bref, c’est le bazar, et c’est pour ça qu’il y a des checkpoints tenus par des soldats russes à l’entrée de la ville.
Jeudi 19 février Comme je l’expliquais dans le billet précédent, nous n’avons pas été enregistrés à notre arrivée en Transnistrie. Et ça continue : puisque nous sommes entrés à Chișinău par le train, nous n’avons vu aucun douanier, et sommes donc toujours clandestins. N’étant plus en URSS, nous décidons de ne pas faire les idiots et d’aller nous enregistrer au ministère de l’Intérieur. Tout le service étant « parti déjeuner », on nous invite à déposer nos passeports et à venir les récupérer vers 17h. Laisser nos papiers d’identité à ces fonctionnaires ? Bah, même pas peur. Si les murs sont tapissés d’affichettes proclamant que « la corruption, c’est mal, et y’a pas de ça chez nous », c’est que l’on ne risque rien, n’est-ce pas ?
La viticulture est une tradition très ancienne en Moldavie. Le pays bénéficie en effet d’un sol fertile et d’un climat continental influencé par la mer Noire. Situé à la même latitude que la Bourgogne, il représente 1,9 % de la superficie du vignoble mondial total.
Mardi 24 février (Rappel : après avoir quitté la Moldavie pour Bucarest [lire ici], j’ai décidé de faire un aller-retour express à Chișinău pour revoir une fille que j’y avais rencontré [lire là]) Il est environ 9 heures lorsque je débarque à Chisinau, après treize heures de train. Il pleut. Les rues sont inondées, les trottoirs boueux et parsemés de flaques trous d’eau.